Illustration Fred Daring
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Comme il pleuvait sur
mon cœur
Inondé par beaucoup
trop de rancœurs
Notre destinée est
parfois bien infâme.
De moi-même, je
n'étais que l'ombre.
J'attendais que
s'ouvre ma tombe.
Pour les autres, je
me faisais fuyard.
J'attendais
l'avènement du verdict.
De mes proches et
amis, la vindicte,
De l'épée de
Damoclès, le scrutin.
Comme il pleuvait sur
mon cœur.
Je respirais, oui,
mais à contre-cœur.
Je savais pour eux
mon crime infâme.
L'enfer pour moi
était à deux pas.
Pas besoin d'attendre
mon trépas,
Ma vérité avait
saveur nauséabonde.
Pour se poser sur la
place publique,
Avec des relents
d'acide chlorhydrique.
J'eus cette espérance,
qu'on m'immola.
Pour connaître les
torpeurs de l'oubli.
Ma réputation
définitivement établie,
Je pouvais boire
jusqu'à la lie, le calice.

J'essuyai bientôt la tempête de ma vie,
Puis, je reçu des preuves de compassion.
J'eus les suffrages, pour cette confession,
De tous mes proches et de mes amis.
Il pleuvait du bonheur sur mon âme,
J'oubliais toute une
vie de rancœurs,
Et tout de moi
chantait en chœur
L'hymne à la joie, la
fin d'un mélodrame.
Christian Bailly
Tous droits réservés
10/06/2014