J'aurais aimé que jamais l'aube ne vint,
Pour rester blotti, là dans son intime jardin.
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L'aube rouge |
J'aurais prié pour que cette nuit fût sans fin,
Pour apaiser de lui, mes soifs et mes faims.
Aurais-je dû chanter aux étoiles pour retenir les ténèbres ?
Aurais-je dû enchaîner la lune pour arrêter sa course funèbre ?
Après avoir tari nos fontaines de jouvence,
L'obscurité enveloppait notre passion de silence.
Sur nos corps rassasiés, planait la petite mort,
Nos âmes ainsi réunies n'avaient pas de remords.
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Sergey Sovkov |
Pour prolonger mon bonheur d'être à lui.
J'aurais aimé lui offrir l'éternité de nos désirs.
J'aurais aimé lui offrir l'éternité de nos plaisirs.
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Sergey Sovkov |
Aurais-je dû couvrir l’aurore d’un voile de
veuve ?
Aurais-je dû empêcher ce jour de faire peau
neuve ?
À ce prix, le garder tout à moi, rien qu’à moi,
Le temps d’écrire pour lui un hymne à la joie.
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Sergey Sovkov |
Alors, seulement le jour pourrait se lever sur
l’onde,
Pour lui chanter la symphonie du nouveau monde.
J’aurais aimé lui offrir l’aurore de ma vie,
Je lui dois de mon crépuscule, les féeries.
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Sergey Sovkov |
Christian Bailly
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21/05/2021