vendredi 21 novembre 2025

Automnale Sétoise

 

Photo de Jean-Marc Fernandez


Entre ciel épuré et mer apaisée,

Bleu profond et bleu azuré,

La silhouette fluette d'un dériveur

Emporte mes rêves de rimailleur.


Photo de Christian Bailly



Dans ses voiles gonflées d'espoir,

Mes désirs de paix illusoires,

C'est sur tes consolants rivages,

Que j'oublie, des hommes, la rage.





La modernité en fait des écervelés,

Inconscients d'un futur prématuré.

Ici, je retrouve ma paix intérieure,

Loin des larmes et des malheurs.



Ils affectent souvent mon cœur.

Cet instant suffit à mon bonheur,

Toi, mon aimé, tu es là, près de moi

À mes côtés sous le même toit.


Photo de Christian Bailly


Dans le miroir de tes grands yeux,

Je vois combien je suis heureux.

De ses rayons bien moins acérés,

Le soleil caresse la fin de journée.



Il nous berce, avec nonchalance,

De ces messages d'insouciance.

Dans le silence, seulement brisé

Par le ressac posé, mais obstiné.


Photo de Christian Bailly


Son chant lancinant et fascinant

Finit par emporter, au couchant,

La morosité de mes pensées,

Évincées par mes espoirs retrouvés.


Photo de Christian Bailly


Sur ce sable mouillé qui nous est cher,

Nous laissons de nos vies éphémères

Les empreintes, sur ses rivages,

Où déjà, le temps efface notre passage.



Alors qu'au loin, 

Tout devient 

Un somptueux décor

Ombre et or...


Photo de Christian Bailly

Christian Bailly

Tous droits réservés

21/11/2025

vendredi 14 novembre 2025

Et si…

   


Et si tu n'existais pas,

Dis-moi, pour qui j'existerais,

Pour qui vibrerait mon cœur,

Pour qui mes rêves et mes pensées ?


Tu es là, près de moi,

Comme un rayon de soleil,

À faire la lumière sur ma vie,

Pour que j'en oublie le clair-obscur.


Et si tu n'existais pas,

Je serais une âme en  peine,

À errer dans ce monde en folie,

À chercher, désespéré, un coin de ciel bleu.

 Tu es là près de moi,

Comme une hirondelle,

À faire le printemps dans ma tête,

Chaque jour qu’il m'est donné de vivre.



Et si tu n'existais pas,

Pourquoi tant de beauté,

Pour qui les montagnes, les forêts,

Pour qui la mer, le soleil et le sable chaud ?


Tu es là près de moi,

Et cela suffit à ma vie de pèlerin

Heureux de traverser ce monde,

Et de faire le reste de ce voyage avec toi.




Et si tu n'existais pas,

Pourquoi le reste existerait,

Pour qui les fleurs s'épanouiraient,

Pour qui les étoiles dans le firmament,

         

Tu es là près de moi,

Comme un soldat de l'amour,

À faire la paix dans mon âme,

C’est grâce à toi qu'elle y voit plus clair.



Et si tu n'existais pas,

Dis-moi, pour qui j'existerais,

Pour qui vibrerait mon cœur,

Pour qui mes rêves et mes pensées ?


Tu es là près de moi,

Et mon cœur déborde de joie,

Toi et moi, c’est pour la vie,

Et la poésie, pour faire de notre amour,  les louanges.



Christian Bailly

Tous droits réservés

18/08/2021

Le temps des galoches

 


Quand elles étaient neuves, nous étions fiers comme Artaban,

Mais neuves, elles nous faisaient souffrir jusqu'à les maudire.

Il nous fallait du temps et de la patience pour les attendrir,

Tant elles étaient sévères avec nos pieds sensibles d'enfant.

 

Que de chemins parcourus, à courir à travers les champs.

Elles étaient bien solides pour résister longtemps au temps.

Même un peu grandes au début, pour être portées durablement.  

Elles devaient affronter tous nos jeux de garnement turbulents.

 

Un jour par semaine, le dimanche, elles étaient resplendissantes,

Avec du cirage "ça va seul", de l'huile de coude et la brosse à reluire,

Un autre jour, bien crottées, en particulier le jeudi après-midi, à courir

À travers la campagne, lourdes de sa glaise humide et pesante. 

