vendredi 28 février 2014

Là, où je serai…




Si je venais un jour à ne plus être…

Ne me cherche pas sous une pierre,
Au pied d'une croix en fer forgé,
Au cœur d'un sombre mausolée,
Au fond d'un sinistre cimetière.

Non, tu ne me trouveras pas là !

Tu me trouveras, Mon Ami,

Dans la rose que je n'aurai pas osé cueillir,
Dans le jardin abandonné qui vient de fleurir,
Dans le torrent qui cavale et ne pense qu'à fuir,
Dans le sous-bois si bien disposé à rafraîchir.

Dans les vagues que j'ai de mon corps nu embrassées,
Sur le sable chaud que j'ai, de mes pieds nus, foulé,
Dans les blés que j'ai caressés avant de les voir fauchés,
Dans la prairie où je me suis, avec délectation, allongé.

Tu me trouveras là, Mon Ami,

Dans l'hirondelle qui te rendra visite au petit matin,
Dans le clin d'œil sournois d'un  rayon de soleil mutin,
Dans le vol désinvolte du papillon à l'éphémère destin,
Dans le baiser des colombes et leurs jeux libertins.

Dans le coucher de soleil aux couleurs de la passion,
Dans le clair de lune et sa silencieuse révolution,
Dans la constellation et sa sempiternelle agitation,
Dans tout ce monde vivant objet de mon admiration.

C'est là que je t'attendrai…
C'est là que tu me trouveras mon Ami…




C. BAILLY
Tous droits réservés

Cœur endeuillé


 Ce matin j'ai ouvert ma fenêtre,
La peine, en moi, c'est engouffrée.
Dans le noir, je me suis enfermé,
Pour cacher mon désir de ne plus être.

Dehors, les fleurs se sont fanées,
Les feuilles sont tombées, mortes.
Doucement j'ai fermé ma porte
Pour ne plus voir le monde crever.

J'ai enfermé mon cœur dans la douleur,
Déjà affamé de toi, mon corps délirant
Crie sa rancœur dans le silence déchirant.
Je n'ai plus une seule larme pour pleurer.

La tristesse en moi a repris sa messe.
Je n'ai plus le cœur à l'ouvrage de la vie.
D'amour plus le besoin, plus l'envie.
Mon désir découvre la sécheresse.

Enveloppée de son linceul de souffrance
Mon âme se laisse emporter par la folie,
Vers les rivages sombres de l'oubli.
Mon ciel se couvre de désespérance.

L'hiver s'installe sur mon cœur blessé,
Pour lui d'aimer il n'est plus l'heure.
Lentement il se couvre de froideur,
Et dans le lac gelé, il se laisse aller…

Pour moi…
L'hirondelle ne refera plus le Printemps.


C. BAILLY
Tous droits rservés
21/04/2010

Ecoute mon Amour…


Ecoute ! Ecoute !
Ecoute mon Amour…
Dans le murmure du vent qui ondule sagement les blés dorés,
Dans le chant des oiseaux amoureux qui endimanche la forêt.
Dans le grincement de porte de la cage où s'enferme mon cœur gros,
Dans les pleurs de la pluie battante qui inonde mes longs sanglots.

Ecoute ! Ecoute !
Ecoute mon Amour…
Dans le fracas des vagues assourdissantes qui brisent mon âme,
Dans le souffle de la brise qui ne sèche même plus mes larmes,
Dans le bruissement des arbres qui compatissent sans me guérir,
Dans le mistral qui vient caresser ta chevelure, grise au devenir.

Ecoute ! Ecoute !
Ecoute mon Amour…
Le hurlement de mon cœur labouré par la douleur de t'aimer,
La rose qui pleure des larmes de rosée sur notre amour insensé.

