jeudi 10 avril 2014

L'essence de ma renaissance



Celui dont je suis né, ce n'est pas lui, mon père,
Pas celui dont j'ignore le visage, et de quoi mon cœur est fait en soit,
Pas celui dont je ne connais ni l'amour, ni un seul regard posé sur moi,
Ni celui à qui je dois ce que j'aurais pu ne pas être, ou ce que je suis,
Perdu, dans la foule de ces inconnus qui n'ont pas traversé ma vie.

Celui dont je suis né, c'est toi, c'est toi mon Amour,
Qui m'a révélé, fais naître en moi ce qui depuis si longtemps couvait,
Découvrir que je n'ai jamais été quelqu'un d'autre que celui que je sais,
Fait du même bois que toi, que tu as su si bien intensément allumer,
Qu'un feu intense maintenant brûle nuit et jour dans ma cheminée.

Celui dont je suis né, c'est toi, c'est toi mon Amour,
Toi, qui as fait éclore ce sentiment profond qui vers toi s'envole,
Toi, qui fais de moi, aujourd'hui, ce poète transi que son amour immole,
Toi, que j'ai cherché tout au long de l'interminable traversée de mon désert,
Toi qui as fait naître en moi une oasis de bien être dont tu es le geyser.

Celui dont je suis né, ce n'est pas lui, mon père,
Pas celui que j'ai cherché dans mes rêves obscurs sans jamais le trouver,
Pas celui par qui je dois le mérite d'exister, mais que je ne peux remercier,
Pas celui dont je n'ai traversé la destinée que l'espace d'un instant,
Pas celui à qui je ne dois rien de rien mais à qui, en fait je dois tout, pourtant.

Celui dont je suis né, c'est toi, c'est toi mon Amour,
Toi, qui as su faire vibrer ma chair comme au premier jour de mon humble vie,
Toi qui m'as soutiré mon premier cri de bonheur d'homme désormais accompli,
Toi que j'ai trouvé un jour sur mon chemin de mortel, au devenir en partance.
De Toi, j'ai tiré ma force de survivre. Tu es l'essence de ma renaissance.

La défense du foyer -
 Square Boulevard des Invalides
Paris

C. Bailly
Tous droites réservés
01/10/2010

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