samedi 1 septembre 2018

Ivresse


Illustrations : Steven C. Corry






Pris d'une appétence subite,
Tu te jettes sur ma bouche.
Aussitôt me voilà sur orbite,
Pour une nouvelle escarmouche.

Ma chemise vole en morceaux,
Rejoint presto sur le parquet,
Mon jean et tous mes oripeaux.
Tu te prépares au banquet.














Ta bouche comme un fourreau,
Ne perd pas un seul instant.
Elle s'empare de mon flambeau,
Ce morceau dont tu es friand.

Tu t'appropries tout mon corps,
Je propose mes chemins interdits,
Tu en demandes plus encore.
Dans ma chair, tu t'enhardis.











 


Profondément, tu me laboures,
Ma volupté m'offre en pâture,
À cette douleur que je savoure.
Je me délecte de ta dictature.














Par amour, j'oublie qui je suis,
Je deviens simplement ta chose,
L'objet de ton désir inassouvi.
J'approuve tout ce que tu oses.








Bientôt, nos désirs s'emballent,
Ton tison brûle mes entrailles.
Intimement, le mâle s'installe,
J'attends le feu de sa mitraille.












Au diable la sagesse…
Pourvu que l'on ait l'ivresse !




Christian Bailly
Tous droits réservés
23/06/2014


jeudi 26 juillet 2018

De rêves humides… En rêves humides





Susi LaForsch



La tête enfouie dans mes rêves humides,
Mon corps appelle les plaisirs torrides.
Ma croupe offerte attend d'être visitée
Par mon seigneur, bailleur de ma volupté.








du net








De me voir telle une chienne en chaleur,
Efface ses derniers soupçons de pudeur,
Exaspère les sens du fauve en courroux.
Il rugit de plaisir fier de voir ses atouts.











Rick Herold 






Tout, en moi, suinte le désir très violent
D'être abusé par l'objet de ses tourments.
Impudique, j'offre l'antre de mon plaisir,
Dont il ne pourra point alors se dessaisir.









Rick Herold 







Dans la douleur, il déchire mes entrailles.
Cruel, mes terres vierges, il débroussaille.
Ma chair écartelée par l'objet de son orgueil,
Pourtant, avec concupiscence, l'accueille.












Rick Herold 





Au rythme endiablé de sa chevauchée,
Monte en moi, une fervente impétuosité.
Il me possède, je suis à sa disposition,
Ô ! De lui, j'attends la suprême onction.











Rick Herold 







Prévenant, il sait bien ce qui me contente.
Accueillant, je connais toutes ses attentes.
Insatiable, je veux tout de son amour.
Généreux, il me le clame pour toujours.








Rick Herold 





Nos corps jouissent, meurent, se réveillent,
Tout au long de ce sabbat s'émerveillent,
Repoussent les frontières de l'ennui,
Retardent l'épilogue de cette longue nuit.

À notre couche, les moiteurs de nos ébats;
Les suintements de nos virils combats.
Nos sexes s'engorgent de désir et dégorgent.
Notre plaisir dévorant nous tient à la gorge.












Rick Herold 





Quand, enfin, nos sexes déments épuisés,
Nos dépouilles de leurs substances vidées
Abandonnent, alors nous plongeons enlacés,
Dans nos rêves humides sans cesse renouvelés.












Christian Bailly
Tous droits réservé
29/08/2014

lundi 28 mai 2018

Excalibur



Illustration: Suzann's Art





Pour moi mon amour, tu te fais dur, 
Trempé comme l'épée Excalibur. 
Fièrement dressée vers le firmament, 
Tu deviens mon chevalier servant. 

Dans mon corps affermi par le désir, 
Tu la plantes, sans un instant faillir. 
Jusqu'à la garde, je suis son fourreau, 
Alors, tu te fais mon aimable bourreau. 
















Ma chair, sous ta lame, se déchire,
De la douleur, je ne peux m'affranchir.
Par amour pour toi, j'ouvre ma blessure,
De moi, le plus impénétrable se fissure. 

Je crois mourir par le fil de ton épée, 
Mais j'attends par toi, d'être profané. 
De ton arme blanche, tu fourailles
Les ténèbres de mon intime sérail.















Je me repais de ta conquête altière,
Et ensemble, nous croisons le fer.
De ta pointe effleurant mes entrailles, 
Tu aiguises ce désir qui me tenaille.


















Des profondeurs de mon giron déluré, 
Je sens monter une flamme de volupté. 
La douleur laisse la place à l'ivresse,
Avec ferveur, je te cède ma forteresse.
















Dans la fièvre, j'attends ton estocade. 
Et je m'abandonne à tes saccades. 
Clouer sur notre autel par ta lame,
Je te livre mon corps, et mon âme. 

