jeudi 27 mars 2014

La complainte des vieux amants





Le temps a volé leurs vies,
Toutes leurs belles années.
Elles se sont envolées,
Avec une désopilante légèreté.
Au fil de leur sablier,
Se sont fait oublier,
Au rythme primesautier,
Des saisons passées.

Les voilà tout dépouillés,
Leur jeunesse vampirisée.
Dame vieillesse inspirée,
Sur eux, a fait glisser
Son pinceau pour tacher
Leurs mains décharnées,
Leurs tempes, les grisonner.
Leur sang, l'ankyloser,
Bleuir leurs veines atrophiées.






Leurs lèvres blêmes et ridées
Sourient mais tremblent, troublées
Au souvenir de leurs baisers.
Sur le banc, à se reposer,
Leurs corps fatigués
Sont là, à se ressasser
Leurs plaisirs partagés.
Pourtant rien n’a changé.

Par leur amour inspiré,
Leur désir toujours éveillé,
Ils revivent leurs tendres années
Où ils savaient s'impliquer
De savantes félicités,
Se faire voyager
Sur des rives inexploitées.

Sur tout ce passé,
Rien ne sert de pleurer.
Leurs jours sont comptés,
Mais ils osent espérer
Jusqu'au dernier,
N'avoir qu'à s'aimer.

A mes grands parents


C. BAILLY
Tous droits réservés

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