Illustrations : Loïc Le Phoque Fringant
J'entends en nous
gémir les tumultes de la passion
Nos corps, en
appétits, fomentent d'indicibles vœux.
En toi, j'ai envie de
semer les fruits de la désolation,
En ces mots de mon
âme infâme, te voici les aveux.
Ma chair est faible,
je ne sais résister à tes appâts,
Je m'y laisse
prendre, au diable ma conscience !
Même dénudé, ton
corps n'est pas sans apparats,
Je m'avoue coupable,
j'ai passé l'âge de l'innocence
À te voir, je ne sais
pas comment dompter mes sens,
Ils se laissent
corrompre pour bien mieux me servir.
Je sens monter en moi
d'immorales concupiscences,
Ma chair incorrigible
frémit à tes moindres désirs
De ta magnificence
érigée, je ne sais me rassasier,
Tu connais ma
générosité, tu en attends les bienfaits.
Tu payes ta
contribution, tu fais tout pour m'extasier,
Jusqu'à me
récompenser largement de mes forfaits.
Alors j'abandonne mon
corps à ton mauvais sort,
Tu t'appliques, mets
beaucoup de soin à ma punition.
Ma chair est disposée
à reconnaître tous ses torts,
Point question de
compromettre ma réputation.
Cet amour, que je te
voue, te donne des privilèges,
Je te les consens,
c'est le prix de mes forfaitures.
Tu te laisses aller,
jusqu'à commettre le sacrilège,
Tu me fais payer
comptant ma dette en nature.
Je sens en nous
faiblir les tumultes de notre passion,
Nos corps, assouvis,
fomentent de paisibles vœux,
L'un contre l'autre,
se laissent tomber en pâmoison,
Oublient de leurs
penchants, les élans sulfureux.
Sur nous, se pose
délicatement, les ailes de la sérénité,
Nos corps en extase
s'enlacent, s'épousent chastement.
Affranchis pour un
temps des démons de leur virilité,
La nuit sur nous
s'étale pour nous protéger jalousement.
Christian Bailly
Tous droits réservés
20/03/2013