lundi 31 mars 2014

Rédemption



Qu'il est long le chemin de la vérité !
Qu'il est interminable ce voyage obscur
Où des voies de l'amour on n’est point sûr
Où l'on garde son secret par charité.

Après de sombres années de silence,
Mon cœur muet s'ouvre, se dévoile.
Mon âme confie sa peine, ôte le voile.
A ma Mère, je fais l'ultime confidence,

De ne point être comme les autres,
De vivre dans le mensonge, l'infamie.
Mon indubitable vérité enfin s'épanouit.
L'objet de mes turpitudes se vautre.

A mon inexorable honte, un cœur s'ouvre,
Me rassure, me prouve son amour inespéré.
J'entends alors ses mots à peine escomptés.
D'aimantes, d'apaisantes paroles, il me couvre.

J'écoute son message de mère généreuse.
D'un revers, elle fauche cette lancinante peine,
Qui de ma vie, fût l'insoutenable souveraine,
Elle me libère de mes chaines honteuses.

Mon cœur vacille, mon âme enfin exulte.
De chaudes larmes débordent de bonheur,
Elles noient sans regrets ma vie de malheur.
Je renais des cendres de mon moi occulte.

Le soleil baigne mon berceau d'une lueur d'espoir,
Je sens sur moi se poser les ailes de l'amour…
Ma mère est là, elle m'entoure…
C'est la fin du purgatoire !


Ascencion, par Salvador Dali
Exposition Dali  2013 Centre Pompidou

C. BAILLY
Tous droits réservés
20/07/2010

Eau vive

Le Lot 

Sur ton corps dépouillé, l'eau vive
Endiablée court comme un feu follet.
Aventureuse et impertinente convive
Elle se joue de toi, te fait de l'effet.

Voluptueuse, hardie, elle se faufile
Là, où moi, je souhaiterais immiscer
Mes baisers et mes caresses agiles.
Sans détours, elle s'invite aux festivités.

De tes seins qu'elle durcit de sa froideur,
Elle titille les tétons sans vergogne,
Distribue sur ton ventre sa fraîcheur,
Se réchauffe de ton désir qu'elle besogne.

Sur ton corps dépouillé, l'eau vive,
Généreuse, étale sa rivière de diamants,
Te couvre de son innocence primitive,
Pour mieux faire de toi son amant.

Ensorcelé, tu abandonnes ta chair
A cette divine et savante maîtresse,
Qui sait de tes sens faire l'inventaire.
Jaloux, j'envie son insolente hardiesse.

Elle s'engouffre, là, où depuis longtemps,
Je convoite de faire un glorieux voyage.
Conquérante, elle fait sienne, en un instant,
Ce que je croyais être mon apanage.

Sur ton corps dépouillé, l'eau vive
Poursuit son chemin vers son destin,
Oubliant déjà sur toi ses prérogatives.
Infidèle, elle court vers un autre galantin.

Le froid bientôt te mord cruellement.
Les frissons de l'ivresse dissipés,
Déconfit, tu m'implores benoîtement.
J'ouvre mes bras, pour mieux te happer.

Infidèle amant, qu'allais tu chercher,
Dans ce ruisseau qui court la gueuse,
Quand mon cœur, à toi attaché,
Déborde d'affections amoureuses ?

Réchauffé par mon désir très assuré,
Tu présentes d'honorables allégations,
Que je ne puis plus longtemps refuser,
En signe ostentatoire de réconciliation.

Sur ton corps dépouillé, mes baisers
Courent comme des feux follets…
Sans  ton corps dépouillé, l'eau vive
Poursuit son chemin vers sa destinée…

Le Lot 



C. Bailly
Tous droits réservés
19/07/2010


dimanche 30 mars 2014

Accro de toi



Château de Fontainebleau
De toi, c'est incontestable, je suis accroc !
Il me suffit de te voir pour avoir les crocs.
De t'aimer, je suis conscient de ce raccroc.
A cet amour, promis! Je ne ferai d'accroc.
Parfois je me dis! Mais je l'aime de trop !
Mais vient à passer près de toi un escroc,
Qu'aussitôt, je l'avoue, je montre les crocs.
A tes cotés, trop heureux, je fais le fiérot.
Le soir, je quitte sans tarder le zinc du bistro
Pour te rejoindre vite, vite…Je file au trot.
A mon épanchement pour toi point de garrot.
Je t'aime ! C'est sûr ! C'est dans le tarot.
Pour toi, toujours prêt à faire mon numéro,
Je chanterai sous ton balcon Figaro ! Figaro !
En Amour, je veux devenir ton maestro,
Point de moderato tout en… Allegro !
Pour toi, sur ta couche, je serai ton torero.
Je te ferai valser à perdre la tête sur un tango
Je ferai de ton corps indécent un brasero.
Jour après jour, je resterai ton Roméo…
Jour après jour, j'écrirai pour toi mon romancero…






