Alors
même que je commençais à m'assoupir,
Pour
une longue nuit paisible,
J'entendis,
de mes amants, les premiers soupirs.
Ah,
ces enfants terribles !
À
la perspective de la folle soirée qui m'attendait
J'ai
dû me faire une raison.
Je
savais pertinemment que rien ne les arrêterait,
Ces
deux jeunes polissons !
 |
Myles Antony |
J'avais
beau me faire légère et me faire oublier,
Je
sentais que j'étais de trop,
À
les sentir sous moi vibrer et ainsi se défouler.
Loin
deux l'idée d'un trio !
Très
occupés à se faire mutuellement plaisir,
Et
à faire monter la température,
Je
savais qu'ils n'allaient, plus longtemps, tenir
Sous
ma tendre couverture.
Peu
à peu, je me sentis repoussé, mis à l'écart,
Ils
gisaient nus sur la couche.
Ceux-là
s'adoraient, ce n'était pas le fruit du hasard.
Ils
n'étaient point farouches !
Sans
tarder, ils entreprirent de plus savantes positions,
Çà
n'avait ni queue ni tête,
Mais
je peux vous dire, c'était la grande moisson.
Ils
ne se racontaient pas fleurette !
Tout
y passait, ils ne manquaient pas d'imagination,
De
soixante-neuf, en levrette.
Ils
étaient des experts, pas besoin de répétitions,
Du
lotus, à la charrette !
 |
Peter Schauwecker |
Piteusement,
je finis par me retrouver sur le plancher
Je
n'étais plus de leur monde
J'étais
là, abandonnée à mon sort, sans pouvoir broncher,
Piteuse,
comme une moribonde !
De
leurs soupirs, de leurs gémissements en partage
J'imaginais
tout de leur ébauche
Bientôt,
j'entendis rugir leurs fougueuses rages
La
conclusion de leur débauche !
Le
souffle court, je les sentis s'effondrer sur le lit
Une
main délicate se posa sur moi
Me
tira, me hissa, pour cacher l'objet de leur délit
Leurs
corps, épuisés, aux abois.
 |
du net |
Pour
eux, je me fis plus moelleuse, plus douillette.
Émue de
voir tant d'amour,
Je
me dis que j'étais la plus chanceuse des couettes,
Et
m'endormis jusqu'au petit jour.
Christian Bailly
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02/05/2017