Les carrelets,
Comme des sentinelles
Droites dans leurs bottes,
Veillent nuit et jour
Entre ciel et terre.
Sur leurs frêles échasses
Ils défient les éléments,
La mer, le vent et le temps.
Sur eux, les tempêtes passent
Ou plus sagement s’effacent,
Mais aux cruels ouragans,
Les moins aguerris à la fureur
Cèdent, finalement trépassent,
Dans un déchirant fracas.
De leur silhouette dégingandée
Ils griffent l’horizon et le ciel,
Semblent fiers de leur défi
Et ignorer leur réelle vocation
Certes honorable, il faut le dire,
Mais moins prestigieuse…
Et pourtant, toutes ces pêcheries
Ont rempli moult ventre creux
Sans avoir à affronter les caprices
D’une mer pas toujours avenante.
Si les tempêtes Martin et Xynthia
Ont décimé leurs rangs serrés,
Les hommes, toujours acharnés,
N’ont pas baissé les bras pour autant,
Pour faire renaître les fleurons
D’une tradition bien établie
Par ces pêcheurs émérites.
Comme des sentinelles
Droites dans leurs bottes,
Entre ciel et terre
Veillent nuit et jour
Les carrelets...
Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
14/10/2024
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