Ecoute ! Ecoute !
Ecoute mon Amour…
Comme je te le souffle, comme je te le chante !
Comme je te le crie, comme je te le hurle !
Comme je te le pleure…

Ecoute! Ecoute!
Ecoute mon Amour… il t'accompagne …






C . BAILLY
Tous droits réservés

mercredi 26 février 2014

Éternels regrets


Quelques mots en ce début de journée,
Pour venir, par la pensée, te retrouver,
L'espace de quelques instants, dans ton intimité.
Venir seulement te confier
Tout ce que tu m'inspires,
Toutes ces choses que j'ai à te dire,
Toutes ces choses que j'ai à t'écrire,
Mais mes jours et mes nuits n'y suffiraient pas,
Alors, je voudrais que tu m'emportes là-bas,
Avec toi… N'importe où … sous un autre toit,
Pourvu que ce soit avec toi, uniquement toi et moi.
Mais la réalité est tout autre,
A ce constat je me vautre.
Je dois me rendre à l'évidence.
Un autre chemin, me dicte ma conscience…
Ah ! Si je pouvais ne point en avoir !
A notre bonheur, je pourrais pourvoir…
Ce serait un moment de gloire !
Mais la vie en a décidé autrement.
Nous ne sommes faits que pour être amants,
Au bout d'un chemin… pour quelques instants
Volés au temps….
Le temps d'un rendez-vous,
Où nous ne pensons qu'à nous,
Au plaisir d'être ensemble pour nous aimer,
Vers d'autres cieux, nous envoler.
De toute ma vie qui m'a été donnée
Tu es et resteras le seul homme à avoir récolté
Tout ce que mon cœur était dans la possibilité
D'offrir, de donner… de sacrifier.
Toi seul as réussi à mettre fin
A mes illégitimes faims,
Mes errances …
Mes recherches de délivrance.
Avec toi, par toi, je me suis révélé…
Pour devenir celui pour lequel je suis vraiment né,
Mais que mon devoir me dicte d'étouffer.
De tout ce que tu m'as offert,
Je garderai le livre ouvert
Jusqu'à mon dernier souffle de vie.
Je t'emporterai outre-tombe avec la nostalgie
De ne pas t'avoir donné
Tout ce que tu aurais mérité,
Avec l'éternel regret,
De ne pouvoir te glisser,
Un dernier
Je t'aime,
Sur ta bouche embrasée,
Un dernier baiser.



C. BAILLY
Tous droits réservés

Le Bel au bois dormant



Sur les rives de mon désespoir,
Je chemine, au bord du précipice,
Sous d'accablants et sinistres auspices,
A la recherche d'un décisif exutoire.

Les ténèbres enveloppent mon cœur.
La sécheresse, elle, guette mon âme.
Un voile noir, sur ma vie, se trame,
Pour y camoufler, de l'avenir, ses terreurs.

Le vent glacial emporte mon dernier sourire.
L'hiver se glisse insidieusement en moi,
Paralyse mes pensées dédiées, toutes, à toi,
Glace mon sang, pétrifie mes derniers désirs.

Je suis ton bel au bois dormant…
Qui t'attend …

J'attends …
J'attends… le retour de mon éternel amour.
J'attends… Ton souffle de vie.
J'attends… Par toi d'être ravi.
J'attendrai jusqu'à mon dernier jour.

Même si de mes lèvres, tu oublies le chemin,
Je boirai l'eau de la voûte éthérée pour patienter,
J'attendrai, dans l'autre monde, de te retrouver,
Pour partager un nouveau destin

Avec toi, mon beau prince charmant...




C. BAILLY
Tous droits réservés

Thèmes


 
Thèmes (Yonne)
 
Qu'il était sage mon village,
Accroché à son coteau,
A regarder paisiblement le sillage,
Boisé de son cour d'eau.


 
Tout au plus, deux cents âmes
Le peuplaient dans la rudesse
Du travail de la terre, sésame
D'un bonheur sans largesse.

Le calme des rues crottées
N'était bouleversé
Que par la sortie des écoliers
Et des troupeaux, la rentrée.

L'eau coulait aux fontaines
Étanchait nos soifs d'enfants
Elle coûtait le prix de la peine
D'aller à ses pieds, en se penchant.

Sur la colline, coucou et violettes
Cerises et pêches, grappes de raisins
Pommes, poires et noisettes
Rythmaient la rapine des gamins.

