mercredi 30 mars 2022

Légitimité


Mon âme révoltée,
Dans sa démesure,
Nie les coups de griffe de la censure.

Théodore Géricault

Ma plume exubérante,
Sur la feuille blême,
Griffonne des "je t'aime" anathèmes.

Roberto Ferri

Mon cœur silencieux,
Dans sa cathédrale,
Te crie son sentiment triomphal.

Théodore Géricault

Mes désirs exaltés,
Au parvis de ton temple,
S'impatientent et te contemplent.


Théodore Géricault


Ma chair insoumise,
Et sa lame infâme,
Clament leurs attentes, te réclament.

Théodore Géricault

De mon empressement,
La cause est louable,
Les desseins ne sont plus inavouables.

L'amour est souverain,
C'est une évidence,
Nonobstant, les esprits en dissidence.

Théodore Géricault

À nos sentiments,
En toute liberté,
Au grand jour, enfin l'égalité d'exister.

Au temple de Cupidon,
Nos virils hyménées,
Aux rangs et places en toute légitimité.

Théodore Géricault

Notre amour est partagé,
À lui d'heureux lendemains,
Mon amour, donnons-nous la main,

Je t'aime !


Christian Bailly
Tous droits réservés
05/11/2015

jeudi 24 mars 2022

Il nous restera ça !

Illustrations Chis Lopez


 

Quand nous serons trop vieux,

Très très loin, à cent lieues

Du jardin de notre jeunesse,

Aux portes de la vieillesse,

Avec la buée au fond des yeux,

Et le givre aux cheveux,

Il nous restera quoi ?

 

Quand nous serons tremblants,

Comme une feuille au vent,

Qui attend de se faire sabrer

Par les premières gelées,

Pour choir dans le silence

De la nuit et l'indifférence,

Il nous restera quoi ?

 

Quand nous serons hésitants,

Sur les pas de Virgile,

Vers notre divine comédie,

Où l'inéluctable incendie,

Attends nos âmes damnées,

Et nos amours blâmés,

Il nous restera quoi ?

 

Quand nos corps, en poussière,

Ne seront plus, de la vie, la matière,

Quand devant ce trou béant,

Devant les portes du néant,

L'infime trace de notre passage

Sera notre ultime outrage.

Il nous restera quoi ?

 

Quand de nous, il ne restera rien,

Rien de rien, ni le mal, ni le bien,

Quand nous serons oubliés,

Balayés par le temps passé,

Quand trop tard pour renâcler,

La boucle sera bouclée,

Il nous restera quoi ?

 

Il nous restera ça, mon amour…

Mon Bel-Ami…

Mon amant...

Il nous restera ça !

L'amour !

Notre amour… Pour l'éternité...

 

 Christian Bailly

Tous droits réservés 

26/10/2015

mercredi 16 mars 2022

Dilemme




 Avant avant-hier... Hier... Aujourd'hui...

à 20 ans... à 50 ans... à 67 ans...



Le temps passe,

Laisse ses grimaces

Sur mon visage

Qui prend de l'âge.

De la frivolité de la jeunesse

À la gravité de la vieillesse

La course du sablier

Semble s'affoler

Ne pas vouloir écouter

Mes plaintes désespérées.

J'attendais de la sagesse

Quelques largesses

Quelques consolations

Pour mieux supporter

Avec une certaine dignité

Ce naufrage annoncé

Mais j'ai beau me démener

Ma tête n'en fait qu'à sa tête

Veux continuer la fête,

Comme un jeune, s'entête,

Et refuse de voir cette réalité

Qui finira par m'emmurer

De gré ou de force.

Je ressens comme un divorce

Entre ce que je veux

Et ce que je peux…

Et c'est bien là le dilemme…

"Si jeunesse savait

Si vieillesse pouvait"

Christian Bailly
Tous droits réservés

16/03/2022