vendredi 26 septembre 2014

Instant d'éternité



A tes cotés, sortir du sommeil,
Partager le même rayon de soleil,
Ouvrir mes yeux dans tes yeux,
Y allumer de ton amour, le feu.

Réveiller doucement ton corps
Fatigué par nos intimes accords,
Déposer mon souffle sur ta bouche,
Apprivoiser ton désir farouche.

Savamment l'extirper de l'indolence,
Écouter ses vibrantes doléances,
Lui redonner le goût à l'envie,
Pour lui offrir une nouvelle vie.







Avec ton corps partager ma rage,
Semer de ma passion l'orage,
Pour récolter ton intime tempête,
De ma grande vénération la quête.

Ton corps entier bientôt le suit,
Exige d'être sur le champ ravi.
Mon désir marche à ton pas,
Ma bouche se gave de tes appâts.

Mes mains fiévreuses s'entichent
De ton totem, en font leur fétiche.
A son pied, sur ton mont de piété
Déposer mes plus ardents baisers.




Dans la ferveur de mon adulation
Mettre toute mon imagination
Le prier de m'octroyer le miracle.
Pas besoin du secours des oracles.

Pieusement invoquer ton désir,
Ne point lésiner sur mon repentir.
Sachant très bien ta coupe pleine,
Ne ménager en rien ma peine.

Élever ton calice vers les cieux,
Attendre le cadeau des dieux,
Sous ton buisson ardent, il couve.
De ton bâton de pèlerin, j'éprouve







Le courage, l'infaillible résistance.
M'obstiner jusqu'à sa défaillance.
Le voir s'acquitter de sa promesse.
Attendre que tu me serves ta messe.

Donne-moi ton divin sacrement!
Qu'il s'élève enfin vers le firmament!
C'est là, après une dernière prière,
Que tu choisis de partager le mystère,

De me faire le privilège du don de toi.
Dans la ferveur amoureuse, je te reçois.
De tes soupirs, j'obtiens ta miséricorde.
Entre nos âmes et nos cœurs, la concorde.









Le jour se lève, tu peux aller en paix
J'ai soulagé ton désir, de son faix,
J'ai libéré ton corps de son avidité,
Le temps d'un instant d'éternité partagé.


Christian Bailly
Tous droits réservés
07/03/2011

mercredi 3 septembre 2014

Reviviscence


Depuis trop de printemps,
D'une chrysalide prison,
Dans la nuit, un papillon
Cherchait son avènement.

Sous un rayon de lune,
Il trouva un magicien.
Ce bel et fier praticien
Mit fin à son infortune,

Lui inculqua la félicité,
Le droit au bonheur,
L'instant enchanteur
De l'amour condamné.

De leur miel interdit,
Déluge de réjouissance.
De cette mutuelle attirance,
L'amour vrai naquit.

Il était temps d'accepter
Pour son cœur fiévreux,
Pour son corps de lépreux,
L'inavouable vérité.

De ce non-dit enfin dévoilé,
Incommensurable délivrance,
Épilogue d'une désespérance,
L'heure d'assumer sa destinée.

Le temps était venu, de prendre son envol,
Par ce bonheur advenu, d'oublier la nuit
De vivre au grand jour l'amour de sa vie
D'oublier, à jamais, de l'existence le vitriol.

Apollon - Dieu grec du chant, de la musique et de la poésie
Jardins du Château de Versailles

Christian Bailly
Tous droits réservés
04/03/2011