vendredi 28 novembre 2014

Prendre le temps


Dessin de Jean Boulet


Ouvrir mes volets pour t'apercevoir,
Prendre le temps de sortir de mes rêves,
De nos caresses, rompre de la nuit, la trêve,
Lire dans l'éclat de tes yeux nos espoirs.


De tes effluves, intimement, me réjouir,
Prendre le temps de flairer tes secrets,
De ton impudeur, en découvrir le concret,
De près, le vois fièrement se construire.

Sentir ton désir matinal s'impatienter,
Prendre le temps de le voir se languir,
Du plus beau que j'ai à offrir, lui consentir,
Me laisser conquérir, devant lui capituler.

Abdiquer dans la confiance de l'amour,
Prendre le temps de se laisser embraser,
Vaincu, de fond en comble, se faire piller,
Dédier notre exultation à ce nouveau jour.






Dessin de Jean Boullet




Ne plus résister à la vague déferlante,
Prendre enfin le temps de s'extasier,
Se laisser emporter par le raz de marée,
Éblouir par notre jouissance aveuglante.

Vider nos corps de sa précieuse substance,
Prendre le temps, en apprécier la valeur,
Comme autant de perles de notre bonheur
Venues pour parer nos corps en alliance.


 Apaiser d'un baiser nos chairs belliqueuses,
Dans le silence, sans la douleur du repenti,
Prendre le temps de parapher l'amnistie,
Se délecter de ces heures voluptueuses.







Christian Bailly
Tous droits réservés
06/04/2011


mardi 25 novembre 2014

Beautés viriles


Beautés viriles trop souvent dédaignées,
Souvent censurées par la bienséance,
Détrônées par les féminines magnificences, 
Vous n'avez pourtant rien à leur envier.

A chacun ses splendeurs harmonieuses !
A votre puissance toute brutale et saillante,
A votre sexualité toute fière et arrogante,
S'accordent leurs rondeurs voluptueuses. 

Point de lait du tout sous votre sein d'airain, 
Mais un grand cœur charitable et vaillant. 
S'ils ne sont pas prédestinés à l'enfantement,
Vos ventres sont le terrain de bons grains. 

Entre vos bras puissants et laborieux,
Votre poitrine ferme, assurée et généreuse.
Entre vos cuisses musclées et vigoureuses,
L'objet de méditation, le sujet scabreux !

Comme il est attendrissant ce petit oiseau,
Quand au repos, il se fait humble et modeste.
Fier, impétueux et arrogant quand il manifeste
Son désir, il prouve qu'il n'est pas un agneau.

Et que dire des rondeurs de ces postérieurs
Qui captent les regards concupiscents ?
Emballés ou dépouillés de tous parements,
Leur fermeté est le témoin de leur vigueur.

Beautés viriles, en ces vers mes honneurs.
Je cajole les attraits de vos chemins censurés,
Et je le dis, je vous dois cet amour prohibé
Qui fait aujourd'hui mes joies, mon bonheur.


Photo extraite de "La cantate de Narcisse" . 
Texte de Paul Valéry, 
Photographie de Laure Albin-Guillot. 1879-1962.


Christian Bailly
Tous droits réservés
25/11/2014

lundi 24 novembre 2014

Le choix

  
De toutes ces années si vite passées,
Je garde d'impérissables souvenirs,
De mes jouvencelles, les sourires,
De mes intimes, les douces pensées.

De toutes ces années bien remplies,
Je préserve ma mémoire des remords,
De tous mes pleurs, de la vie les mors,
Pour ne garder que le chemin accompli.

Pour ces années désormais révolues,
Point de faux regrets, de larmes à sécher,
D'amères repentances pour mes péchés,
Mais le goût de miel d'une vie conclue.

De tourner enfin une page, le temps est venu,
Sans fermer le livre d'un roman inachevé.
D'une délivrance inespérée, j'ai accouché,
Dans la douleur du martyre, de l'amour ambigu.






Pour ces années qui me seront accordées,
Sans plus attendre, simplement prendre
Ce à quoi je peux prétendre, sans vendre
Au diable, pour l'éternité, mon âme de damné.

Pour ces années à venir, me voilà décidé
A vivre selon mon idée, dans ma réalité,
A sincèrement assumer ce pourquoi je suis né,
Accepter ma vérité dans la dignité et la fierté,

Ne plus vivre dans l'ombre, dissimulé
M'envoler pour d'autres contrées d'amour
Et de félicité, sans frayeur, sans détour.
Profiter au grand jour de ma destinée…

…Avec Toi, si telle est ta volonté.







Christian Bailly
Tous droits réservés
30/03/2011


mercredi 19 novembre 2014

Festin


Tiarini-Vulcain et Cupidon


Au plus fort de mon désarroi,
J'ai entendu de ton âme, la voix.
Avant que je ne passe le  pas,
Elle m'a sauvé de mon trépas.

Au plus fort de mon chagrin,
D'un cœur, j'ai trouvé le chemin,
Parsemé de douces pensées
Embaumées de ton amitié.


Au plus fort de mon malheur,
Tu as balayé les noirceurs
De ma vie, d'un seul baiser,
Et mes peurs, les as chassées.


