lundi 31 mars 2025

Quand l'amour ...

 

Quand l'amour se confie à l'oreille du poète,

Il souffle à sa plume, les poésies qu'il faut,

Celles que l'on n'ose pas déclarer tout haut,

Mais qui ne peuvent longtemps rester muettes.





Dans leur face-à-face tendre et amoureux,

Il lui offre, sans partage, le fond de son âme,

Où brûle pour lui, avec ferveur, sa flamme.

Il puise son amour intarissable dans ses yeux.



Il cueille sur la rosée de ses lèvres sensuelles,

Tous ses « je t'aime » timides et silencieux,

Qu’il éternise, sur le papier, en ses vers immortels.





Quand ils seront vieux, la veillée aura le parfum

De cette passion, qui refuse le temps qui passe.

En revivant tous ces instants comme un jour sans fin.



Christian Bailly
Tous droits réservés
20/12/2024

vendredi 28 mars 2025

Remède à l'insomnie

Illustrations : Javier Trelis Sempere 

 

Alors que la nuit enveloppait de quiétude tes rêves,

Dans son silence, je devins l'otage de mon insomnie.

J'écoutais religieusement ton souffle long sans trêve,

Je me disais ma chance d'avoir été par toi conquis.


 


Je cherchais le sommeil, il me faussait compagnie.

J'attendais qu'il me fauche, qu'il m'emporte par surprise.

Impatient, je me lovais contre le corps de mon mari,

Espérant qu'à son contact, le sommeil me neutralise.

 

Dans ma main, je tenais tes attributs de mâles, assoupis,

Mon deuxième sexe, qui sait me combler de son plaisir.

Sous mes doigts, je sentais ses palpitations engourdies.

Les battements d'un petit cœur, sur le point de tressaillir.


 


Imperceptiblement, il se dilatait, prenait de l'ampleur,

Sans savoir combien il captait déjà toute mon attention,

Je sentais qu'il bombait le torse, prenait de la vigueur.

J'avais l'eau à la bouche, sensible à cette invitation.

 

Plongé dans un profond sommeil, tu restais impassible,

Malgré ce bouleversement que vivait ton bas-ventre.

À portée de main, je n'ai pu résister à ce bonheur tangible,

Alors, je me suis glissé sous les draps, vers ton épicentre.


 

Ton sexe, à son apogée, frémissait sous mes caresses.

Il se laissa envahir par ma bouche fébrile et friande.

Je léchais ton gland, mes lèvres en étaient les hôtesses,

Les grandes prêtresses de mes fellations gourmandes.

 

Au contact intime de ta chair, je retrouvais la sérénité.

Ton sexe, dans ma bouche, anesthésiait mes appréhensions.

Au rythme impavide de ton sommeil, je me suis inquiété.

De la nature de tes rêves ; de la substance de tes sensations.


 

À dire vrai, je n'étais pas vraiment dupe, ça me plaisait

D'être l'artisan de cette volupté que tu n'osais pas trahir.

Tu ne voulais pas te vendre, et je sentais que tu appréciais.

Comme si tu avais peur de voir ce mirage s'évanouir.

 

Tu ne laissais rien transpirer du plaisir de ton corps alangui.

Dans ton demi-sommeil, tu appréciais ces réjouissances.

Doucement, je sentais Morphée m'emporter dans sa nuit

Je lâchais ma proie et la laissais retrouver son indépendance.


 


En toi, j'avais trouvé le remède miracle à mes insomnies…

Comme si j'avais puisé cette sérénité qui me faisait défaut,

Là où d'autres fois, de ton plaisir, je tire mon eau de vie,

Ce breuvage des dieux qui récompense mes assauts.


 


Christian Bailly

Tous droits réservés

26/03/2025

Colère Marine

  





Vous avez beau dire, vous avez beau faire,

Vous ne pouvez rien contre mes colères.

Vos vies ne sont pour moi que des chimères.





Je vous le dis, croyez moi dur comme fer,

Je peux avoir le cœur dur comme la pierre.







Touchez à ma terre, je vous ferai des misères,

Faîtes moi des misères, je vous ferai la guerre,

De votre destinée, je peux en faire une galère.




De mon ventre, vous tirez vos besoins alimentaires,

De mes fonds, vous prévoyez déjà de griffer la chair,

Pour des terres rares devenues manne financière.








Vous avez grandi sur cette terre nourricière,

Grandi... Grandi... Sans jamais vous satisfaire.

Cupides, vous avez fait vos petites affaires,

Jusqu'à faire fondre les calottes glacières,




De votre univers vous avez fait une serre.

Vous aviez un paradis, vous en faites un enfer.

Bientôt pour vous, y vivre sera un calvaire.








Vous le savez pourtant, Il n'y a pas de mystère,

Depuis la nuit des temps, je suis votre mère.



De votre bien-être, je suis la cheville ouvrière,

Mais si le besoin se fait sentir, je me ferais sorcière !







Alors, enfants de la terre, hâtez vous de bien faire,

Avant qu'il ne soit trop tard pour revenir en arrière...







Texte et vidéos Christian Bailly

Photos Jean Romain

Tous droits réservés

16/03/2025

samedi 15 mars 2025

Dilemme (Revisité)

  


Le temps passe,

Laisse ses grimaces

Sur mon visage

Qui prend de l'âge

Et sur mon corps

Qui craint le chant du cor.

 

De la frivolité de la jeunesse,

À la gravité de la vieillesse,

La course du sablier

Semble s'affoler,

Ne pas vouloir écouter

Mes réticences désespérées.

 

J'attendais de la sagesse

Quelques largesses

Pour mieux accepter,

Avec une certaine dignité,

Ce naufrage annoncé,

L'insensé d'une destinée.

 

Ma tête n'en faire qu'à sa tête

Pour continuer la fête.

J'ai beau me démener

Ne rien vouloir céder

Comme un jeunot, je m'entête,

Mais ne suis qu'un vieil esthète.

 

Je refuse de voir cette réalité

Qui finira par m'emmurer

De gré ou de force.

Je ressens comme un divorce

Entre ce que je suis

Et ce que je fuis,

 

Entre ce que je veux

Et ce que je peux…

Et c'est bien là le dilemme…

Ah ! "Si jeunesse savait

Si vieillesse pouvait"


Christian Bailly

Tous droits réservés

16/03/2022 (revisité 15/03/2025)