mercredi 5 mars 2014

Le bal des âmes perdues



A l'orée des bois sombres,
A la croisée des chemins,
Sous les porches, dans l'ombre
D'une rue sans témoins.

Ainsi, elles errent, les âmes perdues.

Elles se frôlent d'un regard,
Se touchent d'un coup d'œil,
Sans se parler, sans égard,
Dans un silence de deuil.

Ainsi, vont, viennent, les âmes perdues.

Pour un bal sans musique,
Au son de languissants soupirs,
De gémissements impudiques,
De plaisirs qui expirent.

Ainsi, se rencontrent, les âmes perdues.

Elles s'accostent, se touchent enfin,
Cèdent à leurs intimes exigences,
Pour assouvir leur impérative faim,
De leur ventre l'intransigeance.

Ainsi, s'invitent, les âmes perdues.

Pour des caresses sans amour,
Pour de l'amour sans baisers,
Un éphémère plaisir sans atour,
Fugace et sans rituel sacré,

Ainsi, se contentent, les âmes perdues.

Pour un peu de virile chaleur,
Dans le noir, dans le froid,
Elles cèdent à leur désir dictateur,
Vident leurs entrailles par surcroit.

Ainsi,  se soulagent,  les âmes perdues.

Le cœur sans récompense,
La chair simplement apaisée,
Enveloppée d'un vide immense
Que l'amour n'a pas su comblé,

Ainsi, s'égarent, les âmes perdues.

2 commentaires:

  1. Un constat très réaliste et triste, à quoi bon? comme tu a très bien écrit: La chair simplement apaisée, Enveloppée d'un vide immense
    Que l'amour n'a pas su comblé. Oui, ainsi s’égarent les âmes perdus.
    Merci pour ce beau partage.

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    Réponses
    1. Merci Wahid pour ton passage sur ma page et d'avoir laissé ce commentaire qui me fait très plaisir.
      Je te souhaite un excellent après midi.
      A bientôt.
      Amitiés.
      Christian

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