samedi 26 septembre 2015

XY – YY – XX

Peinture de Robert AUER




Le sexe s'accorde au féminin, au masculin,
Féminin, féminin, dans des draps de satin.
Masculin, féminin, amours sans frontière.
Masculin, masculin, amours singulières.

Tout au long de sa vie, il fait parler de lui.
Devant lui, on pleure ou bien on s'extasie.
Avec lui, on fait la fête ou bien on s'ennuie.
C'est même parfois le début des ennuis.









Par Egon Schiele






Il n'a de lois, que celles des hommes,
Qui au grès, font et défont les normes.
Il n'a de règles que celles de l'amour
Que nous chantent les troubadours.

Celui qui en à peur comme la peste, le fuit,
Se fait moine, expérimente le suprême oubli.
Celui qui l'aime, lui, de son vivant en use,
Autant que possible, parfois même en abuse.







Peinture de Royo Liu




Objet de crimes,
Objet de rimes,
Objet de contentements,
Objet de châtiments.
Il peut faire le bonheur
Autant que le malheur.
Il se donne, il se vend,
Il s'achète, il se prend.
Pour lui on fait la guerre,
On remue ciel et terre,
On cède de guerre lasse,
On attend que çà passe.







En secret, seul, à deux, ou à plusieurs,
Il se partage dans le noir ou à la lueur
D'une flamme qui vacille, dans un près,
Sur la paille, dans une simple chambrée.

Robert  AUER - Orgia

Pour lui on tue, on meurt, on expie.
Par lui on naît, pour lui on aime, on vit
L'amour, la haine, l'espoir, le désespoir
Au fond d'un lit, un matin ou bien un soir.



Pastel sec de Pierre-Olivier Daunis



Aux hommes autant qu'aux femmes, pourtant il exige,
Nous impose à chacun ses désirs, jusqu'aux vertiges.
Avec ou sans amour, il n'a pas toujours de conscience
Pour nous chavirer, nous plonger dans l'inconscience.

Pastel sec de Pierre-Olivier Daunis


















Pour lui on se complexe, on se décomplexe,
Mais imaginez un monde sans lui, sans sexe,
Sans de ses désirs, la folie, la hardiesse
Ce monde serait d'une grande tristesse!





Christian Bailly
Tous droits réservés
07/09/2011

mercredi 23 septembre 2015

Exaltation



Painting by Richard Taddei


J'ai couru tous les chemins pour te trouver,
Au risque d'y laisser mon âme corrompue
Par mes appétits singuliers souvent  déçus.
Dans la boue, j'ai traîné mon corps saccagé.

J'ai attendu des nuits blafardes sans lunes,
Aux coins des rues sombres et malfamées,
Affamé de chair fraîche plaisante à cuisiner,
Mais qui jamais ne comblait mon infortune.


Falling figures by Richard Taddei


J'ai sacrifié mon corps aux causes perdues
Pour oublier au plus profond des bas-fonds
Mon cœur déçu par ces transports inféconds,
Ma chair par trop d'ingratitude, égratignée.

J'ai vu des soleils se lever dans le brouillard
De mon désespoir, des jours et nuits sans faim,
Des crépuscules gisants, à espérer la fin en vain,
Sur l'autel de ma différence de vieux soudard.


St Sebastian by Richard Taddei

Comme un fruit bien mûr, j'attendais d'offrir
Ma chair en délectation à l'élu de mon cœur.
Comme un agneau, j'espérais du sacrificateur,
Sa dague, pour ma vie, de ce destin l'affranchir.

Mes vertes années comme des feuilles mortes
Se sont envolées dans le ciel gris de ma vie.
Insatiable, je contentais de ma chair les envies,
Mais mes rêves d'amour restaient à la porte.


Painting by Richard Taddei

C'était sans compter sur les jeux du hasard.
Un soir d'été, sous un rayon de pleine lune,
La rencontre de nos corps se fit opportune.
De ce mariage charnel, nous sortîmes hagards.

J'en garde depuis, un souvenir impérissable.
Ce que nos corps entreprirent dans l'ardeur,
Nos cœurs le parachèvent dans le bonheur
De vivre enfin cet amour incommensurable.


Sleeping Bacchus by Richard Taddei


Ô Toi Mon Ami! Je te reçois en sauveur.
Je t'offre, de ma vie, les dernières exaltations
Jusqu'à mon dernier souffle, ma passion,
Mon amour, au-delà de ma dernière heure.

Christian Bailly
Tous droits réservés
20/09/2011



mardi 22 septembre 2015

Mourir d'aimer


By Royo Liu



Tu ne sauras jamais ce que je ressens.
Ces vers ne sont que d'humbles témoins,
De cet amour démesuré que je te consens,
De tout cet amour de toi dont j'ai besoin.

Tu ne sauras  jamais combien je t'aime.
De voir mon cœur à ta cause aussi dévoué,
Je ne peux contre lui prononcer d'anathème.
Mon cœur se brise d'éperdument t'aimer.



By Royo Liu

Tu ne sauras jamais ce que j'éprouve.
Mon corps en morceau tombe à tes pieds,
Ma chair, plus ardente que celle d'une louve,
Attend sur l'autel d'être enfin sacrifiée.

Tu ne sauras jamais ce que je ressens.
Je ne vis que de l'air du temps, suspendu
À tes lèvres, où je lis les mots que j'attends,
Tes intimes aspirations, tes désirs défendus.



By Royo Liu


Tu ne sauras pas l'objet de ma déraison.
Pour toi seul, je me meurs pour les autres.
De mon âme, j'entends la funèbre oraison.
Oui, dans ce délectable enfer, je me vautre.
 

