samedi 15 mars 2014

Tempête

Sur moi, tu souffles ta tempête. 
J'en prends plein la tête. 
Ton esprit ravage mon âme, 
Des douceurs qu'elle réclame. 

Mon cœur, dans la tourmente, 
Avide, de ton amour s'alimente. 
Au plus fort de la bourrasque, 
Il s'abandonne, fantasque. 

Ton ouragan déchaîne mon désir, 
Parcourt mon corps sans faiblir, 
Sème impunément le désordre, 
Sans, un instant, en démordre. 

Par bourrasques successives, 
Tu balayes de caresses abusives 
Ma chair dévorée par le feu, 
Foudroyée, suppliciée par tes jeux. 

Assailli, de toutes parts, de baisers, 
De sévices d'une voluptueuse cruauté, 
Je me complais dans ce supplice, 
Dont tu es le savant complice. 

Une lame de fond me parcourt. 
Mes tripes, de résistance, à court, 
Quémandent leur délivrance, 
Se convulsent d'espérance… 

A quand ce bonheur hypothéqué 
Dont tu es passé le maître patenté ? 
Je perds pied, je suis ton jouet. 
Mon sort, de toi, ne peut se déjouer. 

Dans un dernier éclair de lucidité, 
J'implore ta clémence, ta charité. 
J'abdique, je me rends sans condition 
A mon seigneur, à mon amphitryon. 

Artisan du cataclysme annoncé, 
Qui couve sous ma chair exaltée, 
Dans un dernier élan de générosité, 
Tu me libères d'un tsunami de félicité. 

De plaisir, mon cœur implose. 
Mes entrailles déchaînées explosent, 
Se libèrent et t'abreuvent d'un flot 
De volupté, dans un long sanglot.

Nîmes - La fontaine Pradier

C. Bailly
Tous droits réservés
22/06/2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire