mardi 24 juin 2025

Tapage

 

Jon Wassom



Ô Mon Bel-Ami…

Dans les sillages

De mon destin,

J'ai trouvé l'amour

Au détour d'un chemin.

Il avait ton visage,

Et tes beaux atours.



Sur les rivages

De nos désirs,

J'ai senti le bonheur

Interdit m'étourdir,

Effacer les ravages

De mes peurs.


du net



Ô Mon amant …

Mon cœur en cage

Dans ton cœur,

C'est laissé gagner

Par l'ardeur

De tes suffrages,

Sans rechigner.



À nos corps, la rage

De nous aimer,

Dans la passion,

L'indécente volupté.

Oublions d'être sage,

Cédons à la tentation.



ArtSenya




Ô Mon amour…

Écoute le tapage

De mon âme pervertie

Par mon cœur,

Écoute l'euphorie

De ses hommages,

Entends son bonheur.


du net

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

24/02/2016

jeudi 19 juin 2025

Vagues... À l'âme

 Vagues... 

        ... À l'âme




Je sens votre souffle sur mon corps engourdi,
Trop tard, vous venez à bout de mes réticences. 

J'entends dans vos murmures langoureux,
La complainte lancinante du temps qui m'échappe. 

Vous bercez obstinément mon âme mélancolique,
Et revenez, sans relâche, à la charge, en lames profondes. 

Comme de vieux galets usés par votre patience,
Mes pensées s’émoussent, se vident de leur substance. 



Vous ensablez irrémédiablement mon esprit encombré,
Pour dans vos courants vigoureux, m'emporter. 

Vous m'embarquez pour vos contrées lointaines,
Où, d’illusions en désillusions, mon âme se décompose. 

Étrange refrain que le vent dans les voiles de mon âme, 
Il me souffle des vers que je sauve avant qu’ils ne s’envolent, 

Sur la palette monochrome du registre de mes confessions, 
Où mon vague à l’âme s’écrit en mascarets poétiques. 

Je fige ici un instant de ma modeste existence d’humain, 
Tandis que vous continuez vos sempiternels assauts. 




Texte et Photos (Sète) Christian Bailly
Tous droits réservés
21/10/2019

vendredi 13 juin 2025

Parfois

 




Parfois,

Il me prend de vouloir plonger

Dans tes flots obscurs et agités,

Pour me laisser emporter,

M'abandonner.

Dans tes abysses, sombrer,

Pour m'oublier,

Être oublié,

Oublier ce monde qui ne me fait plus rêver,

Cette terre que les hommes ont condamnée,

Pour oublier la haine, la violence, les incivilités,

Les guerres, depuis trop longtemps, déclarées,

Et celles qui couvent encore, prêtes à éclater.


 


Parfois,

Je veux sombrer dans tes flots obscurs et agités,

Lesté par le poids de mes péchés,

Pour lesquels je n'ai aucun regret à formuler,

Leur offrir sans réticence mon âme damnée,

Que ses errances ont épuisée,

Et mon corps de dépravé,

Usé par ses dérives avérées.

Je veux abdiquer,

Aux ivresses des profondeurs, ne pas résister,

Et aux chants de sirènes, succomber,

Pour qu'elles me fassent oublier

Ma pitoyable réalité

D'homme.

 


Et puis non ! 

Je veux me baigner dans tes flots irisés et apaisés,

Pour y trouver la paix de mon âme fragilisée,

Par la vie et ses déconvenues répétées.

Je veux, par tes gerbes perlées de soleil, être ondoyé,



Épuré de mes fautes et de ma médiocrité,

Purifié de mes chimères emportées et noyées,

Pour renaître et de mes démons être libéré,

Par toi, je veux être épargné et sauvé,

Pour exister,

Aimer et être aimé...



Texte et photos Christian Bailly

Tous droit réservés

13/06/2025


mercredi 11 juin 2025

Au-delà de la mort

 


Au-delà de la mort…

Rien ne me sera plus douloureux que d'être privé de toi,

Que de ne plus sentir, chaque jour, ton regard sur moi,

Que de ne pouvoir continuer à te toucher, à te respirer,

Et d'être là, à regretter ces moments passés à tes côtés.


Carolus-Duran


Rien ne sera plus douloureux que de devoir rester silencieux,

Que de ne pouvoir continuer à écrire ces mots langoureux,

Que de devoir taire pour toujours l'expression de mes désirs,

Et d'oublier à jamais nos folies consommées, nos plaisirs.


