lundi 28 mai 2018

Excalibur



Illustration: Suzann's Art





Pour moi mon amour, tu te fais dur, 
Trempé comme l'épée Excalibur. 
Fièrement dressée vers le firmament, 
Tu deviens mon chevalier servant. 

Dans mon corps affermi par le désir, 
Tu la plantes, sans un instant faillir. 
Jusqu'à la garde, je suis son fourreau, 
Alors, tu te fais mon aimable bourreau. 
















Ma chair, sous ta lame, se déchire,
De la douleur, je ne peux m'affranchir.
Par amour pour toi, j'ouvre ma blessure,
De moi, le plus impénétrable se fissure. 

Je crois mourir par le fil de ton épée, 
Mais j'attends par toi, d'être profané. 
De ton arme blanche, tu fourailles
Les ténèbres de mon intime sérail.















Je me repais de ta conquête altière,
Et ensemble, nous croisons le fer.
De ta pointe effleurant mes entrailles, 
Tu aiguises ce désir qui me tenaille.


















Des profondeurs de mon giron déluré, 
Je sens monter une flamme de volupté. 
La douleur laisse la place à l'ivresse,
Avec ferveur, je te cède ma forteresse.
















Dans la fièvre, j'attends ton estocade. 
Et je m'abandonne à tes saccades. 
Clouer sur notre autel par ta lame,
Je te livre mon corps, et mon âme. 

Ton mascaret de plaisir m'inonde, 
Je suis sur la même longueur d'onde.
Ton corps alors envahit mon corps, 
À la pointe de ton épée, ma petite mort…









Christian Bailly
Tous droits réservés
18/08/2014

vendredi 25 mai 2018

Ma différence à moi

Musée du Louvre







En vain, je cherchais d'où me venait cette différence
Qui fait de moi un homme, au demeurant, particulier.
D'où me venait donc cette indomptable attirance,
Pour mes amours au masculin, mes désirs singuliers ?








Paris - Le jardin des Tuileries 






Je fouillais alors dans ma mémoire, dans mon passé,
Mais sans trouver à sujet, le moindre éclaircissement,
À cette énigme, le pourquoi de cette spécificité,
Qui fait de moi l'esclave assujetti à mes penchants.








Musée Rodin -
 Satyre au repos -Praxitèle







Mon âme a ses secrets que ma raison ne connaît pas,
Ma chair à ses besoins gouvernée par mes instincts
Qui me désarment, je succombe aux mâles appâts.
De mes influents désirs irrationnels, je suis le pantin.








Compiègne - Le Château
Philoctète en proie à ses douleurs







C'est ainsi, dame nature m'a élu pour être différent.
Certes, je ne suis pas seul à supporter pareil faix,
J'ai eu beau résister et organiser ma vie autrement,
Chassez le naturel, il revient au galop, c'est un fait !










Musée du Louvre







Après bien des vicissitudes, j'ai accepté l'évidence,
Depuis j'ai paraphé avec moi-même un traité de paix.
J'assume sans aucune condition en l'occurrence,
Ce que je suis, ce qui depuis longtemps me sapait.













 Christian Bailly
Texte et photos
Tous droits réservés
02/06/2014




mercredi 16 mai 2018

Ô Toi…




Cody Furguson



Ô Toi, Aube cruelle, tu me sors de mes songes,
Pour ouvrir la porte aux regrets qui me rongent.
Sur moi, l'obsession de ce que je suis en vérité,
Dépose le voile noir et pesant de mon autodafé.



Cody Furguson



Ô Toi, Jour interminable, tu prolonges mon supplice,
Sous tes projecteurs, les preuves de mon préjudice.
Aux images de beaux mâles aux derrières rebondis,
Mon esprit s'affole, me soudoie, malgré les interdits.




Ô Toi, Crépuscule, avec toi, arrive sournoise rébellion,
Elle annonce de mon entendement les tourbillons.
De ton clair-obscur, elle s'accommode, ma faiblesse,
Pour que je transgresse mes odieuses promesses.


Cody Furguson

Ô Toi, Nuit furtive, tu ensorcelles mes sens exacerbés,
Tu déposes, sur mon corps humilié, mes désirs mortifiés.
Dans tes profondeurs, ma noirceur hante mon âme,
Pour que sur-le-champ, à la dérobé, je me damne.




Ô Toi, Nuit profonde et muette comme une tombe,
À tes viriles ombres, avec remords, je succombe.
En ton sein charitable, j'apaise mes indignes envies,
Sous le pâle sunlight d'une lune à toi asservie.





Ô Toi, Nuit secrète, je te confie mes défaillances,
Quand je voudrais me démettre de mon allégeance.
Mes dépravations me mortifient avec obstination,
À ma naissance illégitime et maudite, ma dénégation.





Ô Toi, Nuit, emporte-moi, au loin, dans ton néant,
Loin de mes turpitudes, loin de ce pesant présent.
Dans ta noirceur, je veux me fondre, disparaître,
Ne plus servir mes singuliers penchants, ne plus être.


Christian Bailly
Tous droits réservés
19/06/2014

samedi 12 mai 2018

Apogée



Illustration : RD Riccoboni










Sous un rayon de lune opalescente
Accrochée à la voûte interstellaire,
Baldaquin de notre couche salutaire,
S'aimaient nos âmes indécentes.






















Brise légère de terres lointaines,
Parfumée de jasmin et de roses,
Sifflait dans les arbres en virtuose,
Soufflait sur nos chairs son aubaine.























Le temps suspendu à son sablier,
Paralysa sa chevauchée pour nous,
L'instant d'enchaîner les remous,
De nos corps encore embrassés.























