jeudi 15 décembre 2022

Dans mes rimailles

Illustrations Chris Lopez




Dans mes rimailles,

Mes états d'âmes d'homme…

D'un homme qui aime les hommes,

Même si j'ai aimé une femme…

Même si j'adore mes filles,

Jolies princesses, étoiles de mon destin…




Dans mes rimailles,

Mes faiblesses d'hommes,

D'un homme qui aime un homme,

Écorché par ma passion impérieuse,

Jusqu'à mes entrailles furieuses,

Jusqu'à mon cœur qui se déchire

Pour mon homme !




Dans mes rimailles,

Mes secrets d'homme,

D'un homme qui aime un homme,

Mes inavouables attentes sensuelles,

Mes fantasmes crus et cruels,

Qui hantent mes jours, et mes nuits

Pour mon homme !




Dans mes rimailles,

Mon corps dévoilé d'homme,

D'un homme qui aime un homme,

Avec ma chair qui brûle sous ses caresses,

Mes rêves de phallus qui se dresse,

Et du foutre poisseux et douceâtre

De mon homme !




Dans mes rimailles,

Mes désirs d'homme,

D'un homme qui aime un homme,

Mes appétits d'humain-animal,

Qui ne voit pas où est le mal,

D'aimer avec son corps,

Avec son âme

Son homme !




Dans mes rimailles,

Mes peurs d'homme,

D'un homme qui aime un homme,

Mais aussi mes obscures angoisses,

La maladie, la vieillesse, la mort,

Le mauvais sort,

Qui à jamais emporterait

Mon homme…




Dans mes rimailles,

Mes joies d'homme,

D'un homme qui aime un homme,

Qui côtoie chaque jour le bonheur

D'aimer et d'être aimé,

Pour ce qu'il est en réalité,

Et rien d'autre…

Un homme !




Dans mes rimailles,

Mon amour d'homme,

D'un homme qui aime un homme,

Comme, en ce monde, tout un chacun.

Je veux partager mon destin,

Jusqu'à mon dernier souffle,

En toute simplicité,

Avec mon homme !




Christian Bailly

Tous droits réservés

15/11/2016



samedi 29 octobre 2022

Morsure fatale



Un rayon lune traverse la nuit,

Délicatement se pose sur nos corps,

Dénudés, abandonnés dans le noir

De la chapelle de nos amours.


Tony De Carlo

Dans le silence lourd de l'été,

Le temps semble en suspension.

Nos corps attendent impatiemment

Les banderilles acérées du désir.


Tony De Carlo


Au fil de nos audaces lascives,

Les égarements de nos caresses

Fécondent le mascaret de nos envies,

Nichées dans nos entrejambes.


Tony De Carlo


Ton sexe, bientôt, se rengorge,

Se dresse, me défit tel un cobra.

J'ai tant faim de toi, mon amour,

Que pour moi, c'est du pain béni.


Tony De Carlo


Dans ma bouche, je l'apprivoise.

Il s'enhardit pour mieux m'envahir.

De sa hardiesse, il m'enflamme,

Avant de me cracher son venin.


Tony De Carlo


Déjà, ma chair exaltée, il parcourt,

Et dévaste mon âme fiévreuse.

Alors, je t'abandonne mon corps,

D'où s'échappe mon dernier soupir.


Sergey Sovkov



Christian Bailly

Tous droits réservés

16/12/2016

lundi 24 octobre 2022

Gloutonnerie

 Défi poétique : Un défi poétique consiste à employer obligatoirement un ensemble de mots définis par un des poètes antagonistes.

(baiser,sexappeal,sucette,solo,caresser,peau,pied,triangle,nymphe,pan,lèvres ,libidineux,chatte)

 

 

Alors que le jour voile la nuit de sa dentelle cristalline,

Je contemple ton corps emprisonné par la torpeur.

Mon regard libidineux caresse ta peau frémissante,

Je retiens mes baisers qui me brûlent les lèvres.


Ferdinand Hodler – détail de la Nuit  - l’homme seul

 

À te voir si beau dans ta nudité encore innocente,

Je remercie les nymphes pour leur chef-d'œuvre

Et ce sex-appeal, dont elles t'ont si généreusement doté.

Mes yeux se promènent sur ta chair sans la toucher

Jusqu'au triangle duveteux où dort comme une chatte,

Ta verge encore lourde du sommeil du guerrier.

 

Marko Tubic

Ce solo, bientôt, me pèse et de licencieuses pensées

Me tourmentent, j'en frémis bientôt de la tête aux pieds.

