jeudi 15 mai 2025

La Mamma Di Rosa

 




Place de l’Hospitalet,

Dans le "Quartier Haut",

Lascive et dénudée,

Pulpeuse et voluptueuse,

Telle une diva,

La Madone de Sète,

Aux formes généreuses,

Aux rondeurs palpables,

Ne laisse personne de marbre.

Elle trône et se pavane

Sur son pouf de pierre.




Dans ses yeux azurés,

Écarquillés sur le monde,

Ses rêves de jeunesse.




Lèvres écarlates et sensuelles,

Surtout, ne dites pas d'elle

Qu’elle fait mauvais genre.




Non ! C'est une amoureuse

Imperturbable et fidèle…

Elle attend, impatiente,

Le retour de son marin,

Pour lui faire oublier

De la mer, le mauvais grain.




Sous sa chair opulente,

Assurément, je vous le dis,

Vibre un cœur gros comme ça

Capable d'amour démesuré…



Christian Bailly
Tous droits réservés
23/02/2022

Les vieux tilleuls

 

Ils sont encore là les beaux tilleuls qui ombrageaient ma jeunesse,

Je suis ému de voir ces ancêtres, qui ont bercé mes vertes années,

Résister au temps qui passe, et accuser le coup de la vieillesse,

Eux qui ont assisté à tant de fêtes foraines, à tant de quatorze juillet...


Origine: Cézy Thèmes Hier et Aujourd'hui


Je les revois au printemps, taillés court comme des condamnés,

Puis renaître, jour après jour, avec leur vigueur toute printanière.

Combien de fois n'ai-je pas cueilli leurs petites fleurs parfumées ?

Ils aromatisaient nos tisanes du soir, l'hiver, près de la cuisinière. 




Malgré leurs silhouettes vieillissantes, quelques excroissances

Qui déforment leurs troncs centenaires, telles de virulentes tumeurs,

Et ces quelques meurtrissures béantes qui fragilisent leur existence,

Ils résistent, ils bravent les étés chauds et des hivers, la rigueur.



Sous leurs ombrages, un banc s'offrait à nos derrières d'enfants.

Là, nous nous régalions des  carambars et malabars de l'épicerie.

J'y revois mon grand-père, avec des amis, à palabrer un instant,

Oublieux de sa peine qu'il ne ménageait pas et de son corps endolori.




Ils sont encore là les beaux tilleuls de cette petite place du village,

Où raisonnaient nos frappes dans les ballons et nos cris de galopins.

Ils étaient l'épicentre de notre jeunesse dont il faut tourner la page,

Même si en chacun de nous, battent encore nos cœurs de gamins,


Origine: Cézy Thèmes Hier et Aujourd'hui

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

13/05/2025

samedi 10 mai 2025

Ressac

 





Dans le ressac, je noie mon vague à l'âme.

Où sont donc passées mes vertes années ?

Emportées par les courants du temps assassin,

Pour des abîmes d’où elles ne reviendront jamais,

Où gisent déjà les épaves de mes souvenirs.

Enfouis avec elles, mes rêves secrets d'adolescent.



Parfois, il m'arrive de faire une plongée en apnée,

Dans ces abysses obscurs et impénétrables,

Pour redécouvrir de vagues réminiscences

D’instants de bonheur qui me font chaud au cœur,

Des moments mémorables de joies, bien ancrés,

Mais aussi des images floutées par les défaillances

D'une mémoire qui se fait plus souvent scélérate.

Heureusement, j’y rencontre quelques sirènes,

Subjugué, je me laisse emporter sans résister,

Et je retrouve, dans leurs miroirs sans tain,

Toutes ces belles âmes qui ont traversé ma vie

Pour un bal musette sans orchestre ni cotillons.



Dans ses profondeurs devenues insondables,

Se cachent aussi mes regrets et mes remords.

Parfois, dans la tourmente, ils remontent à la surface,

Renfloués par je ne sais quelles pensées importunes,

Alors, dans le ressac, je noie mon vague à l'âme,

Puis je reprends doucement le cours de ma vie…

Libéré…






Texte et photo : Christian Bailly
Tous droits réservés

05/05/2024

Blessure

 

De ton amour,

J'ai senti la flamme.

De ton désir,

J'ai senti la lame.




Entre mes fesses,

Le sublime de sa raideur.

J'ai pressenti l'ivresse,

De mes profondeurs.



De ton travail,

J'ai découvert la rage.

Dans mes entrailles,

Tu as semé l'orage.

De douleur, 

Mon corps a saigné.

De bonheur,

Mon cœur a pleuré.



Christian Bailly

Tous droits réservés 

25/07/2022

mercredi 7 mai 2025

Épanchement

 



Fasciné, je te contemple,

Avec mes yeux d'enfant gâté,

Et je me laisse emporter

Par mes rêveries sollicitées

Par ton immensité

Sauvage et tonitruante...

