mercredi 14 mai 2014

Disculpation…


Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair, 
Et le sang de tes entrailles 
Mon corps, le ravitaille. 
Je sens battre mon cœur, 
Comme une machine à vapeur, 
Emporté par le temps, 
Qui file dans le vent, 
Vers d'horizons lointains, 
Ou m'appelle un nouveau destin.

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Le fruit de ta souffrance, 
De la vie en mouvance, 
Le fruit de l'amour sans amour, 
D'un destin inconnu, au détour, 
Dont tu fus la proie, 
Au prix du désarroi. 
De toi je fus détaché, 
Bien trop tôt, à peine né, 
Comme un fruit trop mûr, 
Déjà impur. 


Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Pourtant j'ai grandi 
Loin de ton ombre, 
Dans un coin sombre, 
Où je me suis enfermé, 
Pour tenter d'oublier, 
Le ver, qui en moi germait, 
Et mon âme, bousculait. 
Le bien et le mal 
Se disputaient du mâle, 
Son devenir incertain, 
Ses lendemains.

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
A peine nubile, 
Cueilli par une main habile, 
J'effaçai mes racines. 
L'amour, un temps, fut la médecine 
A ce trouble autant invulnérable 
Qu'incommensurable. 
Mais le blanchiment 
Ne suffit pas à l'apaisement. 
Le réel sens de ma vie, en sommeil, 
Bientôt à nouveau se réveille, 
Hante mon âme, la persécute, 
La charcute. 

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Ainsi je suis fais 
Et enfin je m'en satisfais ; 
A ce fait, il n'y a pas de cause, 
La vie n'a pas de clause. 
En rien tu es l'artisan, 
De cet état partisan, 
De mes amours viriles, 
Je devais conjurer le péril. 
En rien tu n'es coupable, 
De ce qui, point, ne m'accable, 
Mais fait, désormais, ma fierté, 
En toute liberté. 

Je suis le fruit de ta chair, 
La chair de ta chair. 
Je triomphe, sans gloire, 
De mes déboires, 
Mais avec l'assurance 
De bien vivre mon évidence.
De ton amour maternel, 
Je sens sur moi les ailes, 
Je dois à ta tolérance 
Le bonheur de ma renaissance. 
De mon filial Amour, 
Je t'assure ici le fidèle discours. 

A Maman



C. Bailly
Tous droits réservés
20/10/2010

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