 

Comme tous, je n'avais qu'une paire, pour faire toute une semaine

De galopin pressé de grandir et de partir vers d'autres horizons,

Alors qu'aux pieds, de belles ampoules, nous faisions encore la moisson.

Comme il est loin ce temps des galoches ! Une époque bien lointaine !

 

Mais le pire…

Le pire, c'était qu'aux beaux jours,

Le cuir de nos sandales n'était pas plus tendre…




Christian Bailly

Tous droits réservés 

14/11/2025

jeudi 13 novembre 2025

Dis !

  




La légèreté transparait à travers les mouvements des deux femmes représentées ici. Picasso répond à un traumatisme général dû à la Grande Guerre en représentant des femmes aux corps monumentaux, féconds, libres et dansants. En outre, sur le plan plus personnel, l'artiste se réjouit de sa nouvelle vie de père.

Ce poème a été écrit un peu avant la fin de la dernière période de confinement pendant la pandémie de Covid…

Les périodes de confinement :

Du 17 mars au 11 mai 2020 non inclus, soit 1 mois et 25 jours ; 

Du 30 octobre au 15 décembre 2020 non inclus, soit 1 mois et 15 jours ; 

Du 3 avril au 3 mai 2021 non inclus, soit 28 jours.




Même sous grand soleil, les jours sont gris,

Sans relief, monochromes, monotones...

Jour après jour, blême, est notre vie.

Depuis un an, plus rien ne nous étonne.


Pas de restaurants ouverts, avec du bon vin,

Celui qui donne de belles couleurs aux joues,

Pour partager délicieux petits plats et bon pain.

Bouclés, ces lieux où de belles amitiés se nouent.



Le Peintre du Bonheur - Yoël Benharrouche.


Pas de froufrous, dans les rues désertées,

Qui chatoient sous les pas des jeunes filles,

Quand elles appellent le printemps, en beauté,

Alors, dans leurs boucles rebelles, le soleil brille.


Pas de musique, pour faire danser la jeunesse.

Ces tubes vibrants qui bercent leurs vingt ans,

Et nous font pressentir nos jours de vieillesse.

Non, depuis un an, nous vivons hors du temps.



Le déjeuner des Canotiers Renoir Pierre-Auguste


Dis, quand reviendront-ils nos jours de liberté,

Sans contrainte, ni dérobés par tous ces décrets,

Nos jours d'amitiés non feintes, de convivialité,

Qui nous font voir la vie sous de bons côtés ?


Dis, quand couperont-ils enfin notre fil à la patte ?

Quand ne serons-nous plus tels des chiens en laisse ?

Quand cesserons-nous de rentrer à la hâte ?

Chaque jour passé, le moral des troupes baisse !


Le bonheur de vivre (revisité) par Véronique Rose Claire Morin


Dis, quand reviendront-ils ces jours heureux,

Sans masques qui aseptisent ce monde contaminé ?

Dis quand reviendra-t-il ce bonheur doucereux,

Dont nous étions si peu conscients, si détachés ?


Quand les sourires illumineront-ils nos visages ?

Quand verrons-nous des baisers se faire voler

Sur les bancs publics, sous les porches, sur la plage ?

Quand nous rendront-ils notre liberté confisquée ?



Tout le bonheur du monde est dans l'inattendu - Chantal Gm


Dis ! Dis-moi nos jours heureux…

Ceux de nos vertes années

Au goût du miel de nos aveux

Conjugués avec le verbe aimer…



Christian Bailly 

Tous droits réservés 

27/04/2021

mercredi 12 novembre 2025

Le soleil de l’homme

 

Combien de femme sacrifiée faudra-t-il, pour que cesse cette barbarie ?

Combien de femmes lapidées faudra-y-il, avant que ne cesse cette infamie?


La pécheresse - Henryk Siemiradzki


Combien de femmes encore vivantes, sous leurs linceuls, cloîtrées,

Avant de les voir émancipées, enfin libres de vivre leurs destinées ?


Naissance du monde - Emmanuel DORRE


Combien de jeunes filles en fleur privées de leurs droits à la connaissance

Pour mieux les asservir aux hommes, les enchaîner à l'ignorance ?

Musulmane par Zor


Combien de temps faudra-t-il à la barbarie et l’ignominie pour comprendre

Pour mesurer à quel point, la femme est l'avenir de l'homme, des hommes ?