Photo du net


Sur mon âme ainsi dépouillée,
Tu as déposé un voile de félicité,
Et bâti autour, ce palais d'amour
Que j'attendais depuis toujours.

Tu m'as invité à ton intime festin,
Sachant de la vie ma grande faim.
Je me suis attablé à ton désir,
Pour mieux savourer ton plaisir.

Depuis, je brûle d'impatience
De te dévoiler mes connaissances,
Te mitonner l'amour à plein temps,
Y mordre, avec toi, à pleines dents.









Christian Bailly
Tous droits réservés
28/03/2011

lundi 17 novembre 2014

Absence



Gyula-Benczur-Narcisse


Loin de toi, loin de moi de t'oublier,
Même accompagné, je suis seul.
J'erre, je divague comme un camé.
De ton absence je fais mon linceul

Je rode comme une âme en peine,
A la recherche d'une raison de vivre.
Mon cœur  supporte sa déveine,
Mais galère comme un bateau ivre.

Mon corps esseulé fuit son ombre,
Dépouillé du feu de ses entrailles.
Dans les décombres, sombrent
Mes désirs, en mal de retrouvailles.





Mon feu éteint espère ton alizé.
Mon âme attend sa résurrection,
De revenir à la vie par un baiser,
La caution de ton intense dilection.




dessin de  Samuel Steward



Les jours traînent, et les nuits aussi
Les heures s'égrènent, paresseuses.
Mon désir, de ton désir, se languit,
S'ennuie de tes caresses sulfureuses.

Par bonheur, le temps enfin s'épuise
Et m'autorise à te revoir, à revivre.
Je vole vers nos épousailles exquises.
De mon voile de tristesse, me délivre.

Je cours vers toi, sans me retourner.
Derrière ta porte, m'attend ton cœur,
Dessous mes pas, un tapi de félicité,
Ta porte s'ouvre à mon bonheur.


Me voilà!






Christian Bailly
Tous droits réservés
28/03/2011

jeudi 6 novembre 2014

Galaxie



Avec toi, partir pour un long voyage,

Traverser les nébuleuses de la volupté,

Découvrir de ton univers, son intimité, 

Te dévoiler de ma galaxie les rouages.


Vivre dans une quatrième dimension

Notre inclination pour la transcender.

Mon cinquième élément, t'en allouer

Pour le solde de ma vie, la concession.



Intime invité, dans ma constellation,

T'aimer pour des années lumières,

Consacrer  ma chair hospitalière

A ta plus charnelle satisfaction.





Laisser le feu de l'amour qui embrase,

Envahir notre raison, de déraison.

Festoyer de sa jouissance à foison.

Traverser l'espace infini de l'extase.




Suivre ta voie lactée, pour partager

De ton corps, la sphère licencieuse,

Y amarrer mon âme amoureuse.

De ton cœur, faire mon étoile de berger,





Tout le reste de ma vie, t'aimer,

N'avoir d'horizon que ce mystère,

Faire de ton corps sacré, ma terre,

De ton âme éclairée, mon ciel étoilé.


Avant que nous ne soyons avalés par un trou noir...





Christian Bailly
Tous droits réservés
24/03/2011

lundi 3 novembre 2014

Baiser





Rappelle toi ce premier baiser

Sur tes lèvres effleurées

Ce baiser de tendresse

Débordant de promesse




Rappelle-toi ce baiser volé

Il nous avait transportés

Ce baiser ardent

Au goût de sang lo


Le Baiser de Rodin


Rappelle-toi ce baiser sensuel

Qui nous donna des ailes !

Ce baiser  humide

Loin d'être timide


Psyché ranimée par le baiser de l’Amour


Rappelle-toi ce baiser violent

Et plus qu'entreprenant

Ce baiser d'ivresse

Pareil à une intime caresse














Rappelle-toi ce premier baiser

Qui nous a emportés

Vers le firmament

Et fait de nous des amants







Christian Bailly
Tous droits réservés

samedi 1 novembre 2014

Matin câlin, Matin coquin


Alors que sous les draps frémit, en silence,
Mon désir matinal en effervescence,
Le satin de ta peau effleure mon sommeil
Et me sort de ma torpeur, me réveille.

Des brumes de mes rêves érotiques
Tu me transportes avec ta douceur diabolique
Dans ton tramway nommé désir
Vers tes rivages où s'échouent mes plaisirs.

Mon étendard patriotiquement levé,
Au son de tes baisers sur mon sein déposés,
Appel à la conquête de ta terre gironde,
Sans autres formes de procès, à la seconde!

Ton corps s'offre sans pudeur au vertige,
Se laisse approcher par l'objet de mon prestige.
Ensemble nous partons pour notre voyage,
A la découverte des plaisirs qui nous ravagent.

Dans tes yeux, un rayon de soleil taquin
Soudain, illumine, ton regard coquin,
Une brise passe sur nos chairs frémissantes
Et nous inonde d'une extase saisissante.

Rassasiés, nos corps s'abandonnent, sereins,
Au bonheur d'un interminable câlin.
C'est du dimanche, le  matin.
Matin coquin, matin satin.

Illustration de Charles Louis La Salle

Christian Bailly
Tous droits réservés