C'est là, dans ce village bien sage,
Que je suis arrivé encore nouveau-né,
Dans les bras d'une femme en âge
Éclairée par sa magnanimité.

De son rang de grand-mère amour,
De ma couche de déshonneur,
Elle se fit un manteau de bravoure,
Et m'inonda de son bonheur.

Le village, en entier, curieux,
Défila pour voir de l'épicière
Le petit fils, le fruit du contentieux
Dont elle n'était pourtant pas peu fière.



Le grand père imperturbable s'attendrit,
Oublia sur le champ ses ressentiments,
Adopta mes sourires épanouis,
Comme autant de remerciements.

Qu'il était sage alors, mon village
Accroché à son coteau,
Prêt à bercer toute mon enfance
Et à me voir grandir dans ses ruisseaux.


Ma Grand-Mère
Mon Grand Père
Thèmes (Yonne°










C. BAILLY
Tous droits réservés



mardi 25 février 2014

Sur ta bouche



Sur ta bouche je prends
Tes baisers gourmands,
Ton intime ardeur,
De ton amour, la saveur.

Sur ta bouche, je lis
Des mots d'amour interdits,
Les envies que tu soupires,
Les cris de ton plaisir.


Sur ta bouche, je dépose
Tout mon amour en prose,
En vers, le feu de mon  désir,
Mon bonheur à saisir.

De ta bouche, je dispose
Pour servir ma cause,
Enflammer ton corps,
Te servir mon trésor.

Sur ta bouche, je cueille
Le fruit de mon orgueil,
Au fil des jours…
L'écume de notre Amour.

C. BAILLY
Tous droits réservés

Naissance




Par une nuit de mars encore bien noire, 
Où ne perlait pas même une lueur d'espoir,
Au fond d'un hôpital inspiré par la pitié,
Une jeunette enfantait sans joie ni fierté.

D'un instant d'ignorance et d'amour égaré,
Il fallait dorénavant son avenir, l'assurer.
Un fardeau bien trop lourd gisait près d'elle,
Avec pour le restant de sa vie, les séquelles.

A peine remis de sa naissance et de la douleur,
Par l'ondoiement on purifia ce frêle pécheur.
Enfant de la honte et de tous les déshonneurs.
Il faudrait faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Sur ce berceau ne se penchait qu'un seul parent,
Encore toute étonné de ce colis encombrant.
Il lui fallait assumer de cette erreur de jeunesse,
Le fruit et tenir bravement sa promesse.

Bien avant l'heure, leur destin était scellé
Pour une existence à jamais bouleversée,
Empoisonnée de non-dits et de silences,
Des conséquences d'une inexplicable absence. 

Embastillés par ce secret entre eux posé,
Objet d'une guerre intestine désavouée,
Il leur faudra presque une vie entière
Pour se conquérir, abattre cette barrière,

Pour se rencontrer enfin au bout du chemin,
Effacer l'ultime source de leur chagrin.
Et apaiser la blessure de leur déconvenue
Le temps de s'aimer était finalement venu.

