samedi 5 avril 2014

Je sors de mes ténèbres…


Mon cœur, mon âme, mon corps sont au diapason,
Après des années passées à s'étriper les uns les autres.
Dans la douleur; après quarante années de gestation,
Je renais de mes cendres, dans la vérité, je me vautre.

De mon âme enfouie, à plus de six pieds sous terre,
S'élèvent les alléluias de ma résurrection retardée.
Je sors de l'ombre, je relève la tête, je peux être fier !
De cette fatalité, je me fais une nouvelle destinée.

De cette résurrection je n'attends pas de miracle,
Seulement le droit de vivre sans porter une croix,
De sortir mon cœur emprisonné, de son tabernacle.
De vivre mon évidence, j'en fais dignement le choix,

Au risque d'être couvert d'infamie, d'être désavoué.
Mon étoile rose, de la monter fièrement, enfin j'ose.
Les couleurs de l'arc en ciel m'étaient prédestinées,
A suivre cet étendard, sans honte, je me prédispose.

Et si d'aimer différemment est fait pour déplaire,
A ceux qui me renieront, j'offre mon cœur en pâture.
Ils y trouveront de l'amour tout mon savoir-faire,
Mais pas le renoncement à ma véritable nature.

Je n'ai pas fait tout ce chemin pour baisser la tête,
Pour mettre genou à terre, de ce que je suis, m'excuser.
Après tant de renoncements et toutes ces tempêtes,
En tout bien tout honneur, j'assume enfin ma fierté.

Je sors de mes ténèbres où je me suis si longtemps prostré.
Au grand jour, mon âme se libère de son insoutenable faix,
Accepte sans condition son atypique mais authentique identité.
Je peux bien mourir demain, avec moi-même, j'ai fait la paix.





C. Bailly
Tous droits réservés
30/09/2010

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