Le silence sur nos âmes délivrées,
Déposa les ailes d'une colombe,
Pour qu'ensemble elles succombent,
Aux vertiges des amours sublimés.



















C'est là, au sommet de l'Empyrée,
Que nous emportent nos désirs,
Pour découvrir de nos virils plaisirs,
La voie sacrée qui mène à l'apogée.










Christian Bailly
Tous droits réservés
18/06/2014


jeudi 10 mai 2018

Rendez-vous manqué

Depuis tôt le matin, à peine le soleil levé,
J'avais envie, en toi, de me noyer,
Mais le réveil trop tôt à sonné.
Lentement, le jour s'est écoulé,
Sans que je puisse oublier
Cette envie par laquelle j'étais tenaillé.

du net

Enfin, le soir est arrivé,
Mais le destin nous tenait éloignés.
J'avais pourtant envie de toi me griser.
J'ai vidé le cellier....Pour t'oublier.


Helen Facenna

J'aurais voulu à ton contact me brûler,
Pour toi, j'aurais voulu me consumer.
J'ai allumé la cheminée,
Et je me suis embrasé.


Helen Facenna

J'ai pris une douche glacée.
Mon ardeur alors c'est calmée,
Mais tu n'es pas sorti de mes pensées…

Helen Facenna



Le vent du désir est revenu m'attiser.
Toi seul pouvais le faire retomber 
Et ce remue-ménage, en moi, le calmer.
Je suis donc allé m'allonger

Helen Facenna

Et dans un profond sommeil, j'ai sombré,
Pour dans mes rêves te retrouver,
En toi m'oublier,
Et ainsi pallier
À ce rendez-vous manqué.

Helen Facenna



Christian Bailly 
Tous droits réservés

jeudi 3 mai 2018

Gourmandises



Steven C. Corry 





Allongé l'un tout contre l'autre, très sagement,
Nous échangeons quelques baisers amoureux.
Soudain, ta bouche prend la mienne sauvagement,
Tu engouffres ta langue dans mon four chaleureux.












Steven C. Corry 




Tu me fouilles profondément de ta bavarde,    
En moi, monte un désir farouche incontrôlable.
Irrésistible, despote, entre mes cuisses gaillardes
Mon sexe se gorge, se gonfle, imperturbable.





Steven C. Corry 








Je le sens là, irradier, inflexible, intrépide.
Contre mon ventre, ton pénis ostensiblement
Me fait sentir ses débordements tangibles.
Soudain, tu ouvres ma chemise sauvagement.








Steven C. Corry 








Tu te jettes sur mes tétons affermis et arrogants
Par le désir de se voir prestement consommés
Par ta bouche gourmande, affamée, sur-le-champ
Tu les dévores pour m'entendre me lamenter.









Steven C. Corry 







Tes mains habiles et fiévreuses sont exercées,
Bientôt, elles me débarrassent très promptement
De mon jean, de mon caleçon déjà auréolé
Des preuves de mon désir, de mon empressement.










Steven C. Corry 







Je mouille abondement, comme un adolescent
Par son tout premier coup d'essai, émoustillé.
La source de mon désir pressant et impertinent
De mon sexe fièrement érigé, s'épand à volonté.











Steven C. Corry 





Alors, tu enveloppes de ta bouche humide et avide
Mon gland décalotté, turgescent et sirupeux.
Envahi par une extase ineffable et perfide,
Impulsivement, je te confie mon sexe preux.

De ta langue agile, adroite et expérimentée,
Tu me tortures sans même daigner t'apitoyer.
Dans ta gorge profonde, je me laisse glisser,
Poussé par une envie perverse de t'étouffer.










Steven C. Corry 




De mes entrailles agitées, je sens le désir
Monter et me tenailler à perdre la raison.
De ta bouche, tu enveloppes sans coup férir
Mes couilles lourdes de mon délicat poison.

C'est leur liqueur virile que tu convoites.
Je résiste à tes assauts d'amant empressé.
Tes jeux ardents, en égoïste, je les exploite,
Ils me portent sur les rives de la félicité.













Steven C. Corry 


Mon phallus très orgueilleusement dressé,
Te défie de toute son humble grandeur.
Ta vénération pour lui est démesurée
Impatient, pourtant, tu attends son heure.

Tes abordages deviennent bientôt imparables.
Mon corps exalté et obscène se damne.
Aux plaisirs licencieux de la chair aliénable,
Peu à peu, sans repentir, tu me condamnes.








Ed Haslam





Ton dernier abordage est un coup de grâce,
Une onde profonde s'échappe de mes reins.
Mon corps tel un cheval se cabre avec audace,
Je sais pertinemment quel est ton dessein.












Steven C. Corry 


Dans un râle guttural de mâle agonisant,
Je laisse s'échapper de mon bas-ventre,
Ce jus de corps d'homme dont tu es friand,
Ce concentré suave, fruit de mon épicentre.

Il se déverse en longues salves abondantes.
Comme la pauvreté sur le monde, du coup,
Tu te jettes dessus avec ta bouche gourmande.
Tu te pourlèches, tu avales tout sans tabou.











Steven C. Corry 
Tu engloutis le jus de mon effervescence.
J'enfonce alors ma verge, mon hallebarde,
Pour te donner l'ultime goutte de mon essence.
Généreusement, je t'en offre jusqu'à la garde.

L'instant d'après, sur notre couche, je chavire
Comme une bête sauvage blessée, agonisante.
Je cède à la torpeur irrépressible du plaisir,
Pendant que tu me couvres de paroles aimantes.



Tes "Je t'aime" me comblent…

Steven C. Corry 

Christian Bailly
Tous droits réservés
12/06/2014