Que je n'ai jamais eu,
Les rêves désenchantés
D'un bâtard bien né,
À l'hôpital de la Pitié,
Les derniers jours d'un hiver glacé.
Les illusions révolues,
D'un rejeton déchu,
Ses peines perdues,
Dans le silence de ses nuits noires.
À toi, mon Père
Que je n'ai jamais eu,
À tout jamais inconnu,
Mes espoirs déçus,
Ma vie dépourvue,
De ton amour paternel pour toujours.
Ma perpétuelle déconvenue,
De ne point te connaître,
De ne point te voir apparaître,
Un infime instant dans ma destinée.
À toi, mon Père
Que je n'ai jamais eu,
Ma jeunesse amère,
Mes folles chimères
De me voir dans tes yeux,
De mettre un visage viril à mes vœux.
À toi, le déserteur,
Les cris, les pleurs,
De sa vie, les rancœurs
D'un enfant né dans le déshonneur.
À toi, mon Père
Que je n'ai jamais eu,
À ton absence ravageuse,
Ma souffrance silencieuse,
Mes pensées douloureuses.
Elles ne s'éteindront qu'avec moi.
Ce que je suis aujourd'hui,
Ce que de toi, je n'ai pas appris,
Mon âme de père épanoui,
L'amour absolu pour mes filles chéries.
À toi, mon Père
Que je n'ai jamais eu…
Christian Bailly
Tous droits réservés
21/06/2015