Illustration: Photos Christian Bailly
De
ces rayons frêles et opales, touchés par l'anémie.
Au
travers des aulnes ancestraux et échevelés
Il
dessine leurs ombres tristement dégingandées,
Au
creux des chemins labouré par le temps
Et
le passage des bovins aux pas pesants.
Sur le tapis roussi de feuilles abandonnées,
Leurs silhouettes s'allongent dans les prés désertés
Où l'aquilon de retour, prend sa résidence d'hiver
Et s'accroche aux branches cagneuses et endeuillées.
Le
village blotti dans son manteau automnal
S'endort
paisiblement, dans le silence pastoral
Seulement
déchiré par les tronçonneuses à l'ouvrage.
Seules,
les cloches séculaires, ignorant l'hivernage,
Des
villageois affairés, et de la nature somnolente,
Loin
du bourdonnement d'un monde qui s'excite ;
Ici,
les folies effrénées des cités sont illicites.
C'est
avec patience que le printemps ressuscite,
Ses
douceurs et ses bienfaits se méritent.
Revivre
toute une époque aujourd'hui révolue.
Je
retrouve la campagne de mes vertes années.
Je
me laisse à rêver à ces moments du passé
Où
je galopais gaiement avec mes bottes crottées,
Comme
un enfant sauvage, la goutte au nez,
À
travers les prés ou les champs labourés,
Les
bois et les ruisseaux qui me voyaient grandir
Chaque
jour m'enhardir à plus loin les parcourir.
Qu'elle
est bien loin aujourd'hui cette jeunesse,
Insouciante,
toute à ses innocentes ivresses.
Aux
griffures de l'hiver, le soleil, déjà, succombe
D'une
ample robe de sang, il habille sa tombe
Indifférent,
le temps ne lui accorde aucun sursis
La
ceinture de Vénus enserre l'horizon obscurci.
Ce
crépuscule qui agonise semble contempler
Mon
destin, moi qui suis à l'automne de ma vie.
À Claire et Jean-François
Christian Bailly
Tous droits réservés
08/12/2016
Encore, au moins, trente printemps au soleil de ton sourire !
RépondreSupprimerPourquoi pas , çà serait déjà pas mal, même si j'en doute un peu...
SupprimerMerci mon Bisouillon
Qu'il est doux de ce promener entre tes mots.....
RépondreSupprimerme voilà prise à faire une deuxième fois la promenade
Merci Christian
De rien Claire... En souvenir de notre rencontre...
SupprimerAvec mes plus belles amitiés
Tu viens d'écrire ici un magnifique poème dans lequel je retrouve mon cadre de vie. J'ai même vu il y a quelques jours à peine des débardeurs avec leurs puissants chevaux de trait ardennais, ce qui devient de plus en plus rare.
RépondreSupprimerEt bien figure toi que ce texte, je le dois à la visite que nous avons faite il y a 15 jours à des amis (chez Jean-François de Neck et sa femme Claire Dessicy, voir ci-dessus) qui habitent justement à la limite des Ardennes françaises, La Neuville-aux-Joûtes exactement ... Dans l'après-midi, nous sommes allés faire une promenade qui m'a inspiré ce poème... Je suis très heureux de voir que tu aies reconnu cette campagne...
SupprimerJ'adore l'automne pour ses couleurs! en ce sens, il vaut mieux que toute autre saison!
RépondreSupprimerC'est vrai que nous devons à l'automne cette palette magnifique de couleurs qui tous les ans m'enchantent, je l'avoue... Mais je ne sais pas pourquoi, je suis toujours pris d'un certain malaise alors, et d'une certaine mélancolie qui m'assaille jusqu'à début janvier... Et tous les ans, c'est la même chose...
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