mardi 15 décembre 2015

Quand se meurt le poète



Quand se meurt le poète,
Sa plume chagrine se pose,
Près d'elle, pâle, une rose
S'évanouis et le regrette.

Lui qui chantait l'amour,
La beauté, les ivresses,
De la nature, la richesse,
Et aux roses faisait la cour.

Quand se meurt le poète,
L'encrier de larmes rempli,
S'épanche sur le manuscrit
Aux pages restées muettes.

L'Hiver tombe sur le jardin,
Les arbres crèvent les nues
De leur triste déconvenue,
Le ciel se voile de chagrin.

Quand se meurt le poète,
L'amour prend le deuil,
Suit en pleurs son cercueil,
Avant de partir en quête

D'un nouveau troubadour
Qui chantera l'espérance,
La tolérance et l'arrogance,
Du poète gisant, les amours.

Quand se meurt le poète,
Les mots veulent en finir,
Ils n'ont plus rien à dire,
Ils ne sont plus de la fête.

En vers ou bien en prose,
Dans un profond silence,
Ils attendent la naissance,
D'un jeune poète à la rose.

Quand se meurt le poète,
L'amour perd un amant,
L'amitié perd un soupirant,
Le monde pleure un prophète.

La mort de Chatterton » 1856- Henry Wallis


A Jean Pierre-Pierre Hallegen 
Avec mes respectueux hommages.
http://poesie.webnet.fr/vospoemes/poemes/jean_pierre_halleguen/souffrance.html


Christian Bailly
Tous droits réservés
20/12/2011

4 commentaires:

  1. Réponses
    1. Merci à toi mon ami !
      Un homme très cultivé et érudit, un beau-frère à un de mes oncles.
      Il faisait partie des "poètes français", il écrivait même des poèmes en latin et en breton.
      Dommage j'ai su qu'il écrivait trop tard, il était déjà gravement malade.

      Souffrance

      Peut-être apprendras-tu que je t’ai tant aimée
      Dans un si grand silence au profond de mon cœur,
      Sans qu’un geste, un seul mot, voire un signe marqueur
      Aient trahi les élans de mon âme enflammée.

      La passion cruelle à ma chair arrimée
      A tailladé mon corps d’un scalpel disséqueur,
      Et le flot des moments autour d’un mal vainqueur
      S’écoule comme un fiel dans ma vie opprimée.

      Les barrières de l’âge aux forces des tabous
      Obligent à renier le plus intime en vous,
      N’octroyant que malheur au bout de la souffrance.

      Mais viendras-tu cueillir à mon dernier instant
      Dans mes yeux moribonds d’ultime fulgurance
      L’aveu de mon amour qui fut pour toi constant?

      J.P. Hallegen

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