Dans le cadre de l'exposition "Plume et Pinceaux"
Avec les pinceaux d'Arièle Louise-Alexandrine
et la plume de Christian Bailly
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"Plume" d'Arièle Louise-Alexandrine |
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J'ai ma plume, qui tous les jours, me démange,
Je ne crois pas qu'avec le temps cela s'arrange,
Çà me prend n'importe où, comme une envie…
De chanter, ou bien de… Crier comme un abruti.
De ma plume tyrannique, je suis devenu l'otage.
Si je lui résiste, alors, dans ma tête, c'est l'orage.
Il faut que je lui parle de lui, que je me confis,
Que je lui cède le moindre secret de notre vie.
Par ma plume, je suis asservi, je suis l'esclave,
De mes pensées, elle est maîtresse, elle me gave.
Elle fait tomber mes toutes dernières barrières,
Mes quatre volontés, d'elle, sont prisonnières.
À ma plume, je confie mes intimes rébellions,
Mes questions, de l'existence, mes déceptions.
Pour moi, elle est devenue l'amie, la confidente
De toutes mes peines, de mes amours ardentes.
Elle trempe son bec fin dans une larme versée,
Pour que j'en voie la fin, elle l'étale sur le papier.
Elle me taquine ou me chauffe à blanc, l'esprit,
Et le cœur, à mon corps, elle donne le tournis.
De ma plume, je connais la muse qui l'amuse.
Grand bien lui fasse, elle en use, et elle ruse.
Aussi, au détour d'un vers, elle dirige mes idées,
Innocemment vers lui, l'objet de mes pensées.
Quand bien même, je ne veux pas parler de lui,
Mais aborder un tout autre sujet, c'est inouï,
Elle y arrive alors par des chemins détournés,
Et me convainc de chanter notre amour partagé.
Et voilà ! Ne vous le disais-je point ?