jeudi 20 février 2014

La nuit

Du net
Enveloppé dans ton linceul,
Me revoici tout seul,
Face à cet autre moi,
En souffrance, aux abois.

Entre tes murs sombres,
Je suis une ombre.
Je suis ton prisonnier.
Je dois me résigner.

Le Galate mourant ou le Gladiateur mourant - Château de Fontainebleau
Photo Christian Bailly
Dans ma tête encombrée
De trop de pensées,
Je fais les cent pas
En mea maxima culpa.

Une couronne d'épines
Laboure ma poitrine.
Des larmes de sang
Baignent mon flanc.

Du net
J'expie ma faute,
Ma très grande faute,
D'être ce que je suis.


Dans le noir, je fuis.

Qui me pardonnera
Avant mon trépas ?
Qui m'aimera assez
Pour me gracier ?

De cet accablant boulet
Je veux m'acquitter.
Bientôt sénescent
Je n'en suis pas moins innocent.


Zeljko Vitomirovic
Que diable !
De quoi suis-je coupable ?
De quoi suis-je inculpable ?
En quoi suis-je responsable ?

Dans ton linceul, enveloppé,
J'attends de ressusciter,
De sortir de mon placard,
Ni tocard, ni tricard.

Ou de passer de vie à trépas
Avec mon autre moi, dans l'anonymat


L'égalité devant la mort - Peinture de William Bouguereau,
C. BAILLY
Tous droits réservés
02/04/2010

2 commentaires:

  1. Que de Mea culpa ....je croyais que tu avait tiré un trait sur ton ancienne vie, pour n'aimer que celle qui t'était destinée ?
    C'est triste et noir, j'espère que c'est une ancienne poésie ?
    Tendrement, ton amie

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    Réponses
    1. Oui, je te rassure Morgane, elle date d'avril 2010 ! (je mets les dates d'écriture an-bas de chaque poème)
      En plein dans la pire période de ma vie... Sachant que j'ai fait mon coming out début juillet...
      Mais il me faudra encore quelques écrits du même genre avant que je puisse assumer vraiment... Tout un cheminement de pensées, d'interrogation personnelles, de remises en cause, partagées entre un profond désarroi et l'envie naissante de vivre ma vraie vie... Le plus dur a été de n'avoir personne à qui me confier à part mon ami. À la maison comme au travail, personne ne voyait le désordre moral dans lequel je vivait que je dissimulais au mieux, en bon commercial que j'étais !!! Un passé douloureux certes, mais qui me fait apprécier aujourd'hui le chemin parcouru et le bonheur que je vis... Merci chère amie de t'inquiéter, je suis très touché... Avec mes plus belles amitiés. Bisous

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