Le temps de la réconciliation
D'une naissance, l'acceptation… 

                                            A ma Maman









C. BAILLY
Tous droits réservés

Exhibition



Fier de ta personne, te voici devant moi prêt à tout.
Ton p'tit cul frétillant, moulé dans ton  jeans à trous,
Ne me laisse pas de marbre. Ta virilité affirmée
Se dessine outrageusement sans pudeur ni indignité.
Du triangle ouvert de ta chemise s'échappe, chastement,
Un peu de ton duvet grisonnant et ton parfum envoûtant.
Je te sens déjà impatient de connaître mon programme,
Tu frisonnes à la pensée de ce que secrètement, je trame,
De ce que je vais, une fois, de plus te faire découvrir,
De ce que, outrageusement, je vais te faire subir.
Pieds nus dans tes chaussures, tu es prêt à te montrer,
Là, à l'orée d'un bois, sur un chemin, entre les rochers
A la nuit tombante, ton corps entier est dans cette attente.
Il trépigne d'impatience. Ton regard m'implore, me hante.
Nos cœurs battent la chamade et résonnent à tue-tête,
Comme le marteau sur l'enclume et nos corps tempêtent.
A mon ordre, tu commences scrupuleusement ton effeuillage,
 Le temps me presse de te voir faire ton intime déballage.
Tu défais tes chaussures, lentement, très lentement.
La vue de ton p'tit cul rond me comble immédiatement.
Tu te relèves lentement, me regarde, d'un signe je te rassure.
Pour m'émoustiller un poil de plus, tu défais ta ceinture,
Puis, un à un, les premiers boutons de ta braguette,
Sous laquelle se tend, dure et exigeante, ta baguette.
Je fonds…
Là au coin de ton entrejambe je devine les transformations.
Je pense à tout ce petit monde secret mais en pleine agitation…
Impossible de résister à la vue de ton ardeur intempestive,
A cette proéminence de plus en plus évidente et suggestive !
Je ne résiste pas, je m'approche pour venir cueillir ton parfum
Qui m'enivre, soudoie mes sens en éveil et aiguise ma faim.
Avec rage je m'empare de ta bouche, elle me répond sans faillir.
Nos corps incendiés, l'un contre l'autre partagent nos désirs.
J'entreprends d'ouvrir ta chemise, ta poitrine virile exhale
Les senteurs de la volupté, mon envie de toi s'emballe.
Pour mieux profiter de ton corps qui se donne en spectacle,
En douceur je quitte tes bras, de ta poitrine le réceptacle,
Je t'ordonne, de pas à pas, de pied en cap, de te dévêtir.
Lentement, tu t'exécutes, je te vois goûter ce malin plaisir.
Tu prends tout ton temps pour tourmenter mon désir.
D'un signe, je te demande de descendre ton jeans qui tenaille
Ton membre…Tu le laisses tomber et mets le feu à mes entrailles.
Au travers de ton sous-vêtement transparent, dignement dressé
Le long de ton pubis, se pavane l'objet de toute ma convoitise.
A tes pieds, bientôt, gît le dernier obstacle à ma gourmandise.

Transporté par ton excitation extrême, ton sang ne fait qu'un tour.
Tu fonds bientôt sur moi, me saisis et sans le moindre détour,
M'embrasses et me  farfouilles sans vergogne, ni précaution.
Je me colle à toi pour ralentir ton outrageante progression,
Mais tes mains hardies et expertes continuent à me besogner.
Tandis que je sens au travers de mon jeans, ton ardent tisonnier.
Ma veste tombe, ma chemise… sous tes caresses, je frisonne.
Tu te baisses, chaussures, chaussettes, au tas, s'additionnent.
Tu t'acharnes sur ma ceinture, sur les boutons de ma braguette,
Au travers de laquelle tu sens, à l'affût, de mon plaisir, la manette.
C'est à cet instant précis, que du coin de l'œil, je découvre
Qu'un beau ténébreux nous épie et indiscrètement couvre
De son regard envieux …
Nos ébats audacieux.
Tu précipites tes gestes, bientôt par terre mon jeans aussi se vautre…
Nous sentons le regard persistant de notre voyeur rejoint par un autre.
Nous savons à quel point nous sommes pour eux de belles proies.
Nos mains s'emparent de l'un et de l'autre sans en demander le droit.
Qui de nos sexes, qui de nos fesses, tous connaissent le plaisir attendu.
Nos lèvres flirtent et courent sur nos corps sur nos fruits défendus.
De la tête au pied nos langues s'en donnent à cœur joie, sans pudeur,
Mes mains s'emparent du destin de ton membre dans toute sa splendeur.
Les tiennes s'acharnent sans tarder, tout pareillement, à mon ardeur.
Les yeux dans les yeux nous nous délectons…de notre exhibition.
Tour à tour nos bouches avides, de nos sexes, prennent possession.
Nos corps se frôlent, se touchent, se soudent sans inhibition,
Se fondent et se défont, ce n'est plus le temps de la prohibition.
Les regards sur nous posés nous transpercent, en pleine félicité.
La vue de leurs sexes, en notre honneur hautement érigés,
Nous transporte au sommet de notre sublime excitation.
Je t'attends…
Tu m'attends…
A tes pieds je m'agenouille, j'espère l'obole de ton doux supplice.
Sur ton visage, je connais cette grimace révélatrice qui s'esquisse.
Ton Bonheur tant attendu enfin sauvagement s'exprime.
De toi, une voie lactée s'échappe et s'épanche sur ma poitrine.
A l'instant même, mon plaisir s'extirpe de mon dard en exultation
Nos râles se mêlent l'un à l'autre, en complète communion.
Abasourdis, nous restons quelques instants pantois, étonnés,
De cet instant étrange et merveilleux qui nous a été donné.
Autour de nous, nous entendons quelques bruissements…
Nos invités, discrets, se sont envolés sans même un gémissement.

