samedi 29 avril 2023

Trois hommes au petit matin


Duo avec Jean François du Neck

Poème écrit à deux plumes, en alternance, selon inspiration instantanée.


Jean François:

Sortant main dans la main de la soirée,
Nous savions exactement où aller,
Vêtements retirés sous la lune,
Nos ébats débutaient dans la dune.

Un inconnu est venu nous observer,
Il rêvait, le gars, de prendre son pied,
La bouche ouverte, jeans et slip sur ses talons,
Pensant se rincer l'œil pour pas un rond.

Hommes nus à la plage par Georg Pauli

Christian : 

C'était sans compter sur nos instincts
De mâles en rut, en mal de nouveaux festins.
Tout occupés à nos embrassades,
Nous ne manquions rien de sa parade.

C'est vrai qu'il avait de quoi être fier,
Il s'amusait avec sans faire de manière.
Très attiré pas ses allures d'artilleur,
Je me dévouais bientôt comme éclaireur.

De son regard, il me transperça le cœur.
De son auguste dard, j'eus des haut-le-cœur.
Pourtant, je rêvais déjà des suites à donner,
Pour le satisfaire, et surtout me contenter.


Jean François:

La bise saline, et lui, très câlin,
J'aimais ce sentiment d'être la putain.
Je suçais son interminable pieu,
Il me caressait tendrement les cheveux.

Mon compagnon n'était pas en reste,
Croquant les couilles de l'inconnu, peste,
Le corps jouette, il l'avait aussi,
De trois doigts dans son cul, je, le punis.

Brusquement, le temps se mit à pleurer,
De belles chaudes gouttes énamourées,
Couvrant nos ébats d'un voile pudique,
Nous rendant d'autant plus frénétiques.

Jeune homme nu sur la plage naturiste par Ninou

Christian :

Nos corps luisaient sous la lune rouquine.
Je m'affairais tel un damné sur sa pine.
Mes frères de couche, nous rejoignirent,
Espérant eux aussi, fermement en jouir.

Je leur abandonnais le beau morceau.
Ils se jetèrent, qui sur sa queue de taureau,
Qui sur ces couilles lourdes et pendantes,
Et moi, déjà, sur ses fesses bandantes.

Le damné geignait comme une pucelle.
Je lui ouvris son joli cul de donzelle,
Pour y engouffrer ma bouffarde,
Bien profondément, jusqu'à la garde.


Jean François :

Des frères de couche, je ne savais pas ?
Si nous sommes plus de cent sur ce corps-là,
Je ne donne pas cher de ses pauvres os.
À regarder de tout près, il est très beau.

De mignonnes fesses de coquette,
Fines veines bleues à sa quéquette,
Une toison aussi noire que la nuit,
Cris de phoque à damner un Inuit.

Le faisant tressauter comme un moineau,
Mon compère ne voit rien de mon scénario,
Il s'affaire trop après ses arrières,
Du coup, je me l'enfourche, tralalère !

Trois hommes nus  sur la plage par Ninou

Christian :

Nos gémissements, de contentement,
Déchirent le silence du jour naissant.
Nos corps luisants se mêlent, s'emmêlent,
Nos langues fusionnent, se démêlent.

Aux bouches rageuses et suceuses,
Phallus furieux et couilles généreuses.
Aux culs altruistes et charitables,
Sexes rudes et raides et redoutables.

Pour tous, une vraie foire d'empoigne,
Où alternent caresses, et poignes,
Où même les loups se font chiennes,
Pour une fête charnelle et païenne.


Jean François :

Soudain, la police a envahi la plage.
De nombreuses plaintes d'un homme jaloux,
Tous, nous nous sommes retrouvés en cage,
Belle bande de débandeurs au trou.

J'ai eu du bol, ce n'était qu'un rêve.
Soleil se levait, m'offrant une trêve,
D'innombrables délires à tiroirs,
La plage était vide de tout espoir.

J'ai eu du cul, ce n'était qu'un rêve.
Je fis tout pour que le mât se lève,
De mon éphèbe endormi à mes côtés.
Je plantais mes canines pour le vider.

Je partis noyer mes pas dans la marée,
Je ne vis pas le bellâtre caché,
Les pieds dans l'eau salée de la mare.
Mouettes ricanant de mes cauchemars.

