De toi, je n'ai que des souvenirs d'enfance,
Des
confessions silencieuses et inavouables
Et
des instants de plaisirs d'adolescence,
Des
secrets de jeunes hommes intouchables,
Notre
complicité, nos attouchements un peu fous,
La
découverte mutuelle de nos corps, sans peur,
Des
instants inoubliables partagés n'importe où,
Une
frontière interdite franchie avec impudeur.
McCarthy - Jamie et son pote |
Pas
d'amour entre nous, mais le désir d'assouvir
En
commun, ce délicieux péché de plaisir solitaire.
Nul
besoin de baisers pour réveiller nos désirs,
De
furtives caresses suffisaient en préliminaires.
Et
puis tu nous as quittés à ta façon, sans bruit ni heurs,
Tu
es devenu clandestin, plus de nouvelles, sans raison.
Nous
avions à peine vingt ans, nous étions majeurs.
Sans
toi, la vie avait un goût amer, un goût de trahison.
Christian Meyer Ross - In the Sculptor’s Studio |
Je
ne comprenais pas ton long silence, ton isolement,
Les
raisons de cette fuite, je me sentais coupable.
J'aurais
tant voulu savoir le pourquoi du comment,
Que
tu me reviennes, que deviennes raisonnable.
Certains
prétendaient t'avoir aperçu dans la foule,
D'autres
croyaient te voir, mais c'était ton ombre.
Sans
jamais t'oublier, j'attendais que le temps coule,
J'organisais
ma vie sans toi, mais l'esprit sombre.
Cornelius McCarthy |
Et
puis un jour, tu es revenu, je ne t'ai pas reconnu,
Mais
tu avais gardé ces yeux toujours aussi doux.
Tu
étais un autre, un homme mûr, un inconnu.
Je
n'ai pas su dire, de te revoir, j'étais sur le coup.
Le
temps avait métamorphosé les gamins que nous étions.
Nos
impudeurs de jeunesse sont devenues
pudeur.
Un
fossé se creusait entre nous, adultes, nous étions.
De
parler de nos instants uniques, nous avions peur.
Cornelius McCarthy |
J'ai
compris ta retenue, mon silence, tu as respecté.
J'avais
tant de choses à déclarer et je ne disais rien.
J'aurais
voulu t'écouter, comprendre, te toucher.
Nous
étions là, maladroits, à parler de petits riens.
Nous
nous sommes séparés, la vie nous a éloignés.
Mais
brusquement le crabe s'est emparé de ta vie.
Impitoyable,
dans sa tourmente, il t'a emporté
Et
moi, je suis resté avec notre secret bien gardé.
Cornelius McCarthy |
Depuis,
mon cœur s'est fermé comme une tombe
Sur
toi, sur nous, mais ton ombre ne me quitte pas.
Aujourd'hui,
à l'âge de raison, je succombe,
J'ai
fait le choix, ne plus être ce que je ne suis pas.
Oui,
j'ai repris le chemin de notre adolescence,
J'assume
enfin ce que j'ai découvert avec toi,
Avec
l'amour en plus. Il m'a fallu de la patience,
Du
courage aussi, pour accepter mon endroit.
Voilà,
maintenant, tu sais vraiment tout de moi,
Et
aussi de t'avoir perdu trop tôt, ma douleur,
Mais
moi je n'aurais jamais rien su de toi,
Tes
bonheurs, ton mal de vivre, tes rancœurs.
À
toi mon frère,
À
toi qui me manques tant,
À
toi, le premier de mes amants,
Je
te confis ici mon profond attachement.
À
toi mon frère, je ne te fais pas mes adieux...
Cornelius McCarthy - Naked picnic |
À
M…, mon cousin disparu
Christian Bailly
Tous droits réservés
05/04/2016
Bel hommage à ton coussin, complice de tes jeux et découvertes sexuelles d'adolescence.
RépondreSupprimerSouvenirs ! Souvenirs ! Souvenirs d'une époque bien lointaine aujourd'hui...
SupprimerParfois, je pense à lui... Lui n'est plus... Et moi, je profite des plaisirs de la vie... Et çà m'incite à encore plus profiter du temps présent...
" Et moi, je profite des plaisirs de la vie... Et çà m'incite à encore plus profiter du temps présent..."
RépondreSupprimerIl inconsciemment t'a donné une leçon
Oui mon ami profite ! Profite de cet instant présent qui file entre tes doigts ! Profites de l'amour, de la vie, des hommes... de tout ce qui est beau en ce monde...
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