jeudi 30 janvier 2025

Mordorure

  

Photo Didier Mur


Ambiance mordorée d'un jour d'hiver,

Où l'horizon se perd entre ciel et terre.

Sur la plage, errances fantomatiques,

Elles attendent que Jupiter abdique,



Qu'il se meurt, dans un bain vermeil,

Et se laisse aller à un profond sommeil.

Alors les ténèbres auront leur théâtre,

Décors de suie et d'ombres grisâtres.



Quand les âmes oubliées auront déserté

De cet instant figé à l'astre suspendu

Ne restera que l'attente de le retrouver.



Le retrouver...

De l'autre côté de ce monde consacré,

Renaissant des cendres froides de la nuit,

Pour une résurrection à jamais renouvelée.


Photo Michel Brel

Christian Bailly

Tous droits réservés

30/01/2025


Le vieil homme et la mer

 




Il est là, il ne résiste plus aux vagues du temps.

Il sait, au fond de lui, qu'un jour la dernière marée

L'emportera au loin, pour une autre contrée,

Où le temps cruel ne montrera plus les dents.



L'onde ridée, lui rappelle son visage creusé,

Martyriser par les épreuves cuisantes de la vie.

Il a beau y réfléchir, il n'a vraiment plus envie

De se battre contre les éléments obstinés.



Assis sur le rocher, ancré depuis des millénaires,

Il contemple longuement ce spectacle immuable.

Il se plonge dans son passé qu'il sait peu louable.

Que ferait-il donc de sa vie si c'était à refaire ?


Comme l'onde, il a connu bien des coups de tabac. 

Comme elle, il connaît des moments de quiétude,

Il sait, c’est d'elle qu'il a acquis ses certitudes.

Pour tous, la vie n'est faite que de hauts et de bas.




Mais à cet instant du coucher qui a tout du miracle,

La poésie de la nature est là, devant ses yeux.

Elle rend obstinément aux hommes prétentieux,

Dans une palette d'ocres et de vermeils, ses oracles.





Mais personne ne les entend...

Sauf le vieil homme et la mer,

Assis à regarder le couchant

Qui met le feu à la terre…

 

Texte et photos : Christian Bailly

Tous droits réservés

20/01/2025.

vendredi 24 janvier 2025

L'asile des mots

  


Autoportrait avec un ami par Raphaël



Quand les mots n'étaient plus qu'un asile

Pour me cacher, pour camoufler ma folie,

Je dissimulais cet amour singulier et interdit

Dans mes vers, l' "elle" travestissait l' "il"!



Ma honte, ce sentiment qui dérange,

Envahissait mon cœur en exil.

Ma honte, ce désir de mâle qui démange,

S'emparait de mon corps viril.

Ma honte, mon âme maudite et étrange,

Était prête à mettre un destin en péril.


Valérie Renoux



C'était sans compter sur l'amour véritable,

Celui qui est à la source de douces folies,

Celui qui se désintéresse de tous les non-dits,

Dans mes vers, les preuves irréfutables 


Ingrid Douchin


Aux mots, mes maux,

Sur une page immaculée.

À mes maux, des mots,

Pour enfin endosser

Ce moi, qui préfère les "il", aux "elles",

Ce moi, qui ouvre enfin ses ailes,

Pour une toute nouvelle destinée !


du net


Ma fierté, ce sentiment qui dérange,

M'a fait sortir de mon exil.

Ma fierté, ce désir qui me démange,

Épanouit mon corps indocile.

Ma fierté, mon âme déchue, la venge,

Prête à vivre ce destin qui se profile.



Alors…

Sur ma page blanche,

J'ose divulguer le "il".

Ma plume franche,

Dévoile mes amours virils.

En mots, mon Bonheur,

Sur ces pages partagées,

Pour exprimer, pour expliquer,

L'universalité des lois du cœur,

L'universalisme de l'amour.


Christian Bailly

Tous droits réservés 

001/02/2016

vendredi 17 janvier 2025

Mon amour, j'ai laissé…


Du net

 

J'ai laissé mon cœur transi sur ton oreiller,

Pour parler à ton oreille et rassurer tes rêves.


Du net


À ma place, j'ai laissé les draps tout froissés,

Pour que tu te souviennes de nos plaisirs.

 

J'ai laissé mes ardeurs sur notre couche,

Pour que tu t'impatientes de mon retour.


Pat Kelley 

 

J'ai laissé mon esprit errer dans la maison,

Pour que tu oublies le silence de l'absence.


Pat Kelley 

 


J'ai laissé, chez nous, l’empreinte de mon âme,

À toi seul prédestinée pour la vie, à jamais.

 

Loin de toi, je ne suis qu’une ombre vagabonde,

Une âme en sursis, un cœur sans raison d’être.

 

Alors

Je t'ai laissé tout de moi, le temps de notre séparation,

Pour être sûr de revenir me blottir dans tes bras,

 

Et te dire, je t’aime !


Ryan Stephen


Christian Bailly

Tous droits réservés

13/01/2025

lundi 6 janvier 2025

À l'heure où l'aurore...

 


À l'heure où l'aurore

Brode de fil d'or,

De la tête aux pieds,

Les arbres décharnés,

Et tisse de fil d'argent,

La prairie sertie de brillants,

La campagne se réveille

Baignée d'un rayon de soleil.




Les bœufs, insensibles

À cette beauté tangible,

Paissent, paisiblement,

Cette rivière de diamants

Étalée sous leurs sabots.



Dans la haie, en lambeaux,

Des corbeaux croassent,

Entre eux, ils bavassent

Comme des vieilles,

Tout en scrutant le ciel.



Aux pieds, des chênes,

Se joue une autre scène.

Des rouges-gorges sautillent

De brindilles en brindilles,

Picorent, le sol encore gelé,

Avant, de plus loin, s'envoler.





À l'affût, un vieux matou,

Sorti de je ne sais où,

Est à l'affût, devant ce mets.

Il serait mieux, à fainéanter

Devant le feu de cheminée,

Vivement en train de crépiter.



Un épervier, d’un poteau,

Semble observer de haut,

De ce monde, les merveilles.

Il scrute une proie qui s'éveille.

Une tragédie va se jouer,

Si personne ne vient la déjouer.





Moi, j'observe ce paysage

Qui résiste aux outrages

Du temps tenace qui passe.

Déterminé, sa route, il trace.



Je me rappelle mon enfance,

Dont il me reste les souvenances

De cette paisible campagne.

À jamais, elle m'accompagne.





Texte et photos : Christian Bailly

Les Chabins - 18380 - Ivoy le Pré - (Cher)

Tous droits réservés

06/01/2024

samedi 4 janvier 2025

Quand…

 

Quand nos yeux confiants se plongent

Dans l'âme où n'existe pas le mensonge,

Quand nos mains décidées se referment

Virilement sur les muscles fermes,





Quand nos lèvres, en feu, effleurent

Notre peau vibrante comme une fleur,

Sous les vents violents du désir

Qui ne rêve que de s'épanouir,




Quand nos corps s'enchevêtrent,

Pour ne devenir qu'un seul être.

Se mouvant à la faveur de l'amour,





Alors nos corps s'embrassent,

Alors nos chairs s'embrasent,

Pour s'acheminer ensemble vers la petite mort...





Christian Bailly

Tous droits réservés 

03/01/2024