mardi 26 mars 2024

Le Banc

 


Christian Bailly -  Un banc face à l'île Madame, à Port des Barques
Charente-Maritime.





Sur la colline, face à l'océan,

Seul, un banc vide contemplait le néant,

Il attendait qu'un passant

Veuille bien s'asseoir un moment.



Avec la vie, il n’était pas très exigeant,

Il s’en contentait, bon an mal an,

En espérant un jour voir deux amants

Se bécoter, assis sur leur séant.



Ce qui finit par arriver un jour de l’an,

Il faisait très très froid pourtant.

Qu’ils étaient beaux et attendrissants !

Il vécut un moment émouvant.



En vérité, ce fut le jour le plus marquant

De sa pauvre vie de banc…

Puis les années ont passé, lentement,

Il était devenu indifférent.



C’est vrai, depuis très très longtemps,

Il ne comptait plus le temps.

Il avait même oublié depuis quand

Il était là, à contempler le néant.



Il regardait longuement les goélands

Jouer avec les éléments,

Pendant que se déchaînait le vent.

Et lui, il était là, à attendre patiemment.



Un jour, il vit arriver, d'un pas pesant,

Un des amants, il avait les cheveux blancs,

Et les rides profondes du temps.

Doucement, il vint s'asseoir sur son séant.



Tous les jours, ce fût son passe-temps,

Sur la colline venteuse, face à l'océan,

Esseulé et affligé, il contemplait l'océan,

Désireux de rejoindre enfin le néant.



Là où l'attendait son grand amour d'antan,

Emporté par le mauvais vent.

En fait, il tenait compagnie au vieux banc.

Il lui raconta son amour passionnant.




Ainsi, tous les jours, par tous les temps,

Le vieux banc attendait patiemment.

Un jour, son ami ne vint pas, pourtant,

Pour lui, l’heure était venue du néant.



Pendant encore longtemps, longtemps

Le banc continua à contempler l’océan,

Impassible, il attendait qu'un passant

Veuille bien s'asseoir un moment…


Christian Bailly

Tous droits réservés

26/03/2024

mardi 12 mars 2024

Ballet

Stéphane Haffner et Kyle Kier-Haffner, son mari



Peau contre peau…

Ma bouche effleure ta bouche…

Mon corps effleure ton corps…



Je te respire et je m’enivre,

Tu fleures tellement bon le mâle,

Mon cœur amoureux s’emballe.



Sur la soie de ta peau dorée,

Je glisse, je glisse inexorablement,

Vers l’épicentre de tes désirs.



Là, de la communion de nos corps,

Germeront les promesses

D’un amour véritable, indéfectible.



Pour ne faire qu’une seule âme,

Tout de moi veut se fondre en toi.

Ma chair fiévreuse est aux abois.



Tu es mon éternel printemps,

De tes effluves virils, tu me grises,

De toi, je me came, je lâche prise.



Dans un élégant corps à corps,

Nos corps dansent en accord

Le ballet mythique de la petite mort.


Christian Bailly
Tous droits réservés 
12/03/2024

jeudi 7 mars 2024

Pour toi



Pour toi, je gravirais monts et montagnes

Rien que pour voir ton mas de Cocagne.

Je courais comme un fou à travers la campagne

Pour venir boire ton plaisir dans une coupe de Champagne...


“Ajax of Oileus Shipwrecked", 19th century, by Francesco Hayez

Christian Bailly
Tous droits réservés 
06/03/2024