jeudi 6 février 2014

La vague




 Chargée de souvenirs d'horizons lointains
De rencontres fortuites d'âmes perdues
Dans l'immensité de sa mère nourricière,
La voilà, gorgée de vent et de soleil.


Elle éclipse ses sœurs, solennelle et fière.
L'astre lumineux réchauffe sa peau.
Sur sa crête scintillent mille gouttes d'eau
Fécondée par le vent qui la pénètre
Elle se grise du bonheur d'être,
De voir venir les rivages attendus
Après un voyage d'au moins mille lunes.
Vêtue de sa robe de diamants,
Elle danse, s'enfle, se cambre,


Pour mieux s'y reprendre.
Elle s'élance dans le turquoise,
S'accouple avec le firmament.
Grisée par tant de volupté, exaltée,
Elle ignore son trépas annoncé
Au sommet de sa gloire.
Soudain voilà qu'elle plie l'échine,
Se love, enfin se fracasse et s'incline,
Dans un feu d'artifice de lumière
Et un vacarme assourdissant.


La voici, domptée.
Avec une douceur infinie
Sur le rivage, elle vient s'échouer.
Sereine, dans un dernier soupir,
Elle caresse alors, mon corps abandonné
Et me fait sursauter.


C. BAILLY
Tous droits réservés
Photos Christian Bailly

2 commentaires:

  1. Magnifique! Les métaphores sont sublimes. J'aime beaucoup... ! Merci !

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    Réponses
    1. Grand merci à vous !
      Je me souviens encore de l'instant où j'ai griffonné ces vers, assis sur le sable à rêver devant cette immensité fascinante et à observer ce ballet perpétuel.
      Belle soirée

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