Je frissonne. Le froid déjà s'empare de moi.
Tu ouvres tes bras, je me blottis contre toi.
Nos âmes et nos corps délivrés
Saluent de notre Amour la transcendance
En cet instant merveilleux de notre existence…

Mon cœur en silence te crie … je t'aime!

Forêt de Fontainebleau

C.BAILLY
Tous droits réservés

lundi 24 février 2014

Encore des mots, toujours des mots…




De tes bras amoureux, à peine suis-je libéré,
Les mots viennent sans discontinuer me hanter.
Ils dansent dans ma tête au fil de la journée,
Par la seule pensée de toi, passionnément insufflés.

Ces mots avec lesquels je joue sans m'épuiser,
Je les couche inlassablement avec assiduité
Au coin d'une nappe papier, sur un p'tit cahier,
Je leur promets, de ma mémoire, la postérité.

Au gré de mes phantasmes, de mon inspiration,
De mes instants passés près de toi avec passion,
Ils m'abusent, ils tourmentent mon imagination
Pour que je cède, vaincu par leur machination.

Quand épuisé de les écouter, je vais me coucher,
C'est sans compter sur leur opiniâtreté.
Mon envie ardente de te retrouver, submergée
Par leur commérage, se laisse dompter.

Il en est ainsi de mes jours et de mes nuits,
Par eux je suis habité de midi à minuit,
Même alangui, jamais je ne les éconduis.
Par leur chant de sirène je suis séduit.

Complice de tous mes soupirs impudiques,
En leur compagnie, je frôle ton âme angélique,
J'assouvis en secret mes désirs tyranniques,
Je me laisse aller à mes litanies romantiques.

Des mots… des mots qui chantent en chœur.
Des mots…des mots d'émoi entre toi et moi.
Des mots… des mots d'Amour pour toi.
Des mots… des mots pour toucher ton cœur.

Encore des mots… toujours des mots…

Le Palais du Luxembourg - (Sénat)

C. BAILLY
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Ton ennemi intime



Ne te fie pas à moi, à ce que je suis.
N'écoute pas mes paroles racoleuses.
Je suis, pour toi, ton intime ennemi,
Mon âme, mes fins sont crapuleuses.

Mes sentiments sont inavouables,
Faire de toi mon inéluctable esclave.
Mes desseins ne sont pas louables,
Assouvir mon amour sans entrave.

Pour ce projet, je suis prêt à tout.
A kidnapper ton âme enjôleuse,
A risquer tout, le tout pour le tout,
A faire des prouesses périlleuses.

Les griffes de mes sentiments acérés
Vont labourer ton cœur assujetti.
Enchaîné par mes désirs mortifiés,
Ton corps en succombera, assouvi.

De tes plaisirs en addiction,
De tes jouissances en sursis,
De ta volonté en abdication,
Je deviendrai ton maître transi.

Je suis ton ennemi intime,
Qui ne veut que le bien du mâle,
Assujetti à mes appétits illégitimes,
A mon Amour viscéral.

Je suis ton ennemi intime,
Victime de mon amour ultime.


Jardin des Tuileries - Hercule et Minotaure.



C. BAILLY
Tous droits réservés

Deux étoiles


Dans le ciel de ma vie, deux étoiles sont nées, 
Pour tracer le chemin de ma destinée. 
Pour ne pas me perdre, j'ai suivi leur fil doré. 
Avec elles, vers la félicité, je me suis aventuré. 

