A peine je te quitte, que déjà
je t'attends.
Mon cœur, mon corps se font
impatients.
De ta peau si douce mes mains
s'ennuient.
De tes lèvres, ma bouche
vorace se languit.
Dans le froid de la nuit, mon
âme frissonne.
A sa mélancolie maladive, elle
s'abandonne.
Orphelin, mon cœur malheureux,
cafarde,
Du temps qui traîne ses sabots
et s'attarde.
Dans mon lit, esseulé,
enveloppé de tristesse,
J'imagine les indélicatesses
de tes caresses,
Toutes les impolitesses de ta
bouche savante,
La robustesse de ta
concupiscence ardente.
Alors mon corps se réchauffe,
au brasero
De mes pensées, pour oublier
ses sanglots.
Mon désir, dans la nuit
vainement t'espère.
De ne point trouver refuge, se
désespère.
Le sommeil, bientôt, tous nous
surprend.
Sur ce monde agité, d'un coup
s'étend,
Nous embarque pour une croisière de rêve,
Où tu m'attends; à mon appétit
point de trêve!
Nos jeux amoureux reprennent
de plus belle,
Dans le délire de l'illusion;
mon âme se rebelle,
Appelle sa délivrance, espère
tes outrages,
Qu'enfin se calme, de mon bas
ventre, l'orage.
Mon rêve chimérique, de la
réalité s'approche,
Tant et tant, bientôt qu'il se
confond, décroche.
J'ouvre les yeux, sur moi je
sens ton souffle…
Tes baisers sur moi sèment
leur baroufle.
Je réalise de mon bonheur, la
réalité
Je n'ai fait que rêver de
t'avoir quitté…
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Dessin de David Hockney |
Christian Bailly
Tous droits réservés
18/03/2011