Mâle nu sur la plage par Katherine Grey

Christian :

Il était trapu, bâti comme un hercule.
Un cul rond, fait pour qu'on l'encule.
Il offrit à mon regard concupiscent,
Son sexe raide, dressé au firmament.

J'admirais ses épaules de titan,
Son ventre plat, ses bras puissants.
Je me voyais déjà en haut de l'affiche,
J'étais chaud comme une pouliche.

Il s'approcha de moi comme un félin,
Je me sentis comme un orphelin.
Déjà, il refermait ses bras sur moi,
Contre mon cul, son sexe en émoi.

Tendre, dans le cou, il m'embrassa.
D'une main vigoureuse, il me caressa
La croupe, je fondais comme une pucelle,
Pas de doute, il en voulait à ma rondelle.


Jean-François :

Il me mit à genoux et m'enfourcha.
Je le sentis sur moi prendre le pas.
Je me mis à bander comme un âne.
Il me branla pour que je me pâme.

Il éjacula dans toute sa splendeur.
M'inondant de sperme et de sueur.
Je ne voulais pas m'avouer vaincu,
Couché, il se laissa lécher le cul.

Son trou était étroit pour mon long doigt.
Jouissance suprême, je lui dois.
Ma queue fit de même avec respect,
Ce merveilleux jeune, beau en son palais. 


Christian :

Je m'effondrai comme un cheval mort,
Terrassé par ce sublime effort.
Un instant, je le crus repu et comblé,
C'était sans compter sur sa virilité.

Entre ses belles cuisses puissantes,
Sa queue s'éveillait déjà vaillante.
À peine, je reprenais conscience,
Qu'elle me fit sentir son impatience.

D'envahir ma bouche gourmande.
Mon prince reprenait les commandes.
Il l'engouffra dans ma gorge profonde,
Je n'allais pas faire ma pudibonde !


À mon ami Jean François De Neck, animateur, acteur, poète, victime d'un AVC. 



Texte Jean-François de Neck et Christian Bailly

Tous droits réservés

26/02/2016

vendredi 7 avril 2023

Mendiant de l'amour










Je suis le mendiant de ton amour,

J'erre dans les rues, vers ton cœur,

A la recherche de ses sentiments,

Qui combleront mon cœur esseulé.

Là, à la porte de ton âme généreuse,

J'attendrai nuit et jour l'aumône

D'un baiser ou encore d'une caresse.

Peut importe le temps qui passe,

J'attendrai que tu me donnes la main,

Pour m'emporter dans ton palais

De cristal, celui de ton amour éthéré.


Je suis le mendiant de ton amour,

Ô. Laisse-moi mendier dans tes yeux,

Les reflets de ton cœur charitable.

Je veux baiser la rose de ta bouche,

Elle sera le pain de tous mes jours,

Laisse-moi ramasser sur ton corps,

Les miettes du temps passé,

Elles nourriront mes futurs désirs,

Elles combleront mes faims d'antan,

Celles que je n'ai jamais pu combler,

Avant de te trouver dans mon errance.


Je suis le mendiant de ton amour,

Ma vie à parcourir la terre entière,

À croiser des âmes aussi déshéritées,

Des chairs déchiquetées par l'amour,

Et leurs désirs interdits et secrets.

J'ai vagabondé, cherché la richesse,

Sur des corps d'âmes misérables,

Je n'ai trouvé que la sécheresse,

Le plaisir pour trois francs six sous.

Un jour à pleurer, un jour à rire,

Un jour ardent, un jour à grelotter,

C'était toute ma vie de mendiant.




Je suis le mendiant de ton amour,

Toi mon chevalier, mon bon prince,

Tu es le souverain de mon cœur,

J'ai abandonné tous mes haillons,

Là où tu m'as trouvé, l'âme brisée.

Tu as revêtu mon cœur de lumière,

Au fond de mes yeux humides,

Tu as déposé des milliers d'étoiles,

Tu as habillé mon ciel gris d'azur,

Tu as tracé mon nouveau chemin,

Dans ton jardin d'amour éternel.




Je suis le mendiant de ton amour,

Laisse-moi boire à tes lèvres,

Le miel de ton amour,

L'hydromel de tes désirs.

Je t'aimerai toujours…




Christian Bailly

Tous droits réservés 

18/11/2016