Sur ma route, des pétales de roses, elles ont semées. 
Sur mon sein, leurs larmes d'enfants, elles ont versées, 
Alors je m'empressais de les sécher par mes baisers. 
De leurs éclats de rire, je garde encore la mélopée, 

Comme autant de bruissement de vols d'hirondelles. 
De tous leurs mots d'enfants je fais des ritournelles. 
L'éclat de leurs sourires fait à ma vie la part belle. 
Sur leurs boucles dorées, je suis là, en sentinelle. 

Dans mon firmament elles ont grandi, grandi… 
Pour devenir les soleils qu'elles sont aujourd'hui. 
Elles illuminent mon destin et mon cœur le ravi. 
Elles m'inondent de leurs atours épanouis. 

De leur filtre d'amour, elles me gavent les bougresses. 
Ce sentiment me contente fabuleusement, je le confesse. 
A l'ombre de leur bonheur, je bâtirai ma vieillesse, 
Je contemplerai, en silence, les vertus de leur jeunesse. 

J'attendrai le temps qu'il faut, pour voir s'épanouir 
Dans leur jardin, les fruits de leur passion, leur devenir. 
Quand à leur tour, leurs vies seront comblées, 
Alors, je m'en irai à pas feutrés. 

A mes filles Alexandra et Marjolaine.

C. BAILLY
Tous droits réservés

dimanche 23 février 2014

Sans toi

Château de Fontainebleau et bassin aux carpes .


Sans toi je ne suis rien…
Qu'un firmament sans étoile par une nuit impénétrable,
Qu'un naufragé affamé sur un radeau aux voiles déchirées,
Qu'une vague dépourvue de rivages pour venir s'échouer,
Qu'un océan furieux sans terre d'espoir incommensurable.

Sans toi je ne suis rien…
Qu'un champ de blé aux épis gorgés de grains stériles,
Qu'un jardin oublié, sans rose, aux parfums évaporés,
Qu'un paysage de montagne parsemé de fleurs fanées,
Qu'une rivière perdue au milieu de terres infertiles.

Sans toi je ne suis rien…
Qu'une aurore blafarde qui enfante d'un jour déprimant,
Qu'un clair obscur sombrant dans les ténèbres,
Qu'une nuit de pleine lune un jour d'éclipse funèbre,
Qu'un soleil couchant, agonisant en noir et blanc.

Sans toi …
Mon corps assommé est un poids mort que je traîne,
Mon cœur esseulé cherche désespérément son âme sœur
Mon désir, en moi étouffé, aux plaisirs, n'a plus le cœur.
Mon âme submergée de  larmes, divague, en peine…

Mon Amour… Mon Amour… Reviens-moi…


vendredi 21 février 2014

Mon Bel Ami, si tu devais partir…

Sculpture de Maurice HOUVION


Errant comme une âme en peine,
A la recherche de moi-même,
Je t'ai trouvé, un jour, sur mon chemin,
Toi Mon Ami, Mon Bel Ami,
Toi Mon Double, Ma Chance.

De toi Mon Ami, Mon Bel Ami,
Si tu devais partir… pour ne jamais revenir…
Je garderais pour toujours les souvenirs
De la fièvre de nos baisers,
Du parfum de nos étreintes forcenées,
Du chant de nos soupirs,
De la saveur de nos plaisirs.
Mon corps se souviendra, à jamais,
De tes mains, sur lui, en voyage,
De l'ardeur de tes abordages.

De toi Mon Ami, Mon Bel Ami,
Si tu devais partir… pour ne jamais revenir…
J'emporterais tes rivages où j'ai adoré m'échouer,
L'hymne glorieux de nos jouissances partagées
L'icône de ta nudité arrogante tant de fois contemplée,
L'abîme de ton regard où je cherchais à me noyer,
Les souvenirs de mes festins sur ton corps,
Les arômes poivrés de ton jardin sauvage, ses trésors,
Les images précieuses de nos jeux interdits,
De nos guerres, de nos paix sur ton lit,
Les rêves de nos sommeils de guerriers,
Le souvenir de nos savoureuses échauffourées.

