Alors même que les jeunes feuilles, à peine, éclosent,
Que le soleil, encore timide, repousse l'hiver morose,
Sous le tapis de feuilles mortes, prêtes à bientôt se briser,
Une multitude se réveille des froideurs qui l'ont enkylosée.
Parmi ce monde qui grouille de vie et d'un indicible espoir,
Le bonheur germe en silence pour éclore en perles d'ivoire,
Des bienfaits de la tiédeur filtrée par la canopée en devenir,
Il tire la force de soulever les corps morts destinés à pourrir.
Jour après jour, de l'humus, ces brindilles fragiles émergent,
Pour, à la date dite, nous offrir leur innocence de vierge.
Un tapis émeraude recouvre les restes d'une génération
Qui a fait son temps, pour voir éclore une nouvelle saison.
Au premier jour de mai, alors que les hommes se réjouissent,
Ces brindilles graciles, nimbées de bonheur, s'épanouissent
Pour devenir les emblématiques messagères des travailleurs,
En ce moment de revendications pour un monde meilleur...
Christian Bailly
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01/05/2025