C. Bailly
Tous droits réservés
08/07/2010

vendredi 28 mars 2014

Offrandes

Hercule - Château de Vaux le Vicomte




Je n'ai que moi à t'offrir, 
  Alors si le cœur t'en dit,
Viens, viens me cueillir,
Le mien, pour toi, fleurit.

Nourri de ta réalité,
Bercé de ton Amour,
Arrosé de tes baisers.
Vers toi il accourt,





Hercule - Château de Vaux le Vicomte




Au travers des prairies,
Au dessus des mers,
Par delà mes rêveries,
Pour retrouver ta terre.

Enfouir ses racines,
Au fond de ton corps,
Satisfaire sa famine,
Pour enfin éclore,





Hercule - Château de Vaux le Vicomte



D'une fleur sauvage,
Qui se laisse conquérir,
Par les beaux suffrages,
De qui sait la faire languir.

Je n'ai que moi à t'offrir,
Le parfum de mon âme,
Que tu peux cueillir
Avant qu'elle ne se fane,







Hercule - Château de Vaux le Vicomte




Comme une rose écarlate,
Par un beau matin,
Dans la main indélicate,
D'un funeste destin.

Je n'ai que moi à t'offrir,
Aux modestes présents,
Aux lendemains au devenir
De tes nobles sentiments.









C. Bailly
Tous droits réservés
13/07/2010

Ivresse




Comme il me presse de goûter à ton cru,
De le découvrir comme un vin nouveau,
De me délecter de ton jus de jouvenceau,
Gouleyant, à souhait, par le plaisir accru,

D'en déguster les merveilles intimes,
Aux saveurs de tes fruits défendus.
D'en savourer le bouquet inattendu,
De m'enivrer, de sombrer dans l'abîme.

Comme il me presse de jouir de ce nectar,
Que l'on dit réservé aux seuls Dieux,
De m'en délecter en fermant les yeux,
De faire honneur à cette essence rare.

Et si à mon goût, je le trouve divin,
Je le tirerai, c'est sure, jusqu'à la lie,
Jusqu'à ce que la source enfin tarie,
Me demande grâce, d'y mette fin.

Ivre d'amour, je m'écroulerai à contrecœur
Dans un profond sommeil bien mérité,
D'où je m'éveillerai, au matin, plus assoiffé
Que jamais, de toi et de ta sublime liqueur.










C. Bailly
Tous droits réservés
07/07/2010

Communion



 Les premiers rayons de soleil éveillent
Nos sentiments engourdis par l'hiver,
Nous extirpent de ce sombre univers,
Dégourdissent nos cœurs en sommeil.

Une sève hardie parcourt enfin nos corps,
Appesantis par les frimas persistants,
Réchauffe nos membres somnolents.
Autour de nous la nature change son décor.

Audacieux, je te prends tendrement par la main,
Pris du désir de renouveler notre accord parfait,
Sous d'autres cieux bien moins contrefaits,
Là, où le monde vivant renoue avec son destin.

Un tapis tout en herbes folles s'offre à nous.
Une mousse à peine rajeunie propose son coussin.
Dès lors, tout de toi excite mon dessein.
Un coucou, au loin, est à notre rendez-vous.

Au monde souriant qui nous entoure, je te révèle.
Lentement, je t'effeuille de ta pudeur persistante,
Fier de lui montrer ta beauté par trop arrogante.
Plus longtemps je ne puis résister à son appel.

Une brise impudique caresse nos désirs,
Avive nos sens en émoi, attise nos ardeurs,
Balaie, de nos cœurs, les dernières candeurs.
Aux anges, nos corps s'abandonnent aux plaisirs.

Indiscrète, la nature s'invite à notre communion.
Indifférents à son  vacarme assourdissant
Qui tente de couvrir  nos gémissements,
Nous lui dédions l'extase de notre union.

