Dormait cet étrange sentiment,
Qu'aux yeux de tous, je cachais.
Même aux miens, je le refusais.
Je n'étais point aveugle pourtant,
Ni sourd à cet
inquiétant penchant.
De ma nature, je dus m'accommoder.
J'appris au mieux à le dissimuler.
Je me bornais à vivre en
garçon,
Ce qu'impose pareil tempérament,
Mais sans y adhérer pleinement.
Je préférais les livres aux ballons,
De beaux vers, faire
la moisson.
Ce mal rongeait le mâle en moi
Tant et tant, jusqu'au désarroi.
Jusqu'au jour où le perfide destin
Mit une belle sur mon chemin.
Pour elle, j'oubliais ce que j'étais.
Pour elle, je me fis mari parfait.
À ce bonheur, j'y crus plus encore,
Je vouais mon âme à cet accord.
De cet amour, il est vrai, sincère,
Naquirent deux étoiles et la lumière.
Il me semblait combler mon cœur.
Je donnais tout ce qui était possible
De donner, je tentais l'impossible.
Attisait mon corps sous le manteau.
N'y voyez pas là, de la perversion
Les signes, ni ceux de la trahison.
Mais comme un grand dénuement
Qu'il me fallait combler subitement.
Mon âme était en manque d'amour,
Viril, pour ne point faire de détour.
Quand mon cœur réclamait la passion.
Je connaissais des bas-fonds, le fond.
Je tournais irrémédiablement en rond.
Quand sur mon chemin, je reconnus
L'Amour, le viril amour, cet inconnu
Que j'espérais tant depuis toujours,
Depuis mes tout premiers jours.
Je le tenais, je tenais le bonheur.
Mais je devais en payer le tribut,
Jusqu'à la lie, je n'avais point bu.
Ce fut le commencement du pire.
Mon âme, par mon corps, écartelée.
Mon corps, par mon âme, disséqué.
De cette vie, j'espérais la délivrance.
À la mort, j'envoyais mes doléances.
Je mourrais à petit feu et pourtant
Je voulais vivre, aimer autrement.
Ne voulait pas me voir perdre la tête.
Pour me sauver, loin de moi, il s'exila.
Face à mon grand désespoir, il céda.
Il me revint, lui-même confronté
À une grande peine non cicatrisée.
D'ouvrir enfin la porte du placard,
Je ne pouvais remettre à plus tard.
À contrecœur, je dus sortir mes armes.
Pour enfin descendre de ma croix,
J'en acceptais les coups et le poids
Au risque de perdre mes amitiés.
Ce qui ne se fit pas en réalité,
Puisque par tous, je fus accepté.
J'ai connu le chagrin, la douleur
De ma bien-aimée, mon bonheur
Était au prix du sien, je le confesse,
Mais je lui garde ma tendresse.
Si je suis coupable de sa souffrance
La mienne me tenaille depuis l'enfance,
Je lui demande le grand pardon,
Pour la soulager, la damnation.
Pour la soulager, la damnation.
Je prends sur moi tous les tors,
Je paierai la note au chant du corps
Sans doute, avec appréhension,
Mais avec cette ultime conviction
D'avoir vécu de ma
destinée
L'existence pour laquelle je suis né,
Pour cet amour tant attendu.
Sans lui, je me serais pendu.
Je n'en reste pas moins un père,
De mes princesses, je suis fier,
Cet amour-là est inconditionnel,
Mon engagement est sans appel.
Mon
cœur aimant est assez grand,
Chacun
y trouvera bien son rang,
À mes enfants, toute mon affection,
À mon ami, le fruit de ma passion.
Aujourd'hui, je me suis réconcilié
Avec moi-même et j'ai amnistié
Ma naissance et ses conséquences.
À l'amour, je dois ma renaissance.
À l'amour, je dois ma renaissance.
Photos personnelles
Christian Bailly
Tous droits réservés
31/01/2012
Bonjour Christian,
RépondreSupprimerce poème où tu livres ton parcours est purement magnifique.
Je te souhaite beaucoup de bonheur avec tes filles et ton mari pour 2016.
Bisous.
Merci beaucoup bel ami pour ton commentaire et tes vœux.
SupprimerReçois en retour tous mes bons vœux pour 2016, une belle année d'amour, de bonheur et de santé.
Avec mes plus belles amitiés . Bisous
bravo!!! et quel bonheur te voir jeune aussi!!!
RépondreSupprimermon dernier post:
http://menforxersex.blogspot.it/2016/01/12-january-kiss-ginger-day.html
Merci bel ami... Jeune??? Oups ! C'est bien loin tout çà !
SupprimerMais tu sais, je ne regrette pas mon passé, je n'étais pas très bien dans ma peau... Je n'étais pas moi-même.
Malgré mon âge, je suis plus heureux aujourd'hui !
Bises bel ami
je peux lire et voir que t'es plus heureux aujourd'hui !
SupprimerIncontestablement mon ami ! Bon weekend à toi.
Supprimercommentaire facebook
RépondreSupprimerJean-marie Delsol
Kris Bailly Très beau poème, merci. Ma remarque concernait 2 phénomènes que j'observe depuis quelques années : 1) le nombre de plus en plus grand de "bi". Pour en avoir côtoyé un certain nombre je m'aperçois qu'il s'agit de personnes foncièrement hétéros à la recherche seulement de nouvelles sensations sexuelles, et 2) ce sont les jeunes de 13-15 ans qui sont obnubilés par leur moi intérieur et qui souffrent non pas du résultat de leurs questionnements mais du questionnement lui-même (la société leur impose de se poser des questions).
· Répondre · 3 j
Kris Bailly
Jean-marie Delsol Oui effectivement Jean Marie... C'est vrai aussi.