jeudi 23 octobre 2025

À l'ombre des tilleuls argentés…

 


 

À l'ombre des tilleuls argentés,

J'ai contemplé les enfants de Sète s'amuser

Dans l'aire de jeux, allègrement fréquentée.

J'ai imaginé, en souriant, tout du passé

De ce vieux couple sur un banc, attardé

À contempler cette jeunesse agitée,

Occupée à jouer au ballon ou à patiner.



À l'ombre des tilleuls argentés,

J'ai observé des jeunes mamans attentionnées

Des papas fiers de voir leurs progénitures s'éveiller,

Sur cette esplanade historiquement réputée.

Je me suis réjoui de constater sa convivialité.

De toutes les allées et venues, je me suis amusé,

Des rencontres, je me suis fait le témoin discret.



À l'ombre des tilleuls argentés,

Je me suis délecté à voir des couples se former,

Sous le kiosque, complice depuis tant d'années,

De bien des amours et de baisers volés.

J'ai imaginé tout ce qu'il pourrait me raconter

De son lourd et très long passé,

Chargé des histoires de nos destinées.



À l'ombre des tilleuls argentés,

J'ai regardé le ballet des serveurs affairés,

Et des clients attablés, leur allure décontractée.

J'étais fasciné par ces deux rythmes à contre-pied,

Qui se côtoyaient sans vraiment s'épancher.

Tout ça dans la bonne humeur et la joie d'exister,

Là, sur ce lieux devenu symbole de combativité.




À l'ombre des tilleuls argentés,

Je ne pouvais imaginer que l'on puisse décapiter

Tous ces jeunes arbres fringants et désintéressés.

À nous être agréables, ils étaient pourtant destinés,

Avec leur feuillage généreux et leur fraîcheur spontanée.

Comment peut-on les détrôner en toute impunité,

Les laisser devenir les proies de l'avidité ?




À l'ombre des tilleuls argentés,

Je ne pouvais imaginer que l'on puisse poignarder

Ainsi le cœur de notre chaleureuse cité,

Que l'on taillade notre ville au prestigieux passé,

Qu'on l'ampute pour servir le profit et l'intérêt

Et qu'on engloutisse un lieu de bien-être renommé,

Pour en faire un temple de la cupidité…



À l'ombre des tilleuls argentés,

Je me disais que je ne pouvais rester muet

Et sourd, devant de telles menaces proférées.

La poésie est là pour chanter l'Amour, la Liberté,

Mais aussi pour se lever et dénoncer,

Pour dire non à de telles absurdités…

Et crier… Crier… Crier… Non ! Assez !

Assez de voitures dans le cœur de notre cité !

Mesdames et Messieurs les élus,

Ne sacrifiez pas notre esplanade tant aimée

Sur l'autel de votre postérité…



Changer d'avis n'est point signe de faiblesse

Mais serait ici, preuve de générosité et de sagesse…




Christian Bailly

Tous droits réservés

24/08/2022

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