Forêt de Fontainebleau


C. BAILLY
Tous droits réservés

jeudi 27 mars 2014

Bouquet de violettes


Quelques gouttes de rosée déposées
Sur un tapis de violettes délicates,
Pour cette journée, la parfumer
Valent bien quelques roses écarlates.

Du Printemps, simplement passagères,
Elles envoûtent les cœurs à dompter.
Elles sont, dit on, les messagères
De l'amour non dit, d'amour caché.

En petit bouquet tout rond et violacé,
Ou bien accrochées à la boutonnière,
Elles ensorcellent et savent charmer
Sans prétention, ni faire de manière.

En souvenir de nos tendres années,
Et à l'occasion de ce jour de fête,
Je te dédie ce bouquet avec simplicité,
Qu'il soit de mon affection l'interprète.




C. BAILLY
Tous droits réservés


La complainte des vieux amants





Le temps a volé leurs vies,
Toutes leurs belles années.
Elles se sont envolées,
Avec une désopilante légèreté.
Au fil de leur sablier,
Se sont fait oublier,
Au rythme primesautier,
Des saisons passées.

Les voilà tout dépouillés,
Leur jeunesse vampirisée.
Dame vieillesse inspirée,
Sur eux, a fait glisser
Son pinceau pour tacher
Leurs mains décharnées,
Leurs tempes, les grisonner.
Leur sang, l'ankyloser,
Bleuir leurs veines atrophiées.






Leurs lèvres blêmes et ridées
Sourient mais tremblent, troublées
Au souvenir de leurs baisers.
Sur le banc, à se reposer,
Leurs corps fatigués
Sont là, à se ressasser
Leurs plaisirs partagés.
Pourtant rien n’a changé.

Par leur amour inspiré,
Leur désir toujours éveillé,
Ils revivent leurs tendres années
Où ils savaient s'impliquer
De savantes félicités,
Se faire voyager
Sur des rives inexploitées.

Sur tout ce passé,
Rien ne sert de pleurer.
Leurs jours sont comptés,
Mais ils osent espérer
Jusqu'au dernier,
N'avoir qu'à s'aimer.

A mes grands parents


C. BAILLY
Tous droits réservés

mercredi 26 mars 2014

Symphonie pastorale



Sur la couche sauvage d'une prairie en fleurs,
Je te dépose tout nu, dépouillé de ta pudeur.
Sur ta peau, quelques gouttes de rosée déposées
Appellent mes baisers, avant de s'évaporer…

Les herbes folles sur toi se penchent doucement
Sur ton corps alangui, pour semer au gré du vent,
Leurs graines de folie, les prémisses du désir.
Mon bouquet devant cette icône ne peut se retenir.

Autour de nous, tous s'affairent à nous contenter.
Qui de nous embaumer, qui de chanter et célébrer,
Dans  l'allégresse et la ferveur, ta beauté sculpturale,
Qui de composer pour nous une symphonie pastorale.

Dans mon cœur, je berce l'espoir de ne jamais oublier
Cet instant si délectable, où tout à moi abandonné,
Tu n'appartiens assurément à personne d'autre que moi.
Je me penche, sur ta bouche rosée, offerte à mon émoi ;

Mes lèvres, à leur corps défendant, ne peuvent résister
Plus longtemps devant ce fruit, sans le consommer.
D'effleurements en effleurements, elles s'entrouvrent,
Se libèrent, s'offrent, et dans la fougue le découvrent.

A cette fureur de vivre, bientôt s'invite la passion.
Nos corps, possédés par nos  mutuelles obsessions,
S'enflamment comme des torches; attisés par la brise.
Ils se consument, l'un de l'autre, avidement se grisent.

La nature, impertinente, s'invite à nos furieux ébats.
L'herbe se couche, complice de nos tendres combats,
D'où seul l'Amour souverain sortira en illustre vainqueur,
Dans une vague de plaisir, pour notre plus grand bonheur.

Prairie dans  le Vallon de Vassivière (Cantal)


C. Bailly
Tous droits réservés
06/07/2010

Confession



Dans mon âme c'est la panique,
Je suis une erreur de fabrique !
J'ai un gros problème technique !
Oh ! Ce n'est rien de physique
Et encore moins anatomique !
Je ne pense pas biologique,
Mais plutôt, peut être, psychologique!
Je ne suis pas drogué, ni alcoolique,
Mais je n'ai rien d'angélique.
Je suis très loin d'être charismatique.
Certains même pourraient être allergiques
A ma personne plutôt atypique.

