dimanche 29 janvier 2017

Turpitudes


Illustration : Joseph Radoccia 









D'où me viennent ces indécentes
Espérances qui, là, me dévorent,
Ces appétences incandescentes,
Ce besoin qu'on me déshonore ?



















Mon cœur se damne par amour,
Te sacrifie ma dépouille enragée.
Viens débusquer avant le jour,
Le démon, tu en seras gratifié.


















Viens étouffer dans la cheminée,
Ce feu qui ravage mon ventre.
Par ta lance, je veux agoniser,
La ressentir dans mon épicentre.















Des bas-fonds de mes entrailles,
Remontent d'insondables désirs.
Ma chair maudite s'entrebâille,
En quête de l'obole de ton plaisir.














Je veux sentir en moi s'épandre
Ta salve pour apaiser mon appétit.
Laisse ton mascaret se répandre,
Par sa lame, je veux être englouti.


Pour oublier de ces indécentes
Espérances qui, là, me dévorent,
Les appétences incandescentes,
Le besoin qu'on me déshonore.

Christian Bailly
Tous droits réservés
22/11/2012

jeudi 26 janvier 2017

Carpe diem

Manolo Yanes 




La muerte de Séneca. Rubens




Il y a les années que l'on compte,
Et les années que l'on décompte,
Jusqu'à ce que, laissés-pour-compte,
La vie, à l'inévitable, nous confronte.






Detail  Hercules and Omphale-
Charles Gleyre
















Au temps qui passe, on ne peut rien changer,
Mais de nous, dépends comment traverser
Les années qui font et feront notre destinée,
En attendant ce funeste dessein prophétisé.










À nous donc…


Joseph Radoccia




De ne point nous soumettre trop hâtivement,
D'apprécier intensément ce sublime présent,
Que nous accorde le temps, là, à cet instant.
À nous de vivre chaque seconde pleinement,
Et de croquer les fruits de la vie goulûment,
D'en savourer le jus, jusqu'au contentement.

De notre chance, soyons pleinement conscient,
Choisissons de vivre chaque jour intensément,
Comme si nous devions vivre éternellement.
Oublions cet injuste dessein qui nous attend,
De l'amour, profitons des délicieux tourments,
Et ne manquons pas de le rappeler souvent
À ceux qui, à notre cœur, sont très importants.




Delmas Howe




À nous de ne compter le temps qu'au présent,
Pour sûr, le futur sera ce qu'il sera bien à temps.
Oublions du passé tous les plus tristes instants,
Pour ne retenir que les plus riches moments,
Ceux qui peuvent nous procurer le contentement,
Ne point nous faire regretter d'être encore vivant.








Joseph Radoccia



Émerveillons-nous, autour de nous, de l'existant,
Le monde même déchiré est un enchantement,
Les oiseux, les fleurs, les rivières et les étangs,
Les prés, la mer, les montagnes, et les volcans,
L'Été, l'Automne, l'Hiver et puis le Printemps,
Les feuilles mortes, au soleil, les blés murissants,
Les gelées, la pluie, et dans les arbres, le vent,
Le nouveau-né innocent, la mère et son enfant,
Au clair de lune, des amoureux sur un banc.








Même si notre monde nous semble dément,
Il nous offre bien des raisons d'émerveillement.
Goûtons, partageons, jouissons de ses présents
Pendant qu'il est encore temps.
Sur notre bougie, le mauvais vent
Soufflera bien assez prématurément…

Sleep - Jean Bernard Restout

Christian Bailly
Tous droits réservés 
14/06/2012

mardi 24 janvier 2017

Bel Ange

Hongtao Huang 
Bruce Lennon




Ange !
Mon bel ange de l'amour,
Sur moi, de tes ailes blanches,
Tu as déversé une avalanche
De félicités que désormais, je savoure.


Ange !
Mon bel ange de l'amour,
Tu m'as montré mon chemin,
Tracé sur mon parchemin.
Grâce à toi maintenant, je le parcours.






Yiannis Tsarouchis





Ange !
Mon bel ange de l'amour,
De toi, j'ai tiré mon courage,
Pour repousser les orages.
Tu m'as appris ce qu'est la bravoure.

