mardi 19 juillet 2016

Affliction Automnale


  Dans le cadre de l'exposition "Plume et Pinceaux"
Avec les pinceaux d'Arièle Louise-Alexandrine
et la plume de Christian Bailly  


"Sérénité" d'Arièle Louise-Alexandrine
Le vent monotone de l'automne
Souffle sur mon cœur qui frissonne.
La nature abandonne son trésor.
De mes pas, je foule ses écus d'or.

La grisaille brumeuse du ciel, griffé
Par les branches nues et décharnées,
Me couvre d'un manteau de tristesse,
Étouffe mes dernières allégresses.

Le soleil pâle s'incline, au désespoir,
Des beaux jours, il ferme le grimoire.
L'hiver griffonne sa triste symphonie.
Mon âme est envahie de sa mélancolie.

Je dépose sur le lit de feuilles mortes
Mes sombres chimères, en cohorte,
Pour me défaire de leur emprise
Les voir entraînées au loin par la bise

Mon corps assiégé par les années
Aspire aux délicatesses ensoleillées
Aux généreuses bontés du printemps
Pour retrouver l'illusion de mes vingt ans.

Quand soudain…
La rue sent la poudre et la mort…
Sur Paris, son peuple, le mauvais sort,
L'anathème d'une lignée de barbares,
Ils prêchent à la mitraille, au poignard.

Au vermillon de cet automne cruel,
Se mêle le sang de funestes rituels.
La haine dépose son manteau carmin,
Fauchant au hasard de jeunes destins.




Le vent monotone de l'automne
Souffle sur mon cœur qui frissonne,
Les oraisons funèbres et les pleurs,
D'un peuple touché par le malheur.

Aux feuilles mortes, sur les trottoirs,
Se joignent les fleurs de la mémoire,
Les bougies des âmes au désespoir.
À la haine, l'amour sert d'exutoire.

Bercé d'espoirs, de rêves d'enfant,
J'attends de Noël et du nouvel an,
Les feux et les lumières sans oublier
Le triste chant de ces jours infortunés.

Afin que ces défunts ne soient pas vains,
Je vais continuer à aimer le bon vin,
La bonne chair, la fête et surtout l'amour,
Espérant le voir triompher un jour


… De l'obscurantisme.

Christian Bailly 
Tous droits réservés 
01/12/2015

5 commentaires:

  1. Oh ! C'est un très beau poème que tu nous as rédigé ici à la suite des attentats du 13 novembre. Bravo et gardons l'espoir que nous triompherons un jour de l'obscurantisme et de la haine meurtrière.

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    1. Je te remercie mon Kalinours... Oui, tu as raison, nous devons résister, ne pas nous laisser aller au désespoir même si les horreurs continuent... Mais le ver est dans la pomme ! Difficile de ne pas se faire du souci... Bébé prends tous les jours les transports en commun et transite par la gare de Lyon, ainsi que mon gendre et ma fille aussi, mais elle du côté de la Défense... J'avoue chaque matin quand je le regarde partir, ce n'est pas sans une pointe d'inquiétude que je ne connaissais pas avant... Bien sûr, la vie continue, çà ne nous empêche pas de sortir à Paris. Je me demande comment tout çà va finir...
      Mes plus belles amitiés

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    2. Je comprends bien sûr ton inquiétude. Habitant un village de 18 maisons au milieu des bois, je n'ai pas grand chose à craindre et pourtant j'hésite toujours à deux fois avant d'aller dans une grande ville. Alors oui, je comprends qu'on peut trembler pour des proches qui doivent passer à Paris tous les jours.

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    3. Et oui, mon ami, on en arrive là ! Je ne lui dis rien quand tous les jours, je le regarde partir jusqu'à ce que je ne le voie plus, mais j'y pense, c'est plus fort que moi... Et en novembre ma fille qui était sortie ce soir-là avec des amis, n'était pas très loin des événements sanglants... Elle a dû rester dormir chez une amie, dans le quartier tout était bloqué...
      Je pense que tu es très bien dans ton petit village, surtout quand je pense à tout ce que je vois ici, impolitesse, incivisme, dégradation, pollution, trafic (sans se cacher) et j'en passe...
      Bisous à vous deux

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    4. Et oui, mon ami, on en arrive là ! Je ne lui dis rien quand tous les jours, je le regarde partir jusqu'à ce que je ne le voie plus, mais j'y pense, c'est plus fort que moi... Et en novembre ma fille qui était sortie ce soir-là avec des amis, n'était pas très loin des événements sanglants... Elle a dû rester dormir chez une amie, dans le quartier tout était bloqué...
      Je pense que tu es très bien dans ton petit village, surtout quand je pense à tout ce que je vois ici, impolitesse, incivisme, dégradation, pollution, trafic (sans se cacher) et j'en passe...
      Bisous à vous deux

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