Dans mon âme c'est la panique,
Je suis une erreur de fabrique !
J'ai un gros problème technique !
Ma situation n'est pas catholique,
Cet aveu vaudra bien des critiques,
Aura l'effet d'une bombe atomique,
D'un coup de tempête cyclonique.
Pas de quoi faire une affaire médiatique
Ou même des conflits diplomatiques.
Je ne vais pas vous le faire dans le lyrique,
Encore moins version mélodramatique.
Il faut enfin que je vous explique !

Dans mon âme c'est la panique,
Je suis une erreur de fabrique !
J'ai un gros problème technique !
Une révélation, à vous faire, très impudique !
Jusque là, je vivais sous analgésique,
Aujourd'hui je dis: au diable les barbituriques !
Ma vie était loin d'être idyllique,
Mais en voilà un moment historique !
Je dis: fi des étriqués, des fanatiques !
Enfin ! çà n'a rien de catastrophique
De ne point être une figure schématique !
Et…Je n’en suis pas moins, pour cela, romantique!

Dans mon âme c'est la panique,
Je suis une erreur de fabrique !
J'ai un gros problème technique !
Je vous présente d'avance ma supplique,
Mais haut et fort, enfin je revendique,
Le bonheur de vivre sans anesthésique,
De ne plus rester dans l'arrière-boutique,
De ne plus être un poète onirique,
Je me désintoxique !
Je vous dévoile ma personnalité fatidique,
Je suis un adepte des Amours phalliques !
Un homo … comme ils disent …


C. Bailly
Tous droits réservés

13/07/2010


lundi 24 mars 2014

Je t'aime…



Château de Fontainebleau
Quand je deviens chienne
Et que tu deviens chien,
Que je ne veux que ton bien,
Satisfaire ta nature épicurienne…

Quand nos corps, enragés,
Luttent, se fondent et se défont,
A la recherche du plaisir profond,
Sur la voie des plaisirs sacrés…

Je t'aime…

Quand je fais ma louve chaleureuse,
Et que tu vampirises mes sens,
Pour en extraire la quintessence
En copieuses senteurs sulfureuses…

Quand je fais ma vraie salope,
Pour te mettre à feu et à sang,
Que tu forces mes retranchements
Que tu violes mon enveloppe…

Je t'aime…



Château de Fontainebleau


Quand dans l'hystérie, à corps et à cris,
Je te demande de combler ma chair,
Que tu t'exécutes pour me plaire,
Que je quémande, que je te supplie…
 

Quand au bout de ta résistance,
Je t'extirpe ta salve d'honneur,
Dans un gémissement d'exquise douleur,
De ton plaisir j'en vois la substance…

Je t'aime…

Quand sur mon corps repu,
Tu poses milles baisers,
Pour me remercier,
De t'avoir si délicieusement corrompu.

Je t'aime…Je t'aime… Je t'aime…



C. Bailly
Tous droits réservés
09/07/2010

vendredi 21 mars 2014

Partage



Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre, 
Les amants séparés contemplaient l'azur, 
En pensant l'un à l'autre… 

Allongés dans l'herbe haute, leurs corps nus alanguis 
Abandonnés aux caresses de l'astre céleste s'appelaient. 
Respectivement au dessus de chacun, leur âme planait 
Inspirant les désirs esseulés et brûlants d'amants transis.

Une brise légère insufflait aux oreilles des amoureux 
Les mots d'amour envoûtants tant de fois échangés, 
Elle s'attardait sur leur chair insatisfaite et agitée 
Demandeuse des bienfaits des plaisirs langoureux. 

Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre, 
Les amants séparés contemplaient leurs envies, 
S'extasiaient de cet auguste présent fait par la vie, 
En pensant intensément l'un à l'autre… 

Leurs mains sagement étalées dans les fleurs sauvages, 
Bientôt, succombèrent à leur demande persistante, 
S'abandonnèrent aux exigences mutuelles, en attente, 
A leurs envies, qui en eux, sourdement, faisaient rage. 

