samedi 5 décembre 2015

Affliction automnale

Automne en forêt de Fontainebleau 


Le vent monotone de l'automne
Souffle sur mon cœur qui frissonne.
La nature abandonne son trésor.
De mes pas, je foule ses écus d'or.

La grisaille brumeuse du ciel, griffé
Par les branches nues et décharnées,
Me couvre d'un manteau de tristesse,
Étouffe mes dernières allégresses.

Le soleil pâle s'incline, au désespoir,
Des beaux jours, il ferme le grimoire.
L'hiver griffonne sa triste symphonie.
Mon âme est envahie de sa mélancolie.

Je dépose sur le lit de feuilles mortes
Mes sombres chimères, en cohorte,
Pour me défaire de leur emprise
Les voir entraînées au loin par la bise

Mon corps assiégé par les années
Aspire aux délicatesses ensoleillées
Aux généreuses bontés du printemps
Pour retrouver l'illusion de mes vingt ans.

Quand soudain…

La rue sent la poudre et la mort…
Sur Paris, son peuple, le mauvais sort,
L'anathème d'une lignée de barbares,
Ils prêchent à la mitraille, au poignard.

Au vermillon de cet automne cruel,
Se mêle le sang de funestes rituels.
La haine dépose son manteau carmin,
Fauchant au hasard de jeunes destins.

Le vent monotone de l'automne
Souffle sur mon cœur qui frissonne,
Les oraisons funèbres et les pleurs,
D'un peuple touché par le malheur.

Aux feuilles mortes, sur les trottoirs,
Se joignent les fleurs de la mémoire,
Les bougies des âmes au désespoir.
À la haine, l'amour sert d'exutoire.

Bercé d'espoirs, de rêves d'enfant,
J'attends de Noël et du nouvel an,
Les feux et les lumières sans oublier
Le triste chant de ces jours infortunés.

Afin que ces défunts ne soient pas vains,
Je vais continuer à aimer le bon vin,
La bonne chair, la fête et surtout l'amour,
Espérant le voir triompher un jour

… De l'obscurantisme.

Automne en forêt de Fontainebleau 

Automne en forêt de Fontainebleau 

Automne en forêt de Fontainebleau 

Automne en forêt de Fontainebleau 


Photos personnelles

Christian Bailly

Tous droits réservés

01/12/2015


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