lundi 27 janvier 2014

Le forgeron



Je me souviens de mon enfance,
Où je rentrais avec prudence,
Dans cette forge immense.
Je m'y sentais sans défense.

Dans un bruit infernal,
Le coup de gueule du maréchal
En train de chausser un cheval,
Au ventre, me faisait mal.

Pour moi, dans cet enfer
Où résonnait la voix du fer,
Je ne savais que faire,
Sinon…me taire

Fruits du métal en fusion,
Naissaient mille et une créations,
Les secrets de cette transformation,
Faisaient mon admiration.

J'admirais de ce lieu le maître,
Comme lui j'aurais voulu être
Celui qui peut connaître
La satisfaction de faire naître,

 De ses mains trapues,
De ses bras puissants et poilus,
Pics, fers et charrues,
Sur cette enclume lourde et charnue.

Au rythme du marteau pilon,
Sur elle, en duo, mais d'un seul ton,
Résonnait le vibrant flonflon
D'une sempiternelle chanson.

Après avoir tant vibré,
Le marteau, l'enclume,
Un jour se sont figés,
Pour l'éternité…
La porte s'est refermée
Sur cette forge du passé.
Mon cœur brisé a pleuré.

À mon Grand-Père

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