J'ai peur de voir venir le jour…
Où
tu ne seras plus qu'un souvenir troublé
Dans
ma mémoire tourmentée,
Où
j'oublierai ton visage familier
Sur
lequel je n'aurais pas vu passer
Le
nombre des années,
Où
je lirai ces vers pour toi déposés
Sur
le papier, pour la postérité.
Je
regarderai nos photos altérées
Par
mes visites prolongées,
Comme
autant d'images du passé.
Elles
ne pourront plus rien me cacher.
Elles
berceront mes vielles années.
J'ai
peur de voir venir le jour…
Où
je chercherai sur mon corps décharné,
Les
traces de ton passage, emportées
Par
la sénescence et le sablier,
Où
seul subsistera, dans mon regard attristé
De
vieillard affligé,
Un
éclair allumé à ta seule pensée,
J'ai
peur de voir venir le jour…
Où
j'attendrai, une fois pour toute, d'être balayé
Par
le vent de ma destinée, pour enfin de retrouver,
Où
je payerai ma faiblesse d'homme par les regrets,
En
larmes desséchées par le temps écoulé,
Comme
autant d'immortelles déposées
Sur
l'autel de notre Amour sacrifié.
Je
sais!
Je
sais que c'est ainsi que j'aurais à payer
Le
tribut de notre Amour insensé.
Mon
Amour, Mon tendre Amour…
Dis-moi!
Dis-moi
que je ne serais pas ce vieillard
Au
regard noyé dans d'insondables regrets.
Plutôt
mourir que de te voir m'oublier!
Plutôt
mourir que de te voir, de ma mémoire, effacé!
Plutôt
la mort, que de vivre dans ce remords!
Plutôt
la mort, que de connaître un tel sort!
Alors…Mon
Ami, Mon Amour,
Dis
lui, là, maintenant… de m'emporter
A l'apogée de mon
Amour pour toi, consacré!
Dis
lui, là, maintenant… de me faucher…
Ô Mon Ami ! Ô Mon Amour… Mon tendre Amour…
C. Bailly
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