Le chant de la flûte de Pan m'invite à la volupté,

N'y tenant plus, je capitule, je cède à ma gourmandise,

Et de ma bouche goulue, je m'empare de cette sucette

Qui fait tant de fois mon bonheur, et souvent me comble.

 

Breden Sanborn

À mon invitation, sans tarder, elle se gorge, s'enorgueillit,

M'envahit pour mieux satisfaire ma notoire gloutonnerie.

Avec générosité, je m'attelle savamment à ma tâche.

Ma langue se délie, mes lèvres brûlantes l'enveloppent.

 

Ole Bremer 

Tantôt, je l'engloutis, tantôt, je la titille frénétiquement…

Je t'agace, tu halètes, je te supplicie, tu me supplies

Je te tourmente, tu gémis, je te martyrise, tu m'implores.

Je te sollicite tant et tant, que tu demandes l'amnistie.

 

Louis Fratino

N'y tenant plus moi-même, je te donne le coup de grâce.

Tu te cabres, je m'empale jusqu'au fond de la gorge,

Pour y recevoir la semence de ton amour inconditionnel.

Ton plaisir à son apogée déchire le silence matutinal,

Avant de te terrasser comme un cerf sous la dague.


Miguel Angel Reyes

 
Christian Bailly

Tous droits réservés 

18/12/2016

lundi 5 septembre 2022

Lettre de crédit

Illustration Wes Himpel
 







Je te fais crédit de mon cœur.

 

Tu peux spéculer sur l'avenir

Et le bonheur, le voir venir.

Mon amour connaît l'inflation,

Je te promets, point de déflation.


 

Je te fais crédit de mon corps.

 

Sur lui, paye-toi en nature,

Je cède à ta plume la signature.

Prends-le en gérance,

Je t'en abandonne la jouissance.

 

Je te fais crédit de mon âme.

 

Pour toi, la voilà à échéance,

De l'amour, elle connaît l'opulence.

Je suis ton solvable débiteur,

De mon destin, tu es le procurateur.

 

Mon Amour, Mon Ami

Je te fais crédit de ma vie

Pour le meilleur et pour le pire

Jusqu’à mon dernier soupir…

 

 

 Christian Bailly

Tous droits réservés 

05/12/2016

dimanche 28 août 2022

Dans l'ombre...

 Illustration : photo du net



Sur ton corps

Dans l'ombre,

Se cache

La lumière

De ton désir

Qui soupire.

 

Je l'embrasse,

Le vide de son sang

Opalescent.

 

La nuit t'arrache

Un cri.

 

En toi,

La bête sauvage

Se meurt...

 

Ton désir

Se décompose

Redevient

Cette petite chose

Blottie

Entre tes cuisses.

 

Christian Bailly 

28/0872022

 Tous droits réservés


jeudi 7 juillet 2022

Plaisirs d'éphèbe





Je me souviens de mes vertes années,

Mon corps me démangeait sans relâche,

Je n'avais même pas encore de moustache

Mais de mon bas-ventre, j'étais le sujet.


Atlante by Giorgio Dante


Là, entre mes cuisses lisses et juvéniles,

Priape se réveillait, venait me tourmenter.

Honteux, je résistais, puis finissais par céder

À son impertinence persistante toute virile.



John Austral - Nude


Dur et téméraire, il se sentait à l'étroit,

Il se débâtait dans son carcan virginal.

Impossible de rester sourd à son signal,

Ma main se faufilait, cédait à ses émois.


Eric Massart 


Arrogant et mal élevé, il savait me piéger,

Déjà suintaient quelques perles précieuses.

Mes doigts se glissaient sur sa peau soyeuse,

L'enfermaient dans un étau, sans préjugé.


Cody Furguson


Alors commençait un langoureux va et vient,

Où j'oubliais mes toutes dernières réticences.

Mon âme cédait à ses dernières exigences,

Et je me laissais aller à me faire du bien.


J. Radoccia 

 

Christian Bailly
Tous droits réservés
29/11/2016

jeudi 23 juin 2022

Impudeur

Illustrations Niall Kirby

Avec le vent de liberté,

Ma pudeur s'est envolée,

Pour aller s'accrocher,

Sur les branches de ma destinée.

 

C'est nu comme un ver,

Que je confie à mes vers,

De ma traversée du désert,

À mon amour, le singulier concert.

 

En poésie, mes indécences,

De mes amours, la licence,

Et ses concupiscences,

Avant de ma libido l'évanescence….

 

Ma plume indisciplinée,

Vous confie mes impudicités,

De mes inconduites, l'épicé,

De mes plaisirs au  masculin, le salé.

 

Sur ma page, point de pudeur,

De mes raideurs, les ardeurs,

Le feu de mes profondeurs,

Les années ont balayé ma candeur.

 

Dans le placard, ma honte !

Sans pruderie, je vous raconte

De mon destin, la refonte.

Mes amis, la vie n'est pas un conte !

 

Soyons fous !

Soyons voyous !

Fi des tabous !

Faisons sauter les verrous !

Aimons-nous !

 




Christian Bailly

Tous droits réservés 

09/10/2016


mercredi 25 mai 2022

J'ai le mal du mâle

Illustrations :Andrew Potter 



J'ai le mal du mâle,
Il n'y a que le mâle qui maille.
Le manque est abyssal.
D'indicibles désirs me tenaillent ,
De ces envies immorales,
Qui profondément me travaillent,
Et font de moi ton vassal.


J'ai le mal du mâle,
Il n'y a que le mâle qui maille.
Çà m'agit sur le moral,
Alors pour toi, je m'encanaille.
Çà devient viscéral,
Je sens au fond de mes entrailles,
Un désir bestial.


J'ai le mal du mâle,
Il n'y a que le mâle qui maille.
De toi, j'ai la fringale,
Ma bouche goulue, j'entrebâille.
Viens que je me régale !
À moi, tes succulentes victuailles,
Ta liqueur opale.


J'ai le mal du mâle,
Il n'y a que le mâle qui maille.
Comme un animal,
Je veux être ton homme de paille.
De tes cadences infernales,
De tes rudes et viriles représailles,
Soutire mes râles !


J'ai le mal du mâle,
Il n'y a que le mâle qui maille.
Mon cul monumental,
Attend que tu le fourailles.
De ton sexe magistral,
J'espère bien le feu et la mitraille,
Le bouquet final.


J'ai le mal du mâle
Il n'y a que le mâle qui maille,
Notre viril rite nuptial,
De nos chairs, les épousailles,
Notre amour marginal,
Nos cœurs qui tressaillent
Dans nos corps de mâles.


J'ai le mal du mâle
Il n'y a que le mâle qui maille,
Et ce mâle, c'est toi, mon Amour !


Texte Christian Bailly
Tous droits réservés
06/04/2016

 

06/04/2016

jeudi 12 mai 2022

Les cicatrices du temps


Illustration : Ali Franco


Mon amour, à toi mon corps,

Il porte les stigmates de ma vie.

Pour combien d'années encore

Mon âme te devra sa survie ?




Sur moi, les cicatrices du mauvais sort,

Les marques indélébiles de mon destin.

De bien tristes et moroses décors,

À tes savantes caresses, à tes câlins.




Tes baisers effacent les blessures du temps.

À ton amour, je dois ma renaissance,

Dans tes bras, je vis mon bonheur au présent,

Dans la douleur de nos jouissances.




Pour toi, dans cette vieille carcasse,

Mon cœur bat chaque jour plus fort,

Et mon âme amoureuse te dédicace,

De mes sentiments, les plus nobles transports.



Christian Bailly

Tous droits réservés

11/01/2016

samedi 7 mai 2022

Sirocco



César Casta - L'Annonciation 2020



Le sirocco du désir, venu du désert, souffle sur son corps dénudé.


Sa caresse brûlante enflamme tous ses sens plongés dans des rêves érotiques,
Et dépose sur sa chair cuivrée les senteurs de rose et de jasmin de l'oasis.


Tout de son corps est voué uniquement aux plaisirs de son seigneur et maître.


Dans ses profondeurs insondables bouillonnent les laves de la jouissance...


Entre ses viriles rondeurs enfouis, un trésor inestimable attend d'être découvert.


Bientôt, assiégé par les baisers fiévreux et les étreintes de l'amant sulfureux,
Il devra se rendre, s'ouvrir sans condition, et s'offrir à sa verge possessive.


Peu lui importera alors, d'être soumis et de connaître la douleur de ce martyre.


D'être crucifié par sa lame affûtée par la volupté et son instinct de possession,
Peu lui importera d'être empalé comme un vaincu, terrassé par l'amour,
Peu lui importera d'être sa chienne asservie au rut de son mâle dominant,
De ses cuisants et virils va-et-vient, il saura ce qu'il pourra espérer en retour.


De cette possession concédée, il attendra la sublime et ultime jouissance.

Celle qui vient des entrailles fouraillées, pour le foudroyer dans un éclair,
Quand exacerbé par son désir, son homme libérera son mascaret ardent
Dans son cul béant devenu le symbole irréfutable de sa déliquescence.

Alors, unis dans un seul râle, ils s'écrouleront, terrassés par la petite mort,
Sans s'inquiéter de savoir qui possède l'autre...

Christian Bailly
Tout droits réservés
07/05/2022