Tu ne sauras  jamais combien je t'aime.
Je n'ai plus d'autre raison de vivre que toi.
Par toi, je vis de la passion l'instant suprême
Où mourir d'amour n'est pas une fin en soi.


Christian Bailly
Tous droits réservés
15/09/2011

vendredi 18 septembre 2015

Châtiment matinal

painting by Donald Rizzo.


Au petit matin, au creux de mes reins,
S'éveille mon désir que tu viens cueillir. 
Délicatement, au creux de ta main, 
Ce bouton s'apprête pour toi à fleurir. 

Tu l'enveloppes, pendant que tu le peux,
De caresses délicates mais libertines. 
Je le sens frémir. Tu sais ce qu'il veut. 
Habiles, tes mains ne sont pas radines. 

D'hommages, elles le servent largement.
Quelques soubresauts les confortent 
À persévérer dans leurs cheminements. 
Le motif de leur mission les transporte. 

À la fréquence de mon cœur, il palpite.
Tu sens affluer la sève de mon corps. 
Sous sa peau soyeuse, elle se précipite 
Pour lui offrir plus de vigueur encore. 

Tu le sens bien prendre plus d'ampleur,
Peu à peu se ressaisir, enfin se raidir. 
C'est bien l'heure de hisser les couleurs. 
Il se dresse au garde-à-vous sans faillir. 

Les festivités ne font que commencer…
Sur moi, tu prends la main, promptement, 
Impose, force de loi, ta légitime volonté. 
Vaincu, je cède à ton doux châtiment.

painting by Donald Rizzo.

Christian Bailly
Tous droits réservés
12/09/2011

jeudi 17 septembre 2015

Dons

Goodvin Nerko - Ocean's Angel


Je te donne
Mes rêves d'adolescent qui n'ont pas vu le jour
Mon cœur qui ne se lasse pas de tes discours
Mon corps sans illusions dont tu es le courtisan
Mes espoirs impatients de vivre leurs vingt ans

Je te donne
Chacune de mes pensées gravées sur mon cœur
Mes larmes où je dévoile l'éclat de mon bonheur
La clef de mon âme pour libérer ses tourments
Tous mes sourires dont je te reconnais l'artisan



Goodvin Nerko - on the beach









Je te donne
Le reste de mes jours et son compte à rebours
Mais toutes mes nuits pour en oublier le cours
De mes aurores, la ferveur pour calmer ta faim
Des crépuscules ardents sous notre baldaquin

Je te donne
La seule richesse qui me reste sur cette terre
Mon amour.

Christian Bailly
Tous droits réservés
12/09/2011



mardi 8 septembre 2015

Nouveau monde

Je reviens d'un monde qui n'était pas le mien,
Où l'ombre supplante la lumière douce du matin,
Où le silence vaut cent fois mieux que la parole,
Où l'amour espéré en désespoir de cause s'étiole.

Je reviens d'un monde pour beaucoup réfuté,
Mais dont on se contente faute de vérité avouée,
D'un monde où le mensonge fait force de loi
De peur d'être proscrit, de devenir un hors-la-loi.

Je reviens d'un monde où l'on préfère le noir,
Plutôt que d'afficher les couleurs de l'espoir,
Un monde où l'on cache sa grande misère la nuit,
Au fond de son lit, et son âme dans un réduit.

Mais un jour…

Sur mon chemin, j'ai trouvé enfin l'âme sœur.
Elle m'a ouvert en grand les portes de son cœur.
La lumière est entrée dans ma maison ravagée
Par le temps, les désillusions, les espoirs envolés.

Son ardeur a réchauffé mon corps désenchanté.
De son amour, elle a ravivé mon cœur à l'abandon.
Sa vérité toute nue a sauvé mon âme en punition,
J'ai découvert un nouveau monde à mes pieds.

Un monde d'amour où je me suis enfin accepté,
Où je me suis senti libre pour vivre mon destin,
Où j'ai trouvé pour mon cœur un digne souverain.
Un monde d'amour, où ma vie n'est plus une fatalité.

Rescue from the net

Christian Bailly
Tous droits réservés
12/09/2011

vendredi 4 septembre 2015

Murmures

Peinture de Eric Mass'Art






J'entends de ton cœur, le murmure.
Doucement, dans la nuit, il me susurre
Tous ces mots que mon cœur attend
Sagement depuis la nuit des temps.










Peinture de Eric Mass'Art








J'entends de ton corps, le murmure
D'un homme pourtant déjà mûr,
Où bouillonne un torrent de désirs,
Intrépide et fougueux, prêt à jaillir.










Peinture de Eric Mass'Art





J'entends de ton âme, le murmure
De tes sentiments qui me rassurent,
De ton amour, tous ses débordements
Qui contribuent à mon contentement.










Peinture de Eric Mass'Art








J'entends en moi tout le vacarme
De tes désirs qui me désarment. 
Mais je ne suis point comme Ulysse,
Je cède à tes sirènes, à leurs offices.







Peinture de Eric Mass'Art








J'entends en moi tout le vacarme
De ton plaisir qui verse sa larme.
En moi, j'engloutis tout un monde,
Le nirvana, l'instant d'une seconde.












Peinture de Eric Mass'Art







Nos corps caressés par le silence,
Abasourdis par tant de jouissance,
Ravis d'avoir touché les rivages éthérés,
S'abandonnent, enlacés, à la volupté.








Peinture de Eric Mass'Art









J'entends ton cœur qui me susurre,
J'entends ton corps qui murmure,
J'entends ton âme qui me rassure,
De cet amour, je loue la démesure.
















Christian Bailly
Tous droits réservés
11/09/2011