Egalité devant la mort - William Bouguereau


Au-delà de la mort…

Rien ne me sera plus douloureux que d'être dépouillé

De ton épaule, de tes bras, de tes étreintes et tes baisers,

Que de ne plus respirer le même air que toi, le nez au vent,

Et de ne plus partager un rayon de soleil au couchant.


du net


Rien ne sera plus douloureux que de ne plus écouter, à deux,

Le refrain des vagues ou des oiseaux, le chant amoureux,

Que de ne plus partager nos silences sereins et complices.

Devrai-je, là où je serais, sans mot dire, vivre ce supplice ?


Alexander Levich



Au-delà de la mort…

Rien ne sera plus douloureux que de devoir me résigner

À sentir mon corps être insensible et mon cœur se briser,

Que de laisser le néant m'envahir pour éteindre ma flamme.

Cette flamme valeureuse dont l'amour était devenu l'oriflamme.


Philippe de Champaigne - Saint Augustin (détail)


Rien ne sera plus douloureux que de voir effacer sur le sable

Nos pas imprimés côte à côte, par les flots du temps coupable.

Que de voir le monde continuer sa course folle et opiniâtre,

Alors que sur mon existence tombera le rideau de théâtre.


du net


Non ! Non, rien ne peut être plus douloureux…

Que le martyre du partir, loin de toi…

Au-delà de la mort…


Anthony van Dyck - Saint Sebastian


Christian Bailly
Tous droits réservés 
10/06/2025

samedi 7 juin 2025

Le rimailleur

 

Anne Marie Torrisi - Le poète 

 

Je suis le rimailleur,

Le jongleur des mots,

Des rimes, le cueilleur,

Le chasseur des maux.

 

Un simple rémouleur,

Qui aiguise son âme,

Ses histoires de cœur,

Et déclare sa flamme. 

«Homme dans un café» (1912) de Juan Gris.



Je suis le rimailleur,

En dehors du temps,

Je rime ici et ailleurs,

Je vis à contretemps.

 

Je suis le passeur,

Vers un monde éthéré,

Pour tous les rêveurs

D’amour et d’éternité.


Mazouz Hacène - Réflexion

 

Je suis le rimailleur,

Je poétise la vie,

Pour la faire meilleure,

Oublier nos phobies.

  

Je suis le rémouleur

J’affûte ma plume,

Je polis la douleur,

J’adoucis l’amertume.


Marc Chagall

 

Je suis le rimailleur,

Je traverse la vie,

Comme un pauvre hère,

Avec mon baluchon

De rimes et de vers,

Que je dispense

Sur les routes caillouteuses

De notre monde mercantile.


 

Chemin à travers la campagne - Eric Bruni


Je suis le rimailleur,

D’entre les murs

Mon âme s’envole

Vers des contrées

Oniriques et lointaines,

Où l’amour rime avec la rose

La rose avec la mort

La mort avec l’éternité

L’éternité avec l’immensité

L’immensité avec l’oubli

L’oubli avec finalité…

 

Je suis le rimailleur

Je rime selon mon humeur…


Je suis un rimailleur, à l'oubli, je suis condamné.

Je laisse aux illustres noms de la poésie,

Le titre de poète et le privilège de la postérité.

Dans l'ombre du temps déjà je m'évanouis...

je suis le rimailleur...

Je suis le rima...

Je suis le...

Je suis...

Je...

...



L'Eternité d'après un poème d'Arthur Rimbaud par Ida


Christian Bailly

Tous droits réservés

10/10/2020 modifié le 07/06/2025

jeudi 29 mai 2025

Réjouis-toi !

 






Réjouis-toi,

Mon amour, réjouis-toi !

Nous aurions pu ne jamais nous connaître,

Dans la nuit, j'aurais pu ne pas te voir apparaître.

Alors, les étoiles, pour nous, n'auraient pas scintillé.

Nos chemins auraient pu ne jamais se croiser.



Même si pour certains, notre union n'a rien de sacré,

Devant les hommes, nous nous sommes mariés.

Personne, même la mort, ne pourra nous séparer,

Jusqu'au bout, nous irons, les mains enlacées.





Réjouis-toi,

Mon amour réjouis-toi !

Pour toi, je serai toujours là, tout près de toi.

J'ai fait tout ce chemin pour arriver sous ton toit.

Où je continue d'écrire ces serments poétiques,

Où je te prouve, de notre amour, le magique.



Je te dois tout, de ce don venu de je ne sais où.

Il fait de moi ce vieux rimailleur un peu fou,

Prêt à écrire ton nom sur tous les murs de la ville,

Jusqu'à ce qu'un jour ma plume prolifique vacille.