Naissance du monde - Emmanuel DORRE


Faut-il retourner aux heures sombres de l'humanité, à sa genèse

Pour tout recommencer, pour réaliser que notre monde ne serait plus

Sans leurs ventres, sans leurs cœurs, sans leur amour inconditionnel ?


La femme enceinte au divan rouge -Johanne Molaison


Rien au monde ne peut justifier de pareils châtiments, de pareilles cruautés,

Pour le simple fait d'être une femme, d'exister.

Et si la femme est impure, comme ils le déclament,

Alors qu'ils regardent d'où ils viennent, des entrailles de leurs mères,

Et ce qu'ils sont devenus, aveuglés par l'ignorance et l'obscurantisme.


Naissance de cupidon par Maître de Flore


Maudits soient les hommes qui usent et abusent de leurs pouvoirs

Pour tourmenter le giron qui les conçoit et qui les fait naître,

Qui met au monde leurs frères, leurs sœurs et leurs enfants,

Car le soleil de l'homme, c'est la femme... Depuis la nuit de temps…


Soleil couchant - Guy BARON



Christian Bailly
Tous droits réservés
27/08/2021

lundi 10 novembre 2025

À Derek

 




À Derek


Mon âme porte le deuil,
Vêtue du voile sombre du souvenir pour un ami disparu.
À mon viel ami, mes respects...
Un ami au cœur noble et bienveillant,
Un des derniers héros de la grande guerre,
Un valeureux soldat venu sauver notre liberté,
Un mari délicat et prévenant pour sa femme,
Un père aimant et obligeant pour ses enfants,
Un homme dont je suis fier d'avoir traversé le destin.

Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Notre amitié, elle s'était affranchie de toutes ces années
Qui nous séparaient et nous réunissaient à la fois.
Alors que rien ne pouvait présager de notre rencontre,
Nous avons eu cette chance extraordinaire, ce bonheur
De connaître, de nos deux destins, ces instants privilégiés,
Ce fut un réel honneur pour moi.

Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Notre toute première rencontre, nos doutes
Les balbutiement d’une amitié qui se cristallisa
Au fil des ans, à chacune de nos retrouvailles.
Au cours de nos soirées, nos rires, nos enfantillages,
Nos longues conversations, sur la vie, le monde,
Oublieux des barrières de la langue,
Des divergences politiques de nos pays
Les hommes savent faire ce que les états ne savent pas.

Grâce à l’amour, grâce à l’amitié…
Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Tu nous as fait découvrir la campagne du Yorkshire,
Si belle, encore un peu sauvage, tellement romantique.
J’y ai laissé une partie de mon cœur et de mon âme.
Une terre accueillante, elle respire la générosité.

Je revois ses rivières, ses collines, ses vallées,
Elles font les Yorkshire Dales que j’aime tant.
Je revois ses prairies bordées de murs sans âge,
Au pied desquels poussent les jonquilles,
Derrière lesquels paissent les swaledals,
Je revois ses abbayes grandioses et mystérieuses,
Tous ces paysages fascinent encore mon esprit poète.


Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Nos "parties" au "Bay Horse", devant de savoureuses lagers
Tu m'avais appris à les savourer, à découvrir les meilleures.
Nous oubliions les années, les tourments de la vie.
Mes papilles se souviennent aussi de ton curry,
Mais aussi de ton délicieux breakfast, ses œufs brouillés,
Son bacon ; tu te levais de bon matin pour notre plaisir.

En ce jour, que je n’aurais point voulu voir poindre,
Images après images, les souvenirs me submergent.
J’aurais voulu être près de toi, le verre à la main,
Pour te saluer, te remercier d’avoir été là, dans ma vie.
Mon ami… Mon viel ami, sans toi mon cœur est chagrin

Avec mes plus belles amitiés,

Paix à ton âme !




Derek 



My soul is mourning
Dressed in the dark veil of remembrance for a missing friend
To my old friend, my respects...
A friend with a noble and benevolent heart
One of the last heroes of the great war
A brave soldier who came to save our freedom.
A delicate and considerate husband for his wife
A loving and helpful father to his children
A man whose fate I am proud to have crossed.

Derek, my friend, I will never ever forget
Our friendship, it had broken free from all these years
Who separated us and brought us together at the same time.
While nothing could predict our meeting,
We had this extraordinary luck, this happiness
To know, of our two destinies, these shared moments,
It was a real honor for me.

