dimanche 9 mars 2014

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Coup de Grisou, par Henri Greber






Sur ton oreiller, j'ai déposé 
Mes larmes en perles sacrifiées. 
Ton lit abandonné, je l'ai inondé 
De mes rêves fous et désespérés. 
J'ai déposé, dans tes draps froissés, 
Les armes de mon désir désabusé. 
Sur ta couche déshéritée, j'ai revisité 
Ton intimité qui n'est plus un secret 
Pour ma chair, par toi imprégnée. 
Ne pouvant t'oublier ni me résigner. 
Mon âme, accaparée à t'aimer, 
Ne sait qu'à ton sein se vouer, 
N'a que toi pour raison d'exister… 







Sur ton oreiller, j'ai déposé 
Mes larmes en perles sacrifiées. 
J'ai laissé vers toi s'envoler 
Mille et un baisers embrasés, 
De ma bouche affamée esseulée. 
Sur ton lit, mon corps endeuillé 
A creusé sa place sans y retrouver 
Celui à qui il voulait se dévouer. 
Mon désir ne peut se désavouer 
Pourtant, indéfectible, il laisse perler 
Quelques gouttes à toi destinées. 
Là, sur ta couche, par toi abandonnée, 
J'ai laissé ma peine déborder, noyer 
Toutes mes languissantes pensées. 


Sur ton oreiller, j'ai déposé 
Le parfum de mon amour exalté. 
Au tien, ainsi intimement mêlé, 
Il attend ton retour pour bercer 
Tes rêves et à toi me rappeler…



C. BAILLY
Tous droits réservés
02/06/2010

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