Mais réjouis-toi mon amour,

Réjouis-toi !

Longtemps encore, j'aurais cette persistante fièvre,

Pour écrire tous ces mots, et les déposer sur tes lèvres,

Pour qu'à jamais, ma poésie soit ce jardin enchanté,

Où, comme au tout premier jour, j'aime te retrouver.


Je t'aime !




Texte et photos : Christian Bailly
Tous droits réservés
27/05/2025

jeudi 15 mai 2025

La Mamma Di Rosa

 




Place de l’Hospitalet,

Dans le "Quartier Haut",

Lascive et dénudée,

Pulpeuse et voluptueuse,

Telle une diva,

La Madone de Sète,

Aux formes généreuses,

Aux rondeurs palpables,

Ne laisse personne de marbre.

Elle trône et se pavane

Sur son pouf de pierre.




Dans ses yeux azurés,

Écarquillés sur le monde,

Ses rêves de jeunesse.




Lèvres écarlates et sensuelles,

Surtout, ne dites pas d'elle

Qu’elle fait mauvais genre.




Non ! C'est une amoureuse

Imperturbable et fidèle…

Elle attend, impatiente,

Le retour de son marin,

Pour lui faire oublier

De la mer, le mauvais grain.




Sous sa chair opulente,

Assurément, je vous le dis,

Vibre un cœur gros comme ça

Capable d'amour démesuré…



Christian Bailly
Tous droits réservés
23/02/2022

Les vieux tilleuls

 

Ils sont encore là les beaux tilleuls qui ombrageaient ma jeunesse,

Je suis ému de voir ces ancêtres, qui ont bercé mes vertes années,

Résister au temps qui passe, et accuser le coup de la vieillesse,

Eux qui ont assisté à tant de fêtes foraines, à tant de quatorze juillet...


Origine: Cézy Thèmes Hier et Aujourd'hui


Je les revois au printemps, taillés court comme des condamnés,

Puis renaître, jour après jour, avec leur vigueur toute printanière.

Combien de fois n'ai-je pas cueilli leurs petites fleurs parfumées ?

Ils aromatisaient nos tisanes du soir, l'hiver, près de la cuisinière. 




Malgré leurs silhouettes vieillissantes, quelques excroissances

Qui déforment leurs troncs centenaires, telles de virulentes tumeurs,

Et ces quelques meurtrissures béantes qui fragilisent leur existence,

Ils résistent, ils bravent les étés chauds et des hivers, la rigueur.



Sous leurs ombrages, un banc s'offrait à nos derrières d'enfants.

Là, nous nous régalions des  carambars et malabars de l'épicerie.

J'y revois mon grand-père, avec des amis, à palabrer un instant,

Oublieux de sa peine qu'il ne ménageait pas et de son corps endolori.




Ils sont encore là les beaux tilleuls de cette petite place du village,

Où raisonnaient nos frappes dans les ballons et nos cris de galopins.

Ils étaient l'épicentre de notre jeunesse dont il faut tourner la page,

Même si en chacun de nous, battent encore nos cœurs de gamins,


Origine: Cézy Thèmes Hier et Aujourd'hui

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

13/05/2025

samedi 10 mai 2025

Ressac

 





Dans le ressac, je noie mon vague à l'âme.

Où sont donc passées mes vertes années ?

Emportées par les courants du temps assassin,

Pour des abîmes d’où elles ne reviendront jamais,

Où gisent déjà les épaves de mes souvenirs.

Enfouis avec elles, mes rêves secrets d'adolescent.



Parfois, il m'arrive de faire une plongée en apnée,

Dans ces abysses obscurs et impénétrables,

Pour redécouvrir de vagues réminiscences

D’instants de bonheur qui me font chaud au cœur,

Des moments mémorables de joies, bien ancrés,

Mais aussi des images floutées par les défaillances

D'une mémoire qui se fait plus souvent scélérate.

Heureusement, j’y rencontre quelques sirènes,

Subjugué, je me laisse emporter sans résister,

Et je retrouve, dans leurs miroirs sans tain,

Toutes ces belles âmes qui ont traversé ma vie

Pour un bal musette sans orchestre ni cotillons.



Dans ses profondeurs devenues insondables,

Se cachent aussi mes regrets et mes remords.

Parfois, dans la tourmente, ils remontent à la surface,

Renfloués par je ne sais quelles pensées importunes,

Alors, dans le ressac, je noie mon vague à l'âme,

Puis je reprends doucement le cours de ma vie…

Libéré…






Texte et photo : Christian Bailly
Tous droits réservés

05/05/2024