À la mort, à la vie

Il pleuvait sur mon cœur,

Au fond du jardin en fleurs,

Où je cachais mes larmes,

Loin des autres, au calme.

J'y retrouvais, une amie

Mon amie, en catimini,

Pour de longs monologues,

Révélations sans épilogues.

Moi, je venais à confesse,

Elle me confiait sa jeunesse,

J'admirais sa beauté sereine,

Je me délivrais de mes peines.

Elle savait de mon malheur,

Qu'il gagnait en ampleur,

Sur mon âme en perdition.

Je m'isolais dans ma passion.

Elle écoutait sans un mot,

Les plaintes de mes maux,

Et moi, à la voir si délicate,

J'oubliais mes stigmates.

Un jour

Je lui dis ma reviviscence, 

J'étais en convalescence.

Je pouvais enfin prétendre

Renaître de mes cendres.

Je dévoilai mon bonheur,

Le secret de mon cœur,

Ma toute nouvelle liberté,

D'être ce que je suis né.

Cruellement, je lui confiai,

Des ailes me poussaient,

Pour, vers d'autres cieux,

Apprendre à être heureux.

J'ai vu perler ses pleurs,

Ce n'était point l'heure

Pourtant, de voir la rosée,

Sur sa corolle se déposer.

J'ai approché mes lèvres,

Pour la baiser, la consoler,

Et lui demander pardon.

J'étais un mauvais garçon.

De ma belle amie la rose,

Je fus cause de sa névrose,

Qui eut raison de son état.

Sa beauté a volé en éclats.

Mes prières étaient vaines,

Je la touchai à peine,

Sa robe tomba en lambeaux,

Mon aveu fut son tombeau.

Je quittais le jardin, attristé

D'avoir perdu une alliée.

Elle n'a pas su comprendre,

Mon heur ne pouvait attendre.

De son malheur, j'étais l'auteur.

Devais-je renier mon bonheur ?

Je vivais depuis avec ce faix.

J'avoue, je n'étais pas en paix.

Mais la vie a ses surprises

Sur elle, l'amour a son emprise

Et moi, je reste son ami…

À la mort, à la vie….

Photos : Christian Bailly

Texte : Christian Bailly

Tous droits réservés

20/07/2012