lundi 12 juin 2017

Opprobre

  

Philippe Chéry - La Mort d'Alcibiade






Toi la faucheuse qui n'oublie personne,
Pas même le poète qui chante l'amour,
Écoute notre peine comme elle raisonne,
Toi qui nous dépouilles d'un troubadour.

Toi la faucheuse, tu n'as point su épargner
Celui qui parlait aux fleurs et aux étoiles,
Vois comme nos pleurs cachés sous le voile
Abreuvent les roses au pied de son mausolée.










Toi la  faucheuse, acharnée, tu moissonnes
Sans discernement l'ivraie et le bon blé.
Entends nos chants d'amour à lui dédiés !
Entends nos voix comme elles le couronnent !

Vincent Van Gogh - le Champ de blé aux corbeaux


Un, tu fauches, cent, du ventre de la terre
Se lèvent, prennent sur-le-champ sa relève
Pour immortaliser son âme pure qui s'élève.
À lui la gloire, bien au-delà du cimetière !

L'inspiration du poète - Nicolas Poussin


Il ne saura se taire, même de là où on l'enterre,
Sa parole est dite en vers sur feuilles blanches.
L'éternité de ses poèmes sera sa revanche,
Gravés dans nos cœurs comme dans la pierre.

Nicolas Poussin, Echo et Narcisse


Toi la faucheuse, de nous tous, tu mérites l'opprobre.
Tu nous enlèves un ami, un poète, un ami poète
Un grand cœur, une âme des plus honnêtes.
Pour toi nos ressentiments ne sauraient être sobres !

Merry-Joseph Blondel, La Mort d'Hyacinthe


Christian Bailly
Tous droits réservés
10/03/2013

4 commentaires:

  1. bravo!!! amicales pensées!

    Xersex & http://menforxersex.blogspot.com

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ta visite mon ami ! A bientôt sur ton blog...
      Bonne journée !

      Supprimer
  2. Bel hommage rendu aux poètes. Cette poésie était-elle dédiée à un poète particulier décédé en 2013 ?

    Je ne m'étais pas rendu compte que je n'étais plus venu te rendre visite depuis aussi longtemps. Bon Dieu, que le temps passe vite. Tout un été sans venir te lire, je suis impardonnable !

    Bisous amicaux et à bientôt.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Jean ! Oui, ce poème était dédié à un poète "silencieux" mais très doué, il écrivait de la poésie même en latin et en breton... Il m'a beaucoup encouragé à continuer et à partager.
      Ne t'inquiète pas Jean, je te pardonne ! Nous sommes tous dans le même cas, moi-même, je passe chez toi par période, mais quand j'y vais, je me fais plaisir... De voir tes beaux garçons en partage et d'écouter ces refrains qui me rappellent toute une époque qui est bien loin maintenant... Le principal n'est-il pas dans la fidélité et la longévité de nos partages et aussi dans le temps que nous prenons à échanger mutuellement nos impressions ? Allez ! Pas de soucis mon ami ! À Bientôt à aller te lire à mon tour ...
      Bises très amicales à vous deux

      Supprimer