La nature, inspiratrice et complice, se faisait le messager 
De leurs aspirations et conspirait pour leur bon plaisir, 
Dispersant au gré du vent, parfums enivrants à saisir, 
Et caresses audacieuses sur leur nudité émoustillée. 

Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre, 
Les amants séparés partagèrent leur félicité, 
En pensant fougueusement l'un à l'autre… 

Sauvagement, bientôt, ils unirent leurs mutuels desseins 
De s'aimer ; dans un même élan, ils partagèrent leur libération … 
Leurs âmes réunies planaient respectivement à l'unisson, 
Au dessus de chacun, inspirant de leurs sentiments le même destin. 

Au delà du chagrin d'être cruellement séparés par la vie, 
De leurs amours solitaires mais en totale communion, 
Ils tiraient la force de faire prospérer, de leurs âmes, la fusion, 
En attendant le bonheur proche d'être enfin à jamais réunis. 

Sous les mêmes cieux, à cent lieux l'un de l'autre, 
Ils contemplaient leur indicible Amour… 
De son avènement, arriverait bientôt le jour 
Ils y pensaient immensément… l'un et l'autre…



C. Bailly
Tous droits réservés
02/07/2010

Conjugaison

Fontaine e nuit, au Château de Vaux le Vicomte

Pour n'avoir jamais à te dire "je t'ai aimé", 

Je ne veux conjuguer mon Amour qu'au présent, 

Au fil des jours, que je passerai à tes cotés. 

M'amnistier de mon passé tout simplement. 



Me libérer enfin de mon passé décomposé, 

Qui hante mes jours et mes insomnies. 

Mon funeste passé antérieur, l'oublier 

Et effacer mon passé pas si simple, aussi ! 



Avec toi je ne veux point de l'imparfait 

Mais envisager de t'aimer en harmonie 

Dans un futur simple, à tout jamais ! 

Quant au plus que parfait, qu'il soit honni ! 



Pas de je t'aime non plus, au futur antérieur, 

Ça sonne comme un regret, une déception. 

Aimer au subjonctif, serait une erreur, 

Il a trop d'incertitudes et d'obligations … 



Ne parlons pas d'impératif entre nous, 

Notre Amour ne sera que suggestions. 

Enfin, j'oublierai les temps du conditionnel, 

Mon amour irrationnel est sans condition. 



Au présent… Je t'aime… à la folie! 

Au futur… Je t'aimerai…pour toujours ! 

Ainsi se conjuguent nos vies ! 

Ainsi se conjugue notre Amour !

Feu d'artifice au Château de Vaux le Vicomte

C. Bailly
Tous droits réservés
30/06/2010

Le Bonheur


Le Bonheur, pour moi ? 
Le Bonheur, c'est toi !

Le bonheur… 
Ce serait de me réveiller ma main dans ta main, 
Sentir les effluves de tes rêves, se mêler aux miens, 
Voir tes yeux s'étonner de s'ouvrir dans les miens, 
Voir un rayon de soleil venir se poser sur ton sein. 

Le bonheur… 
Pour moi… Ce serait de combler ton désir, 
Le regarder au petit matin ressusciter et le saisir, 
M'extasier de le voir s'encanailler et l'asservir, 
Le servir, enfin, lui offrir les vertiges du plaisir. 

Le bonheur… 
Pour moi… Ce serait de partager avec toi l'instant 
Qui passe fugace, insaisissable, mais passionnant, 
Oublier les autres, m'oublier pour toi, oublier le temps, 
Pour contribuer à ton contentement à tout moment. 

Le bonheur… 
Pour moi…Ce serait, de cette vie partagée, m'extasier, 
La remercier pour sa clémence, pour sa générosité, 
Pour la bonne fortune que j'ai à vivre à ta proximité, 
Pour cette étoile qui trace enfin mon destin à tes côtés. 

Le bonheur… 
Pour moi…Ce serait de te prouver chaque jour, 
Du soir au matin, l'intensité de tout mon Amour, 
La dévotion assurée de mon âme à tes atours, 
La véracité de mes longs discours. 

Le Bonheur ? 
Mon Bonheur ? 
Ce serait… Devenir l'humble artisan de ton Bonheur.

Château de Versailles

C. Bailly
Tous droits réservés
25/06/2010

jeudi 20 mars 2014

Chienne de vie!



A chacun, la Vie apporte son lot de surprises. 
Au fil des années, elle ne lâche pas sa prise, 
Change chacun de nous, mais garde son emprise, 
Opiniâtre, poursuit jusqu'au bout son entreprise. 

