mercredi 17 novembre 2021

Le marié

 




Sous son long voile de marié,

Telle une vierge immaculée,

Il se préparait à être sacrifié,

à perdre son ultime virginité.

Il offrait son corps dénudé,

Auréolé de sa virile beauté,

Au regard de son bien-aimé,

Concupiscent, mais passionné.

D’être défloré, il était tourmenté.

Les dieux, il les avait imploré,

Pour combattre son anxiété.

Son mari, serait-il attentionné ?

Malgré tout, son corps entier,

Espérait enfin  cette volupté.

Découvrir du plaisir, l'apogée,

Au prix fort de son humilité.

Ce dernier bastion de sa virilité,

Il devait à l'amant lui concéder

Pour assurément le gagner,

De l'amour, connaître la félicité.

Sur le sol, le voile est tombé,

Dernier rempart à sa virginité,

Au tison de l'amant passionné,

Il offrit de son corps, le sacré.

En douceur, il se sentit violé,

Par une fougue virile et maîtrisée.

À la douleur, succéda  l'avidité

De sentir en lui ce sexe s’agiter. 

Il ne savait plus se contrôler.

Il brûlait de se sentir possédé.

Son corps était devenu un brasier

Que rien ne pourrait étouffer.  

De ces entrailles martyrisées,

Il sentit subitement monter

Un indomptable mascaret

De jouissance jamais imaginée.

D'une lave incandescente, inondé,

Il savoura de la petite mort, le baiser.

Par ce bonheur inattendu, apaisé

Il eut enfin la certitude d'être aimé.

Il s'endormit…

Dans les bras de son mari.

Christian Bailly

Tous droits réservés

17/11/2021

mercredi 3 novembre 2021

Jour après jour

Illustration : Chris Lopez



 Jour après jour,

Nuit après nuit,

Je rêve de toi le jour,

Je rêve de toi la nuit.


Sur notre couche,

Nos rêves sulfureux,

Leurs spasmes nocturnes.

Au petit matin,

Nos désirs latents,

Nos caresses ensommeillées.



Jour après jour,

Nuit après nuit,

Je te désire le jour,

Je te désire la nuit.



Au soleil levant,

Nos réveils volcaniques,

La faim dévorante de nos désirs.

Nos corps appétissants,

Et leurs libertinages savants,

La folie de nos jeux impudiques.


 


Jour après jour,

Nuit après nuit,

Je te désire le jour,

Je te désire la nuit.


Au bout du voyage,

Nos plaisirs affranchis,

Des tourments de nos appétits.

Notre amour consommé,

Le chant de nos soupirs,

Et la rémission de nos ardeurs.



Jour après jour,

Nuit après nuit,

Je t'aime le jour,

Je t'aime la nuit.



Le soir venu,

M’endormir près de toi,

Me réveiller en douceur à tes côtés.

N’avoir de pensée,

Que pour nos jours partagés,

En remercier alors la providence 




Jour après jour,

Imaginer nos lendemains,

Et toujours le même refrain.


Nuit après nuit,

Renouveler nos désirs,

Poursuivre nos explorations.

 


Je t'aime le jour,

Je t'aime la nuit.







Christian Bailly

Tous droit réservés

13/07/2021