Derek, my friend, I will never ever forget
Our very first meeting, our doubts
The stammering of a friendship that crystallized
Over the years, at each of our reunions.
During our evenings, our laughter, our childishness,
Our long conversations, about life, the world,
Forgetting language barriers,
Political differences in our countries
Men know how to do what states don't know.
Thanks to love, thanks to friendship ...

Derek, my friend, I will never ever forget
You made us discover the Yorkshire countryside, 
So beautiful, still a little wild, so romantic.
I left part of my heart and soul there.
A welcoming land, it exudes generosity.
I see again its rivers, its hills, its valleys,
They make the Yorkshire Dales that I love so much.
I see again its meadows bordered by ageless walls,
At the foot of which the daffodils grow,
Behind which the swaledals graze,
I see again its grandiose and mysterious abbeys,
All these landscapes still fascinate my poet spirit.

Derek, my friend, I will never ever forget
Our "parties" at the "Bay Horse", in front of tasty lagers
You taught me to savor them, to discover the best.
We forgot the years, the torments of life.
My taste buds also remember your curry,
But also your tasty breakfast, its scrambled eggs,
Its bacon; you got up early in the morning for our pleasure.

On this day, which I would not have liked to see dawning,
Images after images, memories overwhelm me.
I would have liked to be near you, glass in hand,
To say hello, to thank you for being there in my life.
My friend ... My old friend, without you my heart is sorrow

With my best regards,

Peace to your soul !


Christian Bailly
Tous droits réservés
19/09/2021

Reine de Saba

 Illustration: Photo d'art par Michel Richard 

                    https://www.facebook.com/michel.richard.315 
                    www.michel-richard.com


Ses mains effleuraient son corps,

De ses désirs ardents, il était l’amphore.

Elle espérait de sublimes extases,

Impatiente que son amant l’embrase.

 

Aux ivresses de ses profondeurs,

Elle devait ses intimes bonheurs,

Elle rêvait pleinement lui appartenir,

Lui confierez son destin, le devenir.

 

Sous son mont de Vénus, un volcan.

Elle le croyait éteint depuis longtemps.

Il s’était réveillé sous les doigts talentueux

De cet homme au regard langoureux.

 

Elle était sa reine des mille et une nuits.

De l’amour fou, il lui révéla les fééries.

Elle n’avait que son corps de déesse

À lui offrir, pour uniques richesses.

 

Il l’avait couverte d’or et de baisers,

De perles et de caresses empressées,

Il avait fait d’elle sa reine de Saba,

En une seule nuit de sulfureux ébats.

 

Christian Bailly

Tous droits réservés 

25/09/2021

Cuir et dentelle

Illustration:    Photo d'art par Michel Richard
                        https://www.facebook.com/michel.richard.315
                        www.michel-richard.com



Sous le cuir noir et la dentelle,

Une peau de velours,

Une tigresse en amour.

Elle dissimule ses rêves de demoiselle.



Sous les baisers et les caresses,

Une peau de satin,

Tantôt ange ou catin.

Elle aime bien dominer la diablesse.



Elle fait de moi son fidèle esclave,

Sur les draps de soie,

Je suis devenu sa proie.

De sa tyrannie, j'espère les entraves.



Sur moi, elle exerce sa souveraineté

Morsures ou baisers

Douceur ou cruauté

Pour cette lionne, je me suis damné.



Sous la dentelle et le cuir noir,

La douceur ou la douleur,

Sources de mon bonheur.

Un amour diabolique, sur le fil du rasoir.



Christian Bailly
Tous droits réservés 

28/09/2021

La Marinette

  


Sous le ciel azuré de Sète,

Elle était fière la Marinette,

Toutes rames dans l'eau

Du magnifique étang de Thau,

En partance pour Loupian,

Pour se payer du bon temps.

Oublier de la Covid, le mauvais vent.

Huîtres, moules et petit vin blanc

Firent l'affaire de son barreur 

Et peuchère, de tous ses rameurs.

Sur le retour à travers les bancs

Elle se disait sa bonne fortune,

Et remerciait vivement Neptune.

Pour sûr,

Au mas de Joep, elle retournerait

Avant le prochain mois de mai !





Texte et Photos Christian Bailly

Tous droits réservés

16/08/2021