Ange !
Mon bel ange de l'amour,
Je te dois mes ambitions,
D'apaiser de mon désir, l'inanition,
D'être conforme enfin à mes discours.










Gay Drawing - Angelic Gaze by Maciel Cantelmo





Ange !
Mon bel ange de l'amour,
C'est un bonheur suprême
Je vis en paix avec moi-même,
Oui ! Je bénis des dieux, leurs concours.

Ange !
Mon bel ange de l'amour,
J'étais une brebis égarée,
En toi, je me suis retrouvé,
À ma préférence, je ne suis plus sourd.







Matthew Sdradling -Angel Blueboy s Journey with Art








Ange !
Mon bel ange de l'amour,
Enfin je puis m'épanouir,
Enfin, je n'ai plus à me fuir,
Je n'attends plus du trépas, le secours.












Angel Of Mine by Gassada


Ange !
Mon bel ange de l'amour,
Je te dois mon bonheur,
L'harmonie de mon cœur,
De ma chair, de mon âme et l'amour.

Ange !
Mon bel ange de l'amour,
Ici, en ces mots, je te rends grâce !



Eros - Rochelle Green



Christian Bailly
Tous droits réservés
17/10/2012

dimanche 22 janvier 2017

Sacrifice

Illustration : Doug Simonson
https://douglassimonson.com/







Sur le sable chaud, alangui,
Tu offres ton corps au soleil.
Déjà, tes sens sont en éveil,
Et ton désir inexorable aussi.



















De sa farouche apparence,
Je n'ai pas la moindre peur,
Je sais faire son bonheur,
Je connais ces dépendances.















Je regarde tes merveilles,
Pour elles, je me suis damné,
Pour elles, j'ai tout sacrifié.
Mon âme était en sommeil.















Ce bonheur m'était interdit,
Aujourd'hui, j'en contemple,
En toi édifié, son temple.
Désormais, j'y voue ma vie.
















Tu es l'objet de mon culte,
Ton désir éclaire ma chapelle,
Ton corps en est l'autel,
Où mon amour fou exulte.
















Comment ne pas s'émouvoir
Par cette beauté farouche,
Alors de mes yeux, je touche,
J'admire mon territoire.

Je me consacre à mon devoir,
Je te prépare au sacrifice,
Je remplis mes doux offices,
Tandis que tombe le soir…










Christian Bailly
Tous droits réservés
07/10/2012

jeudi 19 janvier 2017

Quand…



Patick Paris -Loups





Quand la pleine lune effleure nos corps nus,
Quand je deviens plus chienne que loup, 
Quand sur mon corps, tu souffles ta folie,
Je t'aime.








Steven Clayton Corry











Quand de tes caresses, tu griffes ma peau,
Quand mon sein espère les crocs de tes baisers,
Quand de ta dague acérée, tu déchires ma chair,
Je suis à toi.







Guercino - Apollo and Marsyas








Quand tu m'enchaînes au rouage de ton désir,
Quand tu me supplicies sur l'autel du plaisir,
Quand tu écartèles ma chair de supplicié,
Tu es mon maître.










Arena of Fire by Leyna-art







Quand notre couche devient notre arène,
Quand tu me prends dans ton filet de rétiaire,
Quand j'attends de ton glaive, la peine capitale, 
Je t'aime. 







Guido Reni - le martyre des Saint Sébastien









Quand mon désir exacerbé espère la douleur,
Quand de tes mains, tu tenailles mon plaisir,
Quand j'espère de tes vindictes, les avanies,
Tu suis à toi.










Guido Reni - Apollon et Marsyas








Quand tu me tisonnes et que je m'enflamme,
Quand dans mes entrailles, j'attends ta lave,
Quand simultanément, j'explose et implose,
Tu es mon maître,












Quand dans la petite mort enfin nous délivre,
Quand nos corps s'affalent dans la nuit noire,
Alors que la pleine lune s'efface à l'horizon,
Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime.

Jean Simon Berthelemy - la mort du gladiateur

Christian Bailly
Tous droits réservés
19/01/2016