samedi 25 janvier 2014

Extasia

Laocoon et ses fils. Tuby. 1696. (Détails)
Jardin du Château de Versailles
Je veux ne rien voir venir, pour toi mourir en plein bonheur,
Etre emporté pour l'empyrée, sans la moindre peur,
De mon devenir, je lui laisse la primeur.
Qu'elle fasse, l'indigne, son labeur !
Ainsi dans l'ardeur
De notre indicible amour, avec grandeur,
Pour l'éternité, j'irais boire
A la coupe du désespoir.

Pour toi je veux mourir en plein bonheur,
Dans la mort, je ne craindrai plus de te perdre,
Je t'emporterai dans mon cœur,
De la vie je tairai toutes mes rancœurs.
Trop reconnaissant d'avoir partagé toutes ces riches heures,
Dans la passion de nos sentiments, le désir et la jouissance.

Pour toi, je veux mourir encore débordant de bonheur,
D'appétits insuffisamment assouvis pour l'heure,
Mais certes, pas en sentiments pour toi débiteur.
A mourir pour toi de bonheur il n'y a point de grandeur!
Cependant, que par ces mots, le souvenir en demeure
Le sacrement de notre amour, de sa splendeur !
Nul ne pourra ainsi détrôner cet amour en fleur…

Mon Amour, laisse-moi partir dans la torpeur
De notre bonheur…
Ne cherche point à retenir mon heure,
Le sens de ma vie n'est que dans l'expression de ce malheur,
Etre ce que je suis sans pouvoir afficher cette réalité qui en moi demeure
M'est d'une bien plus grande douleur
Que de semer les larmes et la déconvenue dans les cœurs
De ceux que j'aime…

Pour toi je veux mourir …
A l'instant précis où tu feras mon bonheur.

C. BAILLY
Tous droits réservés

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