De nous, elle fait ce qu'elle veut, quand elle veut. 
Nous laisse le libre choix, mais fait son jeu. 
Nous laisse croire que nous sommes des dieux, 
Mais à son gré, sème le bonheur ou met le feu. 

Intrépide ou sage, maîtresse ou traîtresse, 
Tantôt elle nous flagelle, tantôt nous caresse. 
Nous inonde de largesses ou bien nous agresse. 
Mais pour sûr, elle ne fait aucune promesse. 

De grandes vertus, elle ne s'est point vêtue. 
Sans foi ni loi, elle nous comble d'impromptus. 
Nous fait roi un jour, le suivant, nous destitue. 
Nous donne d'une main et de l'autre, substitue. 

D'amour, comme de haine, elle est généreuse, 
Sur nous tous, elle joue à la grande semeuse 
De joie ou de détresse, d'espérances farceuses. 
Racoleuse parfois, elle est en rien paresseuse. 

Ainsi vont nos jours, ainsi vont nos nuits, à sa guise,
A vouloir se montrer cruelle ou des plus exquises, 
Mais sans jamais nous laisser croire qu'elle est conquise,
Jusqu'à ce que lassée, elle nous éconduise, nous détruise.

Musée Rodin - L'age mur 2eme version (Camille Claudel)





C. Bailly
Tous droits réservés
24/06/2010

Mea-culpa !


Je suis ce que je suis...aujourd'hui !
C'est à dire peu de choses ... en vérité 
Mais quand de moi sera repue, la vie, 
Je ne veux, pour mon humble postérité, 

Que le cœur de ceux que j'ai aimés 
Qui m'ont honoré de leur amour, 
Être oublié de ceux qui m'ont détesté 
Et de toute sorte de vautours. 

Point de mausolée, point de pierre, 
Que l'on se sente le besoin de visiter, 
Pour venir y faire quelques manières, 
Pour y déposer des fleurs condamnées. 

J'attends simplement pour mon trépas 
La ferveur des flammes, et pas de pitié ! 
Qu'elle ne fasse de moi pas plus de cas, 
Que la nature en fait à toute autre destinée. 

Si de mon vivant, j'ai pu vous offenser 
Ne soyez pas, le restant de vos jours, 
Contre moi indignés et encore contrariés, 
Ou à chercher, en vous, quelques détours. 

Rien ne vaut d'aussi longues querelles ! 
Soyez indulgents, grand bien vous fasse ! 
Je ne fus, ici bas, qu'un homme rebelle, 
En moi, de haine, pas la moindre trace… 

Un homme, rien de pire…mais rien de mieux !
A mon dernier souffle, entendez seulement 
Mon mea-culpa, mon regret pour ce contentieux, 
Ne pas vous avoir tous aimés suffisamment !

Musée Rodin - L'age mur 2eme version (Camille Claudel)
C. Bailly
Tous droits réservés
22/06/2010


mercredi 19 mars 2014

Vie de rose





En bouton elle enferme mille promesses,
A peine éclose déjà elle nous séduit,
Elle nous pique, l'impulsive traîtresse,
Et poliment, s'il le faut, nous éconduit.


A peine ouverte en corolle, on en raffole,
Elle nous affriole de sa première jeunesse,
Nous fait tourner la tête, devenir fol,
Perdre nos moyens pour de jolies fesses.


Sitôt mature, elle parvient à ces fins,
Nous rend amoureux, doucereux,
Nous séduit par son délicat parfum,
Captive nos sens, trop tumultueux.

Quand généreuse, enfin elle s'épanouit,
Elle nous dévoile ses charmes impudiques,
Ouvre son cœur, de sa beauté nous éblouit,
Nous envoûte de ses exhalaisons érotiques.



Cependant…




A notre grand désespoir, ses appâts
Trop hâtivement se fanent, l'abandonnent…
Déjà les faix du temps marquent le pas,
Son élégance défaillante, pourtant, rayonne.

C'est par un matin de rosée trop lourde,
Vaincue, résignée, qu'elle abdique en silence.
A ces supplications la vie reste sourde.
Dans l'indolence, elle se rend à l'évidence.






De nous briser le cœur, voici l'instant !
















C. Bailly
Tous droits réservés
22/06/2010