Ton mascaret de plaisir m'inonde, 
Je suis sur la même longueur d'onde.
Ton corps alors envahit mon corps, 
À la pointe de ton épée, ma petite mort…









Christian Bailly
Tous droits réservés
18/08/2014

vendredi 25 mai 2018

Ma différence à moi

Musée du Louvre







En vain, je cherchais d'où me venait cette différence
Qui fait de moi un homme, au demeurant, particulier.
D'où me venait donc cette indomptable attirance,
Pour mes amours au masculin, mes désirs singuliers ?








Paris - Le jardin des Tuileries 






Je fouillais alors dans ma mémoire, dans mon passé,
Mais sans trouver à sujet, le moindre éclaircissement,
À cette énigme, le pourquoi de cette spécificité,
Qui fait de moi l'esclave assujetti à mes penchants.








Musée Rodin -
 Satyre au repos -Praxitèle







Mon âme a ses secrets que ma raison ne connaît pas,
Ma chair à ses besoins gouvernée par mes instincts
Qui me désarment, je succombe aux mâles appâts.
De mes influents désirs irrationnels, je suis le pantin.








Compiègne - Le Château
Philoctète en proie à ses douleurs







C'est ainsi, dame nature m'a élu pour être différent.
Certes, je ne suis pas seul à supporter pareil faix,
J'ai eu beau résister et organiser ma vie autrement,
Chassez le naturel, il revient au galop, c'est un fait !










Musée du Louvre







Après bien des vicissitudes, j'ai accepté l'évidence,
Depuis j'ai paraphé avec moi-même un traité de paix.
J'assume sans aucune condition en l'occurrence,
Ce que je suis, ce qui depuis longtemps me sapait.













 Christian Bailly
Texte et photos
Tous droits réservés
02/06/2014




mercredi 16 mai 2018

Ô Toi…




Cody Furguson



Ô Toi, Aube cruelle, tu me sors de mes songes,
Pour ouvrir la porte aux regrets qui me rongent.
Sur moi, l'obsession de ce que je suis en vérité,
Dépose le voile noir et pesant de mon autodafé.



Cody Furguson



Ô Toi, Jour interminable, tu prolonges mon supplice,
Sous tes projecteurs, les preuves de mon préjudice.
Aux images de beaux mâles aux derrières rebondis,
Mon esprit s'affole, me soudoie, malgré les interdits.




Ô Toi, Crépuscule, avec toi, arrive sournoise rébellion,
Elle annonce de mon entendement les tourbillons.
De ton clair-obscur, elle s'accommode, ma faiblesse,
Pour que je transgresse mes odieuses promesses.


Cody Furguson

Ô Toi, Nuit furtive, tu ensorcelles mes sens exacerbés,
Tu déposes, sur mon corps humilié, mes désirs mortifiés.
Dans tes profondeurs, ma noirceur hante mon âme,
Pour que sur-le-champ, à la dérobé, je me damne.




Ô Toi, Nuit profonde et muette comme une tombe,
À tes viriles ombres, avec remords, je succombe.
En ton sein charitable, j'apaise mes indignes envies,
Sous le pâle sunlight d'une lune à toi asservie.





Ô Toi, Nuit secrète, je te confie mes défaillances,
Quand je voudrais me démettre de mon allégeance.
Mes dépravations me mortifient avec obstination,
À ma naissance illégitime et maudite, ma dénégation.





Ô Toi, Nuit, emporte-moi, au loin, dans ton néant,
Loin de mes turpitudes, loin de ce pesant présent.
Dans ta noirceur, je veux me fondre, disparaître,
Ne plus servir mes singuliers penchants, ne plus être.


Christian Bailly
Tous droits réservés
19/06/2014

samedi 12 mai 2018

Apogée



Illustration : RD Riccoboni










Sous un rayon de lune opalescente
Accrochée à la voûte interstellaire,
Baldaquin de notre couche salutaire,
S'aimaient nos âmes indécentes.






















Brise légère de terres lointaines,
Parfumée de jasmin et de roses,
Sifflait dans les arbres en virtuose,
Soufflait sur nos chairs son aubaine.























Le temps suspendu à son sablier,
Paralysa sa chevauchée pour nous,
L'instant d'enchaîner les remous,
De nos corps encore embrassés.























Le silence sur nos âmes délivrées,
Déposa les ailes d'une colombe,
Pour qu'ensemble elles succombent,
Aux vertiges des amours sublimés.



















C'est là, au sommet de l'Empyrée,
Que nous emportent nos désirs,
Pour découvrir de nos virils plaisirs,
La voie sacrée qui mène à l'apogée.










Christian Bailly
Tous droits réservés
18/06/2014