Onde tumultueuse et majestueuse

Tu inspires ma plume humble et respectueuse.

Tu es mer fructueuse,

Tu es mère généreuse,

En toi, je puise ma force de vivre impérieuse.











 


Texte, photos et vidéo : Christian Bailly
Tous droits réservés
08/12/2021

samedi 3 mai 2025

Si je pouvais…




Mon Ami, Mon amour, Mon homme !


Si je pouvais compter le temps…

Le temps qui me reste…

J’aimerais le compter

En baisers,

En mots d'amour,

Pour oublier les années,

Les mois, les jours,

Les heures, les minutes,

Les secondes qui me séparent

De mon funeste départ,

De l’instant fâcheux

Où je devrais te quitter.




J’aimerais le compter, ce temps…

En bonheur de vivre avec toi,

En jours à passer près de toi,

En pas faits à tes côtés,

En grains de sable sous tes pieds,

En poésies

que tu m'inspires.





J’aimerais compter ce temps,

En étreintes,

En vagues de désirs

Qui nous submergent,

En nuits d'amour et d'ivresse

Qui nous épuisent,

En matins câlins

Qui nous surprennent,

En distance parcourue sur ton corps

Par mes caresses,

En désirs, en plaisir,

En jouissances,

Et connaître de la petite mort,

La morsure,

Autant de fois qu'il faudra

Pour ne pas voir venir

La véritable faucheuse.




J’aimerais compter ce temps…

En étoiles qui brillent dans tes yeux

Quand tu me désires,

En larmes de bonheur

Quand tu me fais heureux,

En soupirs, en gémissements,

En plaintes,

Quand doucement, tu me tortures.




Je voudrais compter ce temps précieux

En « je t'aime » tout simplement.

Mon ami, Mon amour, Mon homme,

Il me tarde d'être ton homme devant les hommes...



Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés 
15/01/2022

Le pont suspendu de Cézy

 

Adeline Thomas


Dans l'aurore naissante,

Des brumes opalescentes,

Le fleuron historique du village,

Surgit, sublime le paysage.


Adeline Thomas


Avec élégance, il enjambe

Du matin, au soir qui flambe,

L'onde qui flâne à ses pieds,

Apaisée, sans même sourciller.


Adeline Thomas


Fermement ancré dans sa terre,

Il a traversé toutes les guerres,

Réunissant les deux rives,

Où tout un monde s'active.


Adeline Thomas


Élancés vers l'azur, les piliers 

Veillent sur l'entrée du tablier

Qui s'élance avec assurance

Au-dessus des eaux en errance.



Frédéric Valdi


Sauvé des griffes du temps,

Il ressuscite aguerri et pimpant.

Des villageois, il fait le bonheur

Tous fébriles de fêter avec ferveur... 


Benoît Delaisse



Un pont réhabilité et rajeuni,

Entre  le passé et aujourd'hui,

Entre aujourd'hui et l'avenir,  

Pour les hommes, à jamais, les réunir


Adeline Thomas


Christian Bailly

Tous droits réservés 

03/05/2025


Cézy est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Cézy se tient sur la rive gauche de l'Yonne à 5 km en aval du centre de Joigny. La commune s'allonge le long de la rivière, suivant la courbe d'un méandre ; elle inclut une partie de la rive droite de la rivière, les Hectares, s'étendant en un point jusqu'au chenal appelé « dérivation de Joigny[1] ». Un pont suspendu enjambe l'Yonne, reliant Cézy à l'île de l'Entonnoir en direction de Saint-Aubin-sur-Yonne en rive droite.

https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9zy

Premier Mai

 


Alors même que les jeunes feuilles, à peine, éclosent,

Que le soleil, encore timide, repousse l'hiver morose,

Sous le tapis de feuilles mortes, prêtes à bientôt se briser,

Une multitude se réveille des froideurs qui l'ont enkylosée.





 
Parmi ce monde qui grouille de vie et d'un indicible espoir, 

Le bonheur germe en silence pour éclore en perles d'ivoire,

Des bienfaits de la tiédeur filtrée par la canopée en devenir, 

Il tire la force de soulever les corps morts destinés à pourrir.




Jour après jour, de l'humus, ces brindilles fragiles émergent, 

Pour, à la date dite, nous offrir leur innocence de vierge. 

Un tapis émeraude recouvre les restes d'une génération

Qui a fait son temps, pour voir éclore une nouvelle saison.



Au premier jour de mai, alors que les hommes se réjouissent,

Ces brindilles graciles, nimbées de bonheur, s'épanouissent 

Pour devenir les emblématiques messagères des travailleurs,
 
En ce moment de revendications pour un monde meilleur...



Christian Bailly
Tous droits réservés 
01/05/2025