De toi Mon Ami, Mon Bel Ami,
Je garderais en moi  les stigmates
De l'amertume de mes départs,
Des éloignements qui désemparent,
Des souffrances de mon cœur, de ses stupeurs,
Du trouble de tes silences, de ta pudeur,
Des instants sacrifiés à ne pas te voir,
Des langueurs de nos "au revoir",
De mes trépignements d'impatience,
De mes jubilations, de mes défaillances,
De ces angoisses qui m'assaillent,
Du goût acidulé de nos retrouvailles.

A toi Mon Ami, mon Bel Ami,
A toi Mon Double, Ma Chance,
Je t'offre mes perles reconnaissantes,
Comme mon Amour…aussi transparentes.
Elles coulent, jusqu'à mes lèvres brûlantes,
Par l'émotion, encore tremblantes,
Pour y déposer les sels de ma passion
Très particulière, à toi seul réservée.
Oui, mon Bel Ami… Mon Aimé,
Je t'offre ces larmes étincelantes,
Ces perles de Bonheur,
Pour parer ton âme
D'une rivière de diamants éternels.

C. BAILLY
Tous droits réservés

Grain de folie

Illustration : Photos Christian Bailly - LePenseur  de Rodin - Musée Rodin - Paris 


La vie ne manque pas de cruauté, 
A chaque jour son lot d'amertume. 
Elle sait, la garce, se renouveler, 
Nous tailler de mauvais costumes. 

A nous, de la combattre au mieux, 
Avec nos armes, notre persévérance, 
Notre miséricorde, notre amour précieux.
A nous de bâtir une citadelle d'espérance. 


J'espère tant des hommes et de l'amour ! 
Puis-je y croire ? Avoir de l'espoir ? 
Puis-je seulement espérer qu'un jour 
Ce seul sentiment anime mon histoire ? 

Le penseur de Rodin

Ou n'est-ce qu'un dessein utopique de poète 
Enclin à la folie douce, à la déraison, 
Que de penser comme un esthète 
De croire en l'homme et à la raison? 

J'en aperçois pourtant aux alentours, 
Des germes de cette fleur tant espérée, 
J'ose me persuader, de voir un jour, 
La mauvaise herbe, par elle, étouffée. 

Dites-moi … 
Dites moi que j'ai raison ! 
Dites-moi que j'ai raison d'espérer ! 
Dites moi que j'ai raison de croire en l'homme !

C. BAILLY

Tous droits réservés

jeudi 20 février 2014

La nuit

Du net
Enveloppé dans ton linceul,
Me revoici tout seul,
Face à cet autre moi,
En souffrance, aux abois.

Entre tes murs sombres,
Je suis une ombre.
Je suis ton prisonnier.
Je dois me résigner.

Le Galate mourant ou le Gladiateur mourant - Château de Fontainebleau
Photo Christian Bailly
Dans ma tête encombrée
De trop de pensées,
Je fais les cent pas
En mea maxima culpa.

Une couronne d'épines
Laboure ma poitrine.
Des larmes de sang
Baignent mon flanc.

Du net
J'expie ma faute,
Ma très grande faute,
D'être ce que je suis.


Dans le noir, je fuis.

Qui me pardonnera
Avant mon trépas ?
Qui m'aimera assez
Pour me gracier ?

De cet accablant boulet
Je veux m'acquitter.
Bientôt sénescent
Je n'en suis pas moins innocent.


Zeljko Vitomirovic
Que diable !
De quoi suis-je coupable ?
De quoi suis-je inculpable ?
En quoi suis-je responsable ?

Dans ton linceul, enveloppé,
J'attends de ressusciter,
De sortir de mon placard,
Ni tocard, ni tricard.

Ou de passer de vie à trépas
Avec mon autre moi, dans l'anonymat


L'égalité devant la mort - Peinture de William Bouguereau,
C. BAILLY
Tous droits réservés
02/04/2010