jeudi 6 février 2014

Pudeur



Je tais ces mots qui me font peur,
Je crains de rompre de mes sentiments, le secret,
Et des tiens la pudeur.

En silence, j'observe les preuves qui trahiraient
Ce sentiment auquel je n'ose espérer
Tant il saurait combler mes souhaits.

Musée d'Orsay
J'attends…
J'attends l'aumône de tes sentiments étouffés.
J'attends les gestes retenus, les mots suspendus.
J'attends de toi un faux pas, de te voir trébucher.

J'attends, l'âme et le cœur résignés,
De voir ce trésor caché dans l'écrin de ton sein
Étalé à mes pieds.

J'attends ton mea culpa, ta rédemption.
J'attends de ta virile pudeur, qu'elle tombe le voile.
J'attends l'aveu de ta faute par omission.

Oui, j'attends de ton indicible amour,
Qu'il veuille bien apaiser la torture de mon âme,
S'offrir indécemment au grand jour.

Faut-il pour mettre fin à cet atermoiement
Que je transperce de ma flèche impudique
Ce cœur chaste et résistant?

Faut-il que je brise la glace de nos appréhensions
Pour que face à face nous regardions
L'inavouable se révéler à nos yeux, notre affection?

D'un faux pas, je n'ose m'aventurer,
De peur de tout perdre,
De perdre l'essence même de ce qui me fait subsister,

L'espérance de vivre par toi aimé !

C. BAILLY
Tous droits réservés

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