J'entends, là, le bruissement furtif
D'un éveil imperceptible et chétif,
Annonciateur d'une ardeur
renaissante.
Dans les bras nus et dégingandés
De nos précieux et illustres ombrages,
On jacasse tapageusement et sans
ambages,
A qui mieux-mieux, de son arrivée.
Courbe l'échine, se fait moins
vaillante.
Elle sait son temps compté,
l'arrogante !
De laisser sa place, voici venue
l'heure.
L'hiver traîne les pieds et se
débarrasse
A contre cœur de son manteau
d'hermine.
Artiste-peintre accompli, dame
nature fulmine,
Balance sur sa toile quelques tâches
vivaces.
Du jaune, sur ma prairie encore
endormie,
Où s'agite bruyamment l'imperturbable
ennemi
De mon matou, beau merle moqueur et
sournois.
En harmonie avec ce tohubohu
retentissant,
Je sens fébrilement naître en moi un
air de fête.
Mon sang, sans bouillir, fourmille
dans ma tête,
M'assure, de son Éminence le
Printemps, l'